L'OEA a dénoncé la citation de la justice chaviste d'Edmundo González pour témoigner au Venezuela : “Le ministère public est un instrument de l'oppression.”

Publié le 26.08.2024
Le Secrétaire Général de l'OEA, Luis Almagro. (EFE/ Bienvenido Velasco)

“Je répudie et je condamne la ‘c citation’ du procureur général du Venezuela à Edmundo González Urrutia pour témoigner sur des délits présumés”, a écrit Almagro sur X. “Cette citation ne garantit rien, elle est propre à son action caractérisée par la persécution politique et la violation systématique des droits humains. L'action du procureur général et du système judiciaire reste instrumentale dans la répression et l'oppression politique”.

González devait comparaître ce lundi à 10h00 heure locale (14h00 GMT), dans le cadre d'une enquête pour la “présumée commission des délits d'usurpation de fonctions, de falsification de documents publics, d'incitation à la désobéissance aux lois, de délits informatiques, d'association de malfaiteurs et de conspiration”.

Le Parquet enquête sur le site web où la coalition d'opposition affirme avoir publié “83,5 % des procès-verbaux” des élections présidentielles, qui démontrent, selon ce secteur anti-chaviste, la victoire de González Urrutia.

À l’heure de la citation, et dans un climat de menaces et d'arrêts d'opposants et de journalistes, González ne s'est pas présenté devant le Parquet. Après la non-comparution de l'opposant, le parquet a émis une seconde citation pour 10h00 demain mardi.

La seconde citation a été émise à 10h50 du matin

Selon plusieurs observateurs, la citation était un prétexte pour arrêter González, leader, avec María Corina Machado, de la principale coalition d'opposition -la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD). Plusieurs véhicules du SEBIN, le service de renseignement militaire chaviste, ont été vus autour du bâtiment où González devait entrer, selon des témoins.

González Urrutia, qui affirme avoir remporté les élections présidentielles du 28 juillet, bien que le Conseil National Électoral (CNE), contrôlé par le chavisme, ait déclaré Maduro vainqueur, a déclaré dans la vidéo que le procureur général, Tarek William Saab, un homme fort du régime et loyal au dictateur, “s'est comporté, de manière répétée, comme un accusateur politique”, car -a-t-il affirmé- “il condamne par avance et maintenant pousse une citation sans garanties d'indépendance et de procédure régulière”.

Dans son message, l'ancien ambassadeur a exhorté Maduro à “comprendre, une bonne fois pour toutes, que la solution n'est pas la répression, mais la vérification internationale, indépendante et fiable des procès-verbaux, qui ne peut être remplacée par un jugement rendu en dehors de la Constitution”, en référence à la décision du Tribunal Suprême de Justice (TSJ) qui valide la réélection du chaviste.

“Dans ce contexte, nous présenterons nos exemplaires des procès-verbaux de dépouillement qui montrent clairement la volonté de changement des Vénézuéliens. La vérité sur ce qui s'est passé le 28 juillet est ce qui sauvera l'institutionnalité démocratique”, a-t-il affirmé.

Le procureur général du Venezuela Tarek William Saab, un homme fort du régime et loyal au dictateur Maduro (EFE/ Miguel Gutierrez)

L'opposant a exigé des autorités, pour “la paix et le bien-être du pays”, la publication des procès-verbaux et le respect de “la volonté populaire exprimée lors des élections du 28 juillet qui ont largement favorisé le changement politique que représentait” sa candidature.

De plus, il a réitéré que l'opposition qu'il dirige favorise “la recherche de formules qui, dans un strict respect de la souveraineté populaire, permettent de canaliser une transition ordonnée, pacifique et avec des garanties pour tous.”

“Le Venezuela vit des heures d'incertitude et de malaise, en raison de votre volonté de violer la volonté de changement”, a-t-il déclaré dans la vidéo.