Paloma Valencia demande plus de pression internationale pour renverser Maduro : « Lever les sanctions contre le Venezuela, c'est donner de l'air à la tyrannie »

Publié le 18.08.2024
La sénatrice Valencia a rappelé lorsque Gustavo Petro a assuré qu'il s'attaquerait aux économies des retraites - crédit Sofía Toscano/Colprensa

Avec une colonne d'opinion publiée sur le réseau social X, la sénatrice Paloma Valencia a souligné que, selon l'indice de démocratie de The Economist pour 2023, moins de 8 % de la population mondiale vit dans une démocratie pleine, tandis que presque 40 % est sous des régimes autoritaires. La sénatrice a souligné que les dictatures dans la région, comme celles de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela, continuent d'opprimer leurs peuples, sans que la communauté internationale parvienne à stopper les violations continues des droits de l'homme.

Valencia a appelé à se souvenir de l'héritage du libérateur Simón Bolívar, dont le rêve d'une Amérique libre et prospère reste inachevé. Citant le Congrès d'Angostura de 1819, où Bolívar a averti des dangers de permettre à un même citoyen de rester trop longtemps au pouvoir, la sénatrice a souligné la pertinence de cet avertissement dans le contexte actuel de l'Amérique latine.

Paloma Valencia publie une colonne sur la crise au Venezuela - crédit @PalomaValenciaL/x

“L'Amérique s'était déjà habituée à la dictature cubaine, on disait souvent qu'elle prendrait fin avec la mort de Castro. La tyrannie a survécu à lui, à son frère et aux héritiers du mal. En Amérique latine, cet exemple est terrible : la tyrannie peut se maintenir sous le regard indifférent de tous”, a-t-elle déclaré.

Critiques au régime vénézuélien comme point de départ

Dans son analyse, Valencia a critiqué la situation au Venezuela et au Nicaragua, où les régimes autoritaires se sont instaurés initialement par des processus démocratiques, pour ensuite démanteler les institutions et annuler toute forme d'opposition. La sénatrice du Centre Démocratique a noté qu'en dépit de la crise économique et sociale au Venezuela, avec une pauvreté de 85 %, une inflation de 66 000 % et plus de 7 millions d'exilés, le régime de Nicolás Maduro reste en place, résistant à la pression internationale et à la volonté de changement exprimée par des millions de Vénézuéliens.

La sénatrice Paloma Valencia appelle à la pression internationale pour un changement de pouvoir au Venezuela - crédit Ricardo Rubio - Europa Press

La parlementaire a également réfléchi à des exemples historiques de dictatures qui sont tombées grâce au vote populaire, comme au Chili, aux Philippines et en Uruguay, soulignant que le cas vénézuélien ne doit pas être une exception.

Critiques à l'égard de Petro

Dans ce contexte, elle a durement critiqué le rôle du président Gustavo Petro en relation avec le Venezuela, qualifiant de “lamentables” ses propositions de partager le pouvoir avec des tyrans qui ont brutalement réprimé leur peuple. Selon Valencia, la seule négociation possible avec Maduro devrait être pour faciliter sa sortie du pouvoir, soutenant ainsi la lutte menée par María Corina Machado et d'autres leaders de l'opposition.

Les critiques de Paloma Valencia à Petro pour sa proximité avec Nicolás Maduro - crédit Ariana Cubillos/AP

“Le rôle de Petro par rapport au Venezuela a été lamentable. Ses propositions de partager le pouvoir avec des tyrans qui non seulement perdent les élections, mais qui les ont emprisonnés et torturés sont un total non-sens”, a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté que “négocier et donner plus de temps à Maduro est déjà une insulte à la lutte pour la liberté que María Corina a menée avec tant de courage. Lever les sanctions contre le Venezuela est donner de l'air à la tyrannie. María Corina a été claire sur le fait que la seule négociation possible est celle d'une transition du pouvoir vers le gagnant Edmundo González. La pression doit augmenter jusqu'à devenir irréversible et réfléchir à des négociations uniquement pour que le tyran parte”.

Paloma Valencia qualifie de "lamentable" la position de Petro sur le Venezuela - crédit- Rayner Peña R./EFE

Enfin, la sénatrice a averti sur la situation de la Colombie, qui occupe la 65ème place dans l'indice de démocratie de The Economist, avec un score de 6,5 sur 10, ce qui la place dans la catégorie de démocratie imparfaite. Valencia a souligné la nécessité de renforcer la démocratie plutôt que de permettre son déclin, appelant à une plus grande construction d'une culture politique dans le pays.

Ce n'est pas la première fois que la législatrice s'attaque à la dictature du pays voisin et profite de son discours pour envoyer des messages au président Gustavo Petro, à qui, de manière indirecte, elle suggère de mettre de côté les idées de convoquer une constituante, mécanisme par lequel les portes de la réélection et de l'extension des pouvoirs pour le Pacte Historique s'ouvriraient dans tout le pays.