Transparence Électorale a dénoncé la manœuvre de Maduro et les faux observateurs internationaux qui cherchent à légitimer la fraude au Venezuela.

Publié le 20.08.2024

Dans un rapport, l'organisation a indiqué que, “pour tenter de donner légitimité à un processus frauduleux, le CNE et le ministère des Affaires étrangères ont invité des centaines de militants de partis alliés au Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV) en tant que ‘observateurs’, ‘superviseurs’ ou ‘accompagnateurs’ internationaux, bien qu'ils n'avaient aucune préparation pour cela”.

“Une grande partie d'entre eux a voyagé à Caracas pour participer à la rencontre ‘II Alternative Sociale Mondiale : l'organisation des peuples est un facteur pour l'autodétermination’, organisée par l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique – Traité de Commerce des Peuples (ALBA-TCP) et tenue quelques jours avant les élections”, a détaillé Transparence Électorale.

Et a ajouté : “Ainsi, le gouvernement de Nicolás Maduro a annoncé la participation de centaines d'observateurs électoraux, bien que ce ne soient en réalité que des militants venus soutenir sa réélection et contribuer à une narration de normalité dans le contexte électoral, malgré les graves irrégularités qui ont marqué le processus”.

Nicolás Maduro et le président du Conseil National Électoral, Elvis Amoroso, tiennent le procès-verbal de la nomination de "président élu" à Caracas (EFE/Ronald Peña R.)

Il a ensuite indiqué que beaucoup de ces personnes se montraient très actives sur les réseaux sociaux avant, pendant et après la journée électorale, affirmant qu’“il s’agissait d’élections qui remplissaient les standards démocratiques, bien que la plupart d'entre elles ne pouvaient cacher leur soutien à Maduro”.

Le rapport a cité l'organisation European Platform for Democratic Elections, qui a souligné que la faux observation électorale est “une forme d'activité politique réalisée par des acteurs internationaux et destinée à promouvoir les intérêts des politiciens et des forces politiques imitant un monitoring électoral crédible durant les processus électoraux” dans le but de cacher la fraude électorale devant des audiences nationales et internationales, légitimer des processus électoraux considérés comme illégitimes par la communauté internationale, délégitimer et affaiblir l'institution des élections libres et justes, subvertir et/ou relativiser les résultats d'une observation électorale crédible, affaiblir les rivaux politiques et construire des réseaux d'influence.

“Les faux observateurs électoraux qui se sont rendus au Venezuela utilisent leurs réseaux d'influence pour soutenir la fraude massive du CNE et ignorer la volonté des Vénézuéliens. Bien que l'autorité électorale n'ait pas présenté les procès-verbaux de dépouillement des plus de 30 000 bureaux de vote, ce qui aurait dû se produire dans les 48 heures suivant l'élection, les faux observateurs affirment que les résultats sont véridiques et que les procès-verbaux collectés par l'opposition sont faux”, a souligné Transparence Électorale.

Nicolás Maduro gesticule en émettant son vote lors des élections présidentielles à Caracas, Venezuela (Palais de Miraflores/via REUTERS)

L'organisation a également dénoncé que “le travail des faux observateurs contribue à prolonger le conflit qui a causé au moins 24 assassinats, plus de 1 000 arrestations, dont beaucoup constituent des cas de disparitions forcées, et prive le pays de la possibilité d'une transition vers la démocratie”.

L'équipe de Transparence Électorale a identifié près de 100 d'entre eux, d'où ils provenaient, quelles organisations ils représentaient et quelles déclarations ils ont faites par la suite pour tenter de légitimer la fraude.

“De la part de Transparence Électorale, nous exhortons les pays démocratiques à ne pas accréditer sous la figure d'observateurs, superviseurs ou accompagnateurs électoraux les faux observateurs identifiés précédemment, et à établir des filtres de sélection et des codes de conduite stricts pour ceux qui souhaitent exercer la fonction d'observation électorale”, a conclu l'organisation.

Le rapport complet