Persécution au Venezuela : au moins six journalistes ont été arrêtés après la fraude électoral du 28 juillet.

Publié le 22.08.2024
Poursuite au Venezuela : au moins six journalistes ont été arrêtés après la fraude électorale du 28 juillet

Le Syndicat National des Travailleurs de la Presse (SNTP) du Venezuela a dénoncé ce mercredi l'augmentation alarmante de la persécution et de l'arrestation de journalistes, en pleine crise politique profonde que traverse le pays après le fraude électoral perpétré par le régime de Nicolás Maduro le 28 juillet dernier.

Selon le secrétaire général du syndicat, Marco Ruiz, à ce jour, six arrestations de journalistes ont été enregistrées, ce qui suscite une inquiétude croissante tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du Venezuela.

Guaita a été arrêtée mardi par des agents du Service Bolivarien de Renseignements Nationaux (SEBIN) alors qu'elle se trouvait près de son domicile à La Guaira, un état côtier adjacent à Caracas.

Selon des rapports de sa famille et du SNTP, plus de 24 heures se sont écoulées depuis son arrestation sans qu'aucune information sur son emplacement ou les raisons de son arrestation ait été fournie. Cette pratique d'arrestations sans justification ni communication aux familles est devenue un schéma récurrent de la part du régime chaviste.

Le SNTP a souligné qu'en plus de Guaita, une dizaine de journalistes restent derrière les barreaux. Parmi eux, quatre ont été arrêtés dans les mois précédant les élections, dans le contexte de la couverture des activités liées à la campagne électorale.

Le cas le plus récent, qui a déclenché les alarmes concernant la situation des droits humains dans le pays, est celui d'Ana Carolina Guaita, journaliste de la plateforme numérique La Patilla

Cette situation a suscité des inquiétudes parmi les organismes internationaux et les défenseurs de la liberté de la presse, qui voient dans ces arrestations une tentative claire de faire taire les médias indépendants dans le pays.

En particulier, le SNTP a dénoncé qu'au moins quatre des journalistes arrêtés après les élections ont été inculpés sous le chef d'accusation de "terrorisme", une accusation qui, selon l'organisation, est utilisée de manière arbitraire pour réprimer la dissidence et criminaliser l'exercice du journalisme.

Ces inculpations ont eu lieu dans le cadre des manifestations qui ont éclaté après l'annonce des résultats officiels des élections, qui ont confirmé Nicolás Maduro comme président pour un troisième mandat consécutif, au milieu de dénonciations généralisées de fraude électorale.

À travers la plateforme X, le SNTP a alerté sur l'“usage illégal et arbitraire des lois antiterroristes” par le régime de Maduro, ciblant particulièrement les journalistes et les photographes qui ont couvert les manifestations post-électorales.

La Société Interaméricaine de Presse (SIP), dans un communiqué publié le 14 août dernier, a rejeté catégoriquement l'imputation de délits de terrorisme contre les journalistes arrêtés et a condamné l'augmentation des détentions arbitraires, la censure et les blocages d'information au Venezuela.

La SIP a également appelé la communauté internationale à faire pression sur le régime de Maduro afin qu'il mette fin à la répression contre la presse et respecte les droits fondamentaux des citoyens.

La Société Interaméricaine de Presse (SIP), dans un communiqué publié le 14 août dernier, a rejeté catégoriquement l'imputation de délits de terrorisme contre les journalistes arrêtés (EFE)

Le Collège National des Journalistes (CNP) du Venezuela a également dénoncé l'augmentation de la répression contre les médias et les travailleurs de la presse dans la nation caribéenne après les élections présidentielles du 28 juillet.

“Avec une grande alarme, le conseil d'administration national du Collège National des Journalistes élève sa voix de protestation face à la répression croissante envers les médias et envers nos collègues qui s'est générée à partir du 29 juillet”, a indiqué un communiqué publié sur X.

Le CNP a soutenu que ces dernières semaines a eu lieu une “escalade brutale et systématique de la répression” contre les journalistes, les photographes et tous les citoyens qui “osent disséminer la narration officielle concernant les résultats des élections”.

“Depuis les manifestations post-électorales, 88 cas de violations de la liberté d'expression ont été enregistrés, allant d'arrestations de citoyens, de journalistes, de travailleurs des médias, à l'expulsion de journalistes et au blocage des médias, accentuant encore plus la censure dans les médias”, a-t-il ajouté.

(Avec des informations d'EFE)