L'opposition a exigé au régime de Maduro le respect des mesures conservatoires accordées par la CIDH en faveur de Biagio Pilieri.

Publié le 10.09.2024
L'opposition a exigé au régime de Maduro le respect des mesures conservatoires accordées par la CIDH en faveur de Biagio Pilieri (EFE/ARCHIVO)

L'alliance anti-chaviste Mesa de la Unidad Democrática (MUD) a exigé ce lundi à l'État vénézuélien qu'il "prenne en compte" et "fasse respecter" les mesures conservatoires accordées par la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) de l'OEA au responsable d'opposition emprisonné Biagio Pilieri, qui comprennent, entre autres demandes, la protection de son droit à la vie et à l'intégrité.

À travers X, la MUD a rappelé que la CIDH a demandé qu'il soit permis à l'opposant de contacter sa famille et sa défense privée, après que l'épouse de Pilieri, María Livia Vasile, ait dénoncé qu'il a été présenté lors d'une audience "sans la présence de ses avocats de confiance, avec l'assistance d'un avocat commis d'office".

De plus, la MUD a demandé sa "libération immédiate", après avoir été accusé, selon Vasile, de conspiration, d'association de malfaiteurs, d'incitation à la haine, de terrorisme et de trahison à la patrie, des délits qu'il nie.

"Faire de la politique n'est pas un délit", a déclaré l'alliance anti-chaviste.

La CIDH a demandé à Venezuela les "mesures nécessaires" pour que Pilieri puisse "développer ses activités" en tant que membre "d'un parti d'opposition" sans "être l'objet de menaces, d'harcèlements ou d'actes de violence".

Elle a également accordé les mêmes mesures au fils de l'opposant, Jesús Alfredo Pilieri Vasile -qui a été arrêté avec son père, mais ensuite libéré-, après avoir considéré qu'ils se trouvent dans une situation de gravité et d'urgence de risque de dommages irréparables à leurs droits.

Pilieri -membre du commandement de la coalition Plataforma Unitaria Democrática (PUD)- a été arrêté le 28 août après une protestation à Caracas, en rejet de la décision de la Cour Suprême, qui a validé la fraude électorale commise par le régime chaviste de Nicolás Maduro à travers le Conseil National Électoral (CNE).

Biagio Pilieri faisait partie de l'équipe de campagne travaillant avec María Corina Machado pour promouvoir la candidature d'Edmundo González Urrutia (REUTERS/ARCHIVO)

La PUD insiste sur le fait que le résultat officiel des élections est "frauduleux" et que le vainqueur est son représentant, Edmundo González Urrutia -aujourd'hui réfugié en Espagne-, une affirmation qui, selon elle, est soutenue par 83,5 % des procès-verbaux électoraux, recueillis -affirme-t-elle- par des témoins et des membres de bureau, documents que le gouvernement considère "faux".

Selon des chiffres officiels, plus de 2.400 personnes ont été arrêtées depuis le 29 juillet -lorsque des manifestations contre le résultat officiel des élections ont éclaté-, tandis que 25 personnes ont été tuées lors d'incidents de violence que le gouvernement attribue à l'opposition, contrairement à ce que dit l'anti-chavisme, qui blâme les forces de sécurité de l'État, sur ordre de supérieurs.

Les excès des forces chavistes, ainsi que l'annonce frauduleuse des résultats de l'élection présidentielle du 28 juillet, ont été dénoncés par la communauté internationale, qui a appelé la dictature de Caracas à présenter les preuves du prétendu triomphe obtenu aux élections.

(Avec des informations de l'EFE)