L'opposition vénézuélienne a averti que toute décision du Tribunal suprême concernant les élections sera "nulle".

Publié le 22.08.2024
Le candidat présidentiel Edmundo González Urrutia et la leader de l'opposition María Corina Machado (AP Photo/Cristian Hernández, Archives)

“Comme nous l'avons réitéré dans différentes communications, la Salle Électorale du TSJ ne peut s'attribuer les fonctions et les prérogatives de l'organe électoral, car cela ne lui incombe pas”, ont indiqué Machado et González dans un communiqué signé par toute la coalition Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), qui regroupe les principaux partis de l'opposition au Venezuela.

Sous cette bannière unitaire, González Urrutia s'est présenté aux élections présidentielles, sur lesquelles plane maintenant le doute. Selon le CNE, le vainqueur de cette rencontre était Nicolás Maduro mais l'opposition insiste sur le fait que “le peuple a décidé que le nouveau président constitutionnel de la République Bolivarienne du Venezuela pour la période 2025-2031 est Edmundo González Urrutia”.

“La décision du peuple ne peut être ignorée par quiconque, peu importe la position de pouvoir dans laquelle il se trouve, par aucun organe du pouvoir public et encore moins par ceux qui cherchent à s'accrocher au pouvoir”, ont souligné les leaders de l'opposition.

Nicolás Maduro et la présidente du Tribunal Suprême de Justice du Venezuela, Caryslia Rodríguez, à Caracas (REUTERS/Leonardo Fernández Viloria)

Ils ont souligné que c'est au CNE qu'il appartient de publier les procès-verbaux qui attesteraient les véritables résultats des élections, un appel auquel se sont également joints ces dernières semaines de nombreux gouvernements internationaux, y compris ceux des États-Unis et d'Espagne.

L'opposition a souligné que la Salle Électorale du TSJ n'a pas de compétences pour se prononcer et, si elle le faisait, “violerait le principe de séparation des pouvoirs publics”. Un éventuel jugement “serait inefficace et nul” et impliquerait pour les magistrats des responsabilités civiles et pénales.

“Nous exigeons transparence et strict respect de l'État de droit. Nous n'accepterons pas la judiciarisation du changement démocratique que le peuple a décidé”, ont réaffirmé, dans une note également de remerciement aux pays du monde qui se sont exprimés dans ce même sens.

La coalition a insisté sur le fait que González Urrutia a été le gagnant des élections, tout en réitérant que le 10 janvier de l'année prochaine “il assumera comme Président de la République et commandant en chef de la Force Armée Nationale”.

Le TSJ vénézuélien mène un processus pour “valider” les résultats des élections. Dimanche, des magistrats du TSJ, dont sa présidente, la chaviste Caryslia Rodríguez, se sont rendus au CNE pour examiner les procès-verbaux physiques des élections, qui, encore 24 jours après le scrutin, n'ont pas été publiées de manière désagrégée, comme l'exige la réglementation.

(Avec des informations d'EFE et d'EP)