L'OEA tiendra une réunion extraordinaire pour aborder la grave crise au Venezuela suite à la fraude électorale du 28J.

Publié le 16.08.2024
L'OEA célébrera une réunion extraordinaire pour aborder la grave crise au Venezuela après la fraude électorale du 28J (EFE/ Lenin Nolly)

Le Conseil permanent de l'Organisation des États américains (OEA) tiendra ce vendredi une réunion extraordinaire pour évaluer un projet de résolution concernant la grave situation au Venezuela, accentuée depuis la réélection frauduleuse de Nicolás Maduro lors des élections du 28 juillet, largement contestées par la communauté internationale.

La session, convoquée à la demande des États-Unis, se déroulera à 20h00 GMT (16h00 heure de l'Est des États-Unis), au siège de l'OEA à Washington, selon un communiqué émis par l'organisation.

Le projet de résolution, qui bénéficie du soutien de pays tels que l'Argentine, le Canada, le Chili, l'Équateur et l'Uruguay, appelle le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela à publier immédiatement les procès-verbaux avec les résultats de la votation dans chaque bureau de vote et à permettre une vérification indépendante des résultats.

Le document souligne l'inquiétude concernant les "rapports de violations des droits de l'homme" après les élections et exige du régime de Maduro qu'il respecte le droit des citoyens à se réunir pacifiquement sans craindre des représailles, arrestations arbitraires ou procès manipulés.

De plus, l'OEA demande la protection des installations diplomatiques et du personnel étranger au Venezuela et affirme l'engagement de l'organisation américaine à "rester attentif à la situation " dans le pays caribéen.

Le projet de résolution, qui bénéficie du soutien de pays comme l'Argentine, le Canada, le Chili, l'Équateur et l'Uruguay, appelle le CNE à publier immédiatement les procès-verbaux avec les résultats détaillés de la votation (Europe Press)

La communauté internationale, dirigée par les États-Unis et l'opposition vénézuélienne, menée par Edmundo González Urrutia et María Corina Machado, a exigé à plusieurs reprises la publication des procès-verbaux électoraux, depuis que le CNE a proclamé la victoire de Maduro, sans preuve aucune et justifiant son action par un prétendu "piratage" du système depuis la Macédoine du Nord.

La crise électorale au Venezuela a déclenché des manifestations violentes où 25 personnes ont déjà été tuées et plus de 2.400 arrestations ont été enregistrées, dans un contexte de répression croissante de la part de la dictature de Maduro.

Il y a quinze jours, le Conseil permanent de l'OEA s'est déjà réuni pour envisager une résolution exigeant de la transparence de la part du régime chaviste. Cependant, le texte n'a pas obtenu la majorité nécessaire de voix parmi les 34 pays membres, avec l'opposition de nations comme le Brésil et la Colombie, qui ont proposé ce jeudi de répéter les élections au Venezuela.

La leader de l'opposition vénézuélienne, María Corina Machado, a rejeté cette proposition et a insisté sur le fait que les résultats qui ont donné la victoire à Nicolás Maduro lors des élections présidentielles sont frauduleux.

“Les élections ont eu lieu et la société vénézuélienne s'est exprimée dans des conditions très défavorables, où il y a eu fraude et malgré cela, nous avons réussi à gagner”, a répondu Machado lors d'une conférence de presse virtuelle avec des médias en Argentine et au Chili.

La leader de l'opposition vénézuélienne, María Corina Machado, a insisté sur le fait que les résultats qui ont donné la victoire à Nicolás Maduro lors des élections présidentielles sont frauduleux (EFE/ Henry Chirinos)

Il faut respecter la voix du peuple, il faut respecter la souveraineté”, a souligné Machado en demandant : “Accepteraient-ils qu'on convoque une autre élection dans leurs pays respectifs ?”.

“Si c'est une décision qui doit être prise à une table, pourquoi l'ont-ils faite en premier lieu ?”, a-t-elle ajouté.

Machado a également souligné que "les élections se définissent par les votes, pas par les accords des sommets".

Le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a proposé ce jeudi deux sorties possibles à la crise post-électorale au Venezuela : la formation d'un gouvernement de coalition intégrant des membres du chavisme et de l'opposition ou la tenue de nouvelles élections.

Cette dernière initiative a été rejetée par le gouvernement mexicain, tandis que le président colombien, Gustavo Petro, a suggéré pour le Venezuela un “front national” comme celui qu'il y a eu dans son pays au XXe siècle, où les libéraux et les conservateurs se relayaient au pouvoir comme étape "transitoire" vers une "solution définitive" à la crise.

Aller à une deuxième élection, et si les résultats ne vous plaisent pas, allez-vous jusqu'à une troisième, quatrième, cinquième, jusqu'à ce que les résultats plaisent à Maduro ? Accepteraient-ils ça dans leur pays ?”, s'est demandé Machado.

“Ne pas reconnaître” les élections du 28 juin “est un manque de respect envers les Vénézuéliens qui ont tout donné. La souveraineté populaire doit être respectée. Les élections ont déjà eu lieu”, a-t-elle affirmé.

(Avec des informations de l'AFP et de l'EFE)