Répression au Venezuela : le Forum Penal a rapporté 1.503 arrestations depuis le début des manifestations après la fraude électoral.

Publié le 18.08.2024
Effectifs de la Garde nationale bolivarienne (GNB) du Venezuela. GARDE NATIONALE BOLIVARIENNE

La ONG Forum Pénal a informé ce dimanche qu'elle a comptabilisé 1.503 arrestations “vérifiées et identifiées” depuis le début des manifestations le 29 juillet, un jour après la fraude électorale commise par le dictateur Nicolás Maduro le dimanche 28.

Parmi les détenus se trouvent 129 adolescents, âgés de 14 à 17 ans, 14 indigènes, 18 personnes en situation de handicap et 200 femmes, selon les précisions apportées par l'organisme, qui souligne que le bilan inclut les arrestations enregistrées dans le cadre de la “répression des manifestations dans un contexte post-électoral” depuis le 29 juillet jusqu'à 8 heures du matin de ce dimanche 18 août.

Par régions, celle du District Capital est la plus touchée, avec 315 arrestations ; suivie de Carabobo, avec 196, et d'Anzoátegui, avec 113. Derrière se situent Aragua (107), Miranda (89), Barinas (72), Lara (76), Nueva Esparta (69) et Zulia (68).

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“Nous continuons à recevoir, vérifier et traiter les plaintes”, a indiqué le vice-président de l'organisation, Gonzalo Himiob, sur son compte sur le réseau social X.

Le Conseil national électoral (CNE) du Venezuela a annoncé la victoire de Maduro avec 51,95 % des votes contre 43,18 % obtenus par la candidature de González.

Une fois les premiers résultats connus le lundi 29, l'opposition a rapidement réagi pour revendiquer sa victoire, qu'elle affirme avoir obtenue avec près de 67 % des votes, et a exigé un recomptage des votes soutenu au niveau international.

Photographie d'archive de membres de la Garde nationale bolivarienne (GNB) arrêtant des personnes lors d'une manifestation contre les résultats diffusés par le Conseil national électoral (CNE) des élections présidentielles, le 29 juillet 2024, à Caracas (Venezuela). EFE/ Manuel Díaz

En réponse aux manifestations, la dictature chaviste a déployé l'appelée “Opération Tun Tun”, qui consiste à pourchasser ceux qui osent discuter des résultats électoraux.

Les organisations non gouvernementales et les activistes ont dénoncé une vague brutale de répression ces dernières semaines. Le propre Maduro a reconnu que les forces de sécurité du régime ont effectué près de 2.000 arrestations.

Au milieu de la pression internationale croissante, et à trois semaines des élections, le chavisme n'a toujours pas montré les actes électoraux pour confirmer sa supposée victoire. L'opposition, en revanche, a développé une plateforme où elle a publié toutes les données attribuant une victoire écrasante à Edmundo González Urrutia.

Ce panorama a conduit la communauté internationale à exiger du régime de Maduro qu'il mette fin à la violence et qu'il montre les actes pour respecter la volonté du peuple vénézuélien.

La contre-manifestation du régime

Une “grande caravane de motards” s'est mobilisée ce samedi à Caracas en soutien à une concentration du chavisme pour célébrer la “victoire” de Maduro.

Selon la chaîne de télévision d'État VTV, la caravane est partie de l'est de Caracas vers le Palais de Miraflores, siège de la présidence, à l'ouest de la ville. Pendant le parcours, plusieurs motards ont exprimé leur soutien au régime chaviste en défense de la “patrie” et contre la “violence”, tandis que d'autres ont envoyé “promener” l'opposition.

Abraham Gallardo, représentant du Front des motards de Caracas, a déclaré dans une note de VTV que “plus de 10.000 motards” avaient participé au défilé pour “apporter la paix et la tranquillité à tous les Vénézuéliens”.

(Avec des informations de EP et EFE)