L'ONU a réclamé une "transparence totale" dans les résultats électoraux et le respect des droits de l'homme au Venezuela.

Publié le 23.08.2024
Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres (EFE/IGOR KOVALENKO)

Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a demandé au régime du Venezuela une transparence totale concernant les résultats des élections présidentielles du 28 juillet, et a rappelé que le Conseil National Electoral n'a pas encore publié les procès-verbaux des différents bureaux après les élections contestées.

De plus, Guterres a exigé du Venezuela une protection absolue et le respect des droits humains, après avoir exprimé sa préoccupation concernant les rapports reçus sur divers abus, parmi lesquels il a mentionné des détentions arbitraires de mineurs, journalistes, défenseurs des droits humains et activistes de l'opposition.

Il rappelle dans son message que les droits à maintenir des opinions sans interférence, à la liberté d'expression et à la réunion pacifique doivent être respectés.

Nicolás Maduro parle aux côtés d'Elvis Amoroso, recteur du Conseil National Electoral, tout en tenant son certificat en tant que gagnant des élections présidentielles (REUTERS/Leonardo Fernández Viloria)

L'ONU a envoyé au Venezuela un panel d'experts électoraux, invités par le chavisme, qui, à la fin de leur mission, ont été très critiques vis-à-vis du développement des élections présidentielles.

Le rapport provisoire de ce panel d'experts a conclu que les élections vénézuéliennes manquaient des mesures minimales de transparence et d'intégrité qui sont essentielles pour organiser des élections crédibles.

Un jour plus tard, le régime de Maduro a qualifié les membres du groupe de l'ONU de faux experts électoraux et les a accusés de diffuser une série de mensonges, tandis que l'opposition a indiqué que leur document renforce la thèse soutenant la victoire du candidat de l'opposition Edmundo González Urrutia.

Les autorités vénézuéliennes ont discrédité tant le rapport du panel de l'ONU que les observations du Centre Carter, bien que les deux aient été invités à observer les élections par le Conseil National Electoral.

Le haut représentant de l'Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell (Juanma Serrano/Europa Press)

L'Union Européenne ne reconnaîtra pas Maduro tant que les procès-verbaux électoraux ne seront pas vérifiés

Le haut représentant de l'Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé ce vendredi que l'UE ne reconnaîtra pas Nicolás Maduro comme président du Venezuela tant que les procès-verbaux électoraux ne seront pas remis et vérifiables.

Nous ne le reconnaîtrons pas tant que nous ne verrons pas un résultat vérifiable”, a souligné le chef de la diplomatie européenne, qui s'est exprimé ainsi après que la Cour Suprême de Justice du Venezuela ait ratifié Maduro comme président, validant les résultats publiés par le Conseil National Electoral malgré le fait de ne pas avoir fourni les procès-verbaux électoraux, comme le demande la communauté internationale.

Lors d'une rencontre avec la presse, Borrell a insisté sur le fait que “tout le monde doit pouvoir constater quel est le résultat d'une élection”, quelque chose qui “ne s'est pas encore produit et, pratiquement, nous avons perdu tout espoir que cela se produise”.

Il a ajouté que les vingt-sept États membres sont “en ce moment” en train d'essayer de définir une position sur la question et, si cela n'est pas établi maintenant, il a annoncé que la position sera déterminée lors du Conseil des ministres des affaires étrangères de la semaine prochaine.

Nous continuons de dire qu'il faut prouver ce résultat électoral et, pour le moment, nous n'avons vu aucune preuve. Personne n'a vu les procès-verbaux électoraux, que le Conseil National Electoral doit montrer pour prouver quel est ce résultat, et tant que nous ne verrons pas un résultat vérifiable, nous ne le reconnaîtrons pas”, a conclu.

(Avec des informations de l'EFE)