Petro a conversé avec Lula sur la crise politique au Venezuela, à deux semaines des élections : voici ce que l'on sait.

Publié le 15.08.2024
Gustavo Petro et Lula da Silva ont de nouveau dialogué sur la situation au Venezuela - crédit Luisa González/REUTERS

Les présidents de la Colombie, Gustavo Petro, et du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, ont eu une nouvelle conversation téléphonique mercredi 14 août 2024 pour aborder la dure situation sociale et politique qui prévaut au Venezuela ; pays dans lequel il y aurait de sérieuses suspicions de fraude lors des élections du dimanche 28 juillet, en faveur du dictateur Nicolás Maduro et au détriment d'Edmundo González.

Bien que la durée de ce dialogue ainsi que les conclusions qui en ont découlé ne soient pas connues, les deux dirigeants ont insisté sur le fait que le dialogue entre les acteurs politiques, en plus de la divulgation des procès-verbaux de vote par le Conseil National Électoral (CNE), organisme en charge des élections, est le chemin à suivre pour surmonter la réalité délicate que vit le pays voisin.

“Je vous prie de m'excuser, j'ai pris du temps car j'étais en communication avec la Colombie, tâchant de trouver une issue politique au problème du Venezuela”, a indiqué Lula, avant d'arriver à un événement gouvernemental. Ce dialogue a eu lieu en marge de la décision du président du Mexique, Andrés López Obrador, de ne pas établir d'autres contacts tant que les autorités du Venezuela ne se prononcent pas.

“Pas maintenant, car nous allons attendre que le Tribunal Électoral (du Venezuela) prenne une décision”, a indiqué le président mexicain lorsque interrogé sur la façon dont les dialogues avanceraient, après que les trois pays mentionnés aient insisté les 1 et 8 août, après des rencontres virtuelles, sur la nécessité que les autorités électorales du Venezuela garantissent pleinement la réalisation d'une observation internationale.

“Je crois que vendredi de cette semaine (16 août) ils vont se prononcer sur les procès-verbaux et sur les résultats. Nous allons attendre”, a ajouté López Obrador, comme s’il avait des informations privilégiées sur l’évolution du paysage politique au Venezuela. Et juste au moment où les mesures répressives du régime augmentent, non seulement dans les rues, mais aussi sur le plan technologique.

Infobae Colombie a pu apprendre que lors de la rencontre entre les ministres des affaires étrangères de la Colombie, Luis Gilberto Murillo, et du Brésil, Celso Amorim, qui se déroulera jeudi 15 août à Bogotá, dans le cadre de l'agenda bilatéral entre les deux pays, un nouveau communiqué conjoint est prévu ; comme cela a été l'habitude semaine après semaine, bien que, comme il convient de le rappeler, cette fois sans le Mexique.

María Corina Machado et Edmundo González ont réaffirmé que la seule issue à la crise est le début de la transition vers un gouvernement démocratique - crédit Ronald Peña R./EFE

Les États-Unis insistent sur le fait qu'Edmundo González a gagné les élections au Venezuela

La communication entre Lula et Petro a été rendue publique le même jour où la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a confirmé la position du Gouvernement des États-Unis, qui a reconnu la victoire d'Edmundo González sur Nicolás Maduro. “Il a obtenu la majorité des voix et cela est clair (...) Nous l'avons dit encore et encore, et nous continuerons à le dire, Maduro doit le reconnaître”, a déclaré la fonctionnaire.

Selon les informations présentées par la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), González a été déclaré gagnant, selon ses chiffres, avec 7.303.480 voix (67%), avec 83,5% des voix dépouillées, contre 3.316.142 pour le chef du régime (30%) ; des chiffres qui sont éloignés de ceux présentés par le CNE, qui avec 96,87% des suffrages a mentionné 51,95% pour Maduro, contre 43,18% pour le candidat d'opposition.

Jean-Pierre, qui a rejoint le communiqué précédent de Vedant Patel, porte-parole adjoint du Département d'État des États-Unis, a expliqué que depuis la Maison Blanche, ils continueront à évaluer les voies “pour inciter et faire pression sur Maduro afin qu'il reconnaisse les résultats des élections”. Bien qu'ils n'aient pour le moment pas précisé quelles seraient ces alternatives pour faire face à cette problématique.