Réprobation régionale de la décision du Tribunal Suprême du Venezuela qui a confirmé la fraude et déclaré Nicolás Maduro vainqueur.

Publié le 23.08.2024
FOTO DE ARCHIVO. Le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, serre la main du président colombien, Gustavo Petro, lors d'une réunion bilatérale au Palais d'Itamaraty, à Brasilia, Brésil, le 2 janvier 2023. REUTERS/Adriano Machado

“J'ai regardé dans les yeux des milliers de Vénézuéliens qui réclament la démocratie pour leur patrie et qui aujourd'hui reçoivent une nouvelle porte fermée. Le Chili ne reconnaît pas ce faux triomphe autoproclamé de Maduro et compagnie. Nous sommes certains qu'avec notre posture, nous recevrons (comme d'habitude) des insultes de la part de leurs autorités. Ils ne savent pas que comme le disait Huidobro ‘l'adjectif, quand il ne donne pas vie, tue’, et ils ont assassiné le mot démocratie”, a-t-il souligné.

Le président du Chili, Gabriel Boric (EFE/ Elvis González)

Boric a souligné que “la dictature du Venezuela n'est pas la gauche. Il est possible et nécessaire d'avoir une gauche continentale profondément démocratique et qui respecte les droits de l'homme, peu importe la couleur de celui qui les viole. Un progressisme transformateur qui améliore les conditions de vie de son peuple en construisant la communauté plutôt que l'individualisme, le rassemblement plutôt que la polarisation. C'est vers cela que nous marchons au Chili”.

“Le régime de Maduro confirme ce que la communauté internationale dénonce : la fraude. Une dictature qui ferme toutes les portes à une vie institutionnelle et démocratique de son peuple. Nous ne devons pas nous taire ni cesser de défendre la cause vénézuélienne”, a publié le dirigeant sur ses réseaux sociaux.

Luis Lacalle Pou (EFE/ Gaston Britos)

Pour sa part, le Paraguayen Santiago Peña a également dénoncé la décision du TSJ : “Nous déplorons profondément la décision du gouvernement du Venezuela d'avancer dans la ratification de résultats électoraux qui ne reflètent pas la volonté du peuple vénézuélien. Il est inacceptable de prétendre valider des vainqueurs sans qu'il y ait une révision exhaustive et indépendante des votes”.

Dans la même lignée, le président du Guatemala, Bernardo Arévalo, s'est exprimé : “La crise au Venezuela est indiscutable, et depuis le Guatemala, nous avons déjà dit que ses récentes élections ne sont qu'une démonstration de celle-ci : le régime de Maduro n'est pas démocratique et nous ne reconnaissons pas sa fraude”.

“Les peuples de tout notre continent doivent exiger une issue pacifique, qui garantisse la volonté du peuple et qui récupère le pays pour tous les Vénézuéliens. Notre solidarité avec le peuple frère du Venezuela, qui lutte pour sa liberté et sa démocratie”, a conclu le Guatémaltèque.

En Colombie, ce sont les référents de l'opposition qui se sont exprimés sur le sujet. D'abord, l'ancien président Juan Manuel Santos a souligné que “le jugement du Tribunal suprême du Venezuela est une farce. La Colombie ne peut, ni ne doit l'avaliser, comme nous l'avons dit hier au ministre des affaires étrangères Murillo lors de la Commission consultative des affaires étrangères”. Tandis que l'autre ancien président, Iván Duque, a déclaré : “La reconnaissance par le TSJ de la prétendue victoire du tyran Nicolás Maduro le 28 juillet est un coup porté au peuple vénézuélien, à la résistance démocratique dirigée par María Corina Machado, aux millions de citoyens qui aspirent à un changement et aux courageux témoins électoraux qui ont prouvé par les procès-verbaux qu'Edmundo González a gagné avec 30 points d'écart”.

Le Tribunal suprême de justice du Venezuela a confirmé ce jeudi les résultats officiels des élections du 28 juillet, qui ont donné la victoire à Nicolás Maduro, ce qui a été qualifié de frauduleux à l'intérieur et à l'extérieur du pays.

“Cette chambre électorale valide les résultats de l'élection présidentielle du 28 émis par le Conseil national électoral (CNE)”, a déclaré devant de hautes autorités de l'État et des représentants diplomatiques la présidente du TSJ, la chaviste Caryslia Rodríguez, qui a dirigé l'expertise judiciaire du résultat.

La décision, avec laquelle se conclut de manière “inéquivocablement et sans restriction” l'examen des élections, selon le texte, intervient 22 jours après que Maduro lui-même ait demandé ce processus, par le biais d'un recours qui n'a jamais été connu et par lequel les 10 ex-candidats présidents ont été convoqués au TSJ.

L'Uruguay figurait, avec l'Espagne, l'Union européenne et les États-Unis, parmi les 22 pays qui ont demandé vendredi dernier la “publication immédiate de tous les procès-verbaux originaux” des élections du 28 juillet au Venezuela et la vérification “impartiale et indépendante” des résultats de ces élections, tenues le 28 juillet dernier.

(Avec des informations de EFE)