L'OEA a dénoncé que le système démocratique vénézuélien a collapser en raison du manque d'indépendance électorale.

Publié le 21.08.2024
L'OEA a dénoncé que le système démocratique vénézuélien s'est effondré en raison du manque d'indépendance électorale (REUTERS/ARCHIVE)

Le manque de transparence lors des élections du 28 juillet au Venezuela et l'absence de preuves soutenant le résultat officiel qui a déclaré Nicolás Maduro vainqueur montrent que le système démocratique de ce pays s'est effondré, a averti ce mardi le secrétaire au Renforcement de la Démocratie de l'Organisation des États Américains (OEA), Francisco Guerrero.

“Dans quel processus électoral au monde peut-on attendre trois semaines pour connaître les preuves qui garantissent un résultat ? Nulle part ailleurs dans le monde. Ce que cela confirme, c'est que le système démocratique au Venezuela s'est effondré”, a déclaré à EFE Guerrero, qui participe à la XVII Réunion Interaméricaine des Autorités Électorales (RAE) dans la ville paraguayenne de Luque.

“Dans le cas particulier du Venezuela, il est clair que la population a voté dans une direction contraire à ce que dit l'autorité électorale”, a souligné Guerrero.

Le secrétaire au Renforcement de la Démocratie de l'Organisation des États Américains (OEA), Francisco Guerrero (OEA/ARCHIVE)

De plus, Guerrero a estimé que l'autorité électorale “a été caractérisée par le fait d'être entre les mains du régime de Nicolás Maduro”.

La Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), la plus grande coalition d'opposition vénézuélienne, a qualifié de frauduleux les résultats annoncés par le CNE et affirme que son candidat, Edmundo González Urrutia, a été le vainqueur des élections.

Guerrero a souligné que le “manque d'indépendance” électorale au Venezuela, ainsi que le “manque de capacité politique” du régime de Maduro “à reconnaître ce que la population a réellement exprimé dans les urnes, est ce qui a généré cette crise”.

Dans ce contexte, le délégué de l'OEA a souligné l'importance que “les autorités électorales soient autonomes, indépendantes, et qu'elles ne répondent pas aux dictées des puissants ou des groupes d'intérêt”.

Lors de l'inauguration de la réunion, le secrétaire général de l'OEA, Luis Almagro, a affirmé, à travers une vidéo, qu'ils continueront “à lutter pour le retour à la démocratie au Venezuela”.

Le secrétaire général de l'Organisation des États Américains (OEA), Luis Almagro (EFE/ARCHIVE)

“L'objectif reste un avenir démocratique, sans persécutés politiques, avec un plein respect des droits fondamentaux”, a assuré Almagro, qui a exhorté les autorités électorales à veiller à ce que chaque voix et vote comptent.

En défense de la démocratie

Lors de l'installation de la rencontre, qui se terminera ce mercredi, le président du Paraguay, Santiago Peña, a exprimé son inquiétude face à la “lente résurgence de l'autoritarisme, du populisme et des idées antidémocratiques” dans la région.

Il a mentionné que beaucoup veulent faire croire “que la démocratie n'est pas à la hauteur des grands défis”, tels que la criminalité transnationale, les inégalités économiques ou l'insécurité.

“À lui, à eux, je dis aujourd'hui haut et fort : faux prophètes. Au contraire, je suis convaincu que la seule façon de lutter contre ces dangers n'est pas avec l'autoritarisme ou son cousin germain, le populisme démagogique, mais avec la démocratie”, a tranché le président.

Le président du Paraguay, Santiago Peña (EFE/ARCHIVE)

Peña a également exhorté les représentants des 27 pays participants à cette réunion à veiller à la vigueur de la démocratie et à fournir des “réponses claires” qui garantissent la confiance citoyenne.

“Je souhaite que durant ces jours où nous entendons des voix de désespoir plaidant pour le retour des modèles autoritaires, cette rencontre constitue un véritable phare d'espoir, de lutte pour la démocratie, qui soit une lumière au milieu des ténèbres”, a-t-il indiqué.

Les autorités des 35 organes électoraux interaméricains analyseront au Paraguay l'impact et les risques de l'intelligence artificielle sur la démocratie et l'intégrité des processus électoraux.

De même, ils discuteront des efforts multilatéraux pour préserver la démocratie, la santé du système et des institutions démocratiques, ainsi que la promotion d'écosystèmes d'information sûrs dans le domaine électoral.

Il y aura également un espace de dialogue sur les effets de la violence politique sur les élections.

La crise au Venezuela n'est pas explicitement incluse à l'agenda, bien qu'elle sera sûrement l'un des sujets de débat.

(Avec des informations d'EFE)