Que fait Andrés Pastrana à La Haye ? Le motif frappant pour lequel l'ancien président colombien visite les pays-Bas.

Publié le 06.09.2024
L'ancien président Andrés Pastrana a surpris par sa visite à La Haye (Pays-Bas) - crédit @AndresPastrana_/X

Lors d'une visite qui a suscité des réactions sur les réseaux sociaux, l'ancien président de la République Andrés Pastrana Arango comparaîtra le vendredi 6 septembre devant le Parquet de la Cour pénale internationale (CPI), au nom d'environ 30 anciens chefs d'État hispano-américains pour dénoncer les violations des droits de l'homme qui, selon ce groupe de politiciens, ont été commises par le régime de Nicolás Maduro Moros.

Selon Pastrana, cette dénonciation s'étend également aux membres des Forces armées vénézuéliennes, les décrivant comme le pilier fondamental de la dictature chaviste, qui dure maintenant depuis 25 ans et qui est dans le viseur de la communauté internationale, suite aux élections du 28 juillet, où Maduro a été proclamé vainqueur, malgré les preuves de fraude alléguées présentées par le candidat de l'opposition Edmundo González.

“Aujourd'hui (jeudi 5 septembre) je suis arrivé à La Haye, siège de la Cour pénale internationale, pour présenter un document important que je rendrai public demain (vendredi 6 septembre). Les libertés et les droits de l'homme se défendent dans tous les scénarios possibles”, a exprimé l'ancien président dans une vidéo qu'il a partagée sur son profil X, soulignant qu'il agira en tant que représentant du Groupe Idea dont il fait partie.

Pastrana, accompagné de l'ancien président colombien Iván Duque Márquez, a été catégorique dans son rejet des résultats présentés par le Conseil national électoral (CNE), ratifiés par le Tribunal suprême de justice (TSJ), aux termes desquels Maduro a été proclamé président pour la période 2025-2031 ; malgré les procès-verbaux divulgués par les secteurs d'opposition qui indiqueraient une vaste victoire d'Edmundo González.

Il est important de noter que lors de ses apparitions dans les médias, l'ancien président a également dénoncé la manière dont les groupes illégaux de l'autre côté de la frontière seraient financés. “Il y a le cartel des Soleils et ils vont s'immiscer dans la campagne électorale. Nous devons être très prudents”, a signalé l'ancien président, dans un entretien avec Semaine, ajoutant qu'ils auraient en réserve “20 ou 30 millions de dollars” pour “acheter” le soutien à Gustavo Petro.

Le dictateur Nicolás Maduro s'accroche à son poste, malgré la pression internationale - crédit Miguel Gutiérrez/EFE

Inquiétude de la communauté internationale face à la situation au Venezuela

Le Venezuela, qui est membre de la CPI, est soumis à toute résolution émanant de cette cour internationale. La situation est inédite, selon les médias internationaux, car jamais auparavant un groupe d'anciens présidents de différentes nationalités n'avait eu recours à cette instance contre un dirigeant, en l'occurrence Maduro, considéré comme un dictateur en raison de ses méthodes répressives contre la population et de la persécution politique des leaders sociaux.

L'impact potentiel de cette action pourrait être considérable pour le régime vénézuélien, avec de possibles divisions au sein du soutien militaire. Ou du moins, ce sont là les attentes tant de Pastrana que de ses pairs à l'égard de cette action, en particulier parmi les colonels et les officiers de rang inférieur, qui seraient lassés du mandat de Maduro et de ses alliés, parmi lesquels Diosdado Cabello, ministre de l'Intérieur, et Vladimir Padrino, ministre de la Défense.

En effet, le Groupe Initiative démocratique d'Espagne et des Amériques (Idea) a émis une grave alerte concernant la situation judiciaire de la leader de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado : le cerveau derrière la campagne de González, qui se trouve dans la clandestinité après que le système ait entrepris de lourdes actions judiciaires à son encontre, l'accusant de promouvoir des actions criminelles.

Les membres du Groupe Idea dénoncent la judiciarisation de Machado suite à la demande du président du CNE du Venezuela et en complicité avec le procureur général. Nous tenons le régime de Maduro responsable de l'intégrité de Machado et d'Edmundo González. Cette criminalisation de la politique sape la crédibilité des résultats électoraux”, a déclaré l'ancien président Duque, membre de cette organisation.