République dominicaine sur la saisie de l'avion de Maduro : « Le ministère public bénéficie d'autonomie et le gouvernement ne s'exprime pas »

Publié le 03.09.2024
La République dominicaine a expliqué que la livraison à la États-Unis de l'avion saisi à Maduro a été autorisée par la Justice (EFE/Cristóbal Herrera-Ulashkevich)

Le gouvernement de la République dominicaine a affirmé que la livraison ce lundi aux autorités des États-Unis de l'avion officiel du dictateur du Venezuela, Nicolás Maduro, qui se trouvait dans le pays depuis mai dernier pour des raisons de maintenance, a été autorisée après deux ordonnances de la Justice dominicaine.

Le ministre des Relations étrangères dominicain, Roberto Álvarez, a affirmé que le gouvernement n'est pas intervenu dans le processus et qu'il s'est limité à respecter ce qui a été ordonné par les tribunaux du pays, tout en assurant que l'aéronef n'était pas au nom de Maduro ni du gouvernement vénézuélien, mais d'une entreprise privée.

Álvarez, qui a parlé lors de la conférence de presse hebdomadaire du président dominicain, Luis Abinader, a expliqué que le Ministère public avait reçu une demande de coopération juridique internationale pour immobiliser l'avion de la part du Département de la Justice des États-Unis, en raison des enquêtes de cet organisme concernant le fait que l'appareil serait le produit d'activités de fraude, de contrebande de biens et de blanchiment d'argent.

“Cet aéronef était dans le pays depuis mai pour des raisons de maintenance, car le pays dispose de services de bonne qualité”, a indiqué le ministre.

Le ministre des Affaires étrangères de la République dominicaine, Roberto Álvarez (EFE/ARCHIVO)

En réponse à des questions des médias lors de la conférence de presse, Álvarez a précisé que le 22 mai, une ordonnance d'un tribunal compétent dominicain avait autorisé l'immobilisation de l'aéronef et “en ce jour, le 2 septembre, une autre ordonnance juridique a été reçue autorisant la livraison aux États-Unis, et le Ministère public l'a remise”.

Le diplomate a réitéré que ce sont les tribunaux qui ont vérifié les mérites de la confiscation de l'aéronef, suite à des demandes en ce sens du Ministère public dominicain.

“Les informations concernant ce sujet doivent être fournies par le Ministère public, le Ministère public jouit d'autonomie et le gouvernement central ne s'exprime pas à ce sujet. Nous (le gouvernement) avons été informés de cette demande lorsque nous avons reçu la note officielle”, a affirmé le ministre.

Les États-Unis ont informé ce lundi que l'avion officiel de Maduro avait été confisqué en République dominicaine en raison des violations des sanctions qui pèsent sur Venezuela.

Les États-Unis ont saisi l'avion du dictateur vénézuélien Nicolás Maduro qui se trouvait en République dominicaine et l'ont transféré en Floride (AP/ARCHIVO)

Dans un communiqué, le gouvernement américain a confirmé la nouvelle précédemment divulguée par CNN et a communiqué la confiscation d'un aéronef Dassault Falcon 900EX appartenant à Nicolás Maduro et à des personnes qui lui sont affiliées au Venezuela, qui était opéré en son nom.

L'aéronef a été saisi en République dominicaine avec l'assistance des autorités du pays et transféré en Floride (États-Unis) car il avait été “acheté illégalement” pour 13 millions de dollars “via une entreprise fantôme et introduit clandestinement aux États-Unis pour son utilisation par Nicolás Maduro et ses complices”, a dénoncé le procureur général, Merrick B. Garland.

D'autre part, le régime du Venezuela, qui a qualifié la confiscation de “piraterie”, a annoncé ce lundi qu'il se réservait le droit d'“entreprendre toute action légale pour réparer ce dommage à la nation, ainsi que tous les autres dommages causés par la politique criminelle” des États-Unis.

Selon Caracas, “ceci n'est pas une action isolée”, mais fait “partie d'une escalade d'actions contre le gouvernement”, après les élections du 28 juillet, dont le résultat officiel a donné la victoire à Maduro, ce qui n'a pas été reconnu par de nombreux pays, l'opposition majoritaire dénonçant une fraude et s'attribuant la victoire, tandis que le chavisme lui-même n'a pas été capable de présenter les preuves de sa prétendue victoire.

(Avec des informations de EFE)