L'Union européenne a averti d'une grave crise au Venezuela si Maduro insiste à maintenir la fraude électorale.

Publié le 19.08.2024
Le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la sécurité, Josep Borrell (EFE/ARCHIVO)

Le haut représentant de l'Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a de nouveau demandé la publication des procès-verbaux électoraux du Venezuela et a averti que, si Nicolás Maduro insiste à dire qu'il a gagné sans pouvoir le vérifier, ce pays “peut entrer dans une grave crise”.

Si Maduro insiste à dire qu'il a gagné et ne veut pas comprendre que, pour la communauté internationale, sans vérification, il n'y a pas acceptation des résultats, le Venezuela peut entrer dans une grave crise. Nous essayons tous d'éviter que cela se produise”, a déclaré Borrell, qui a comparu ce lundi devant les médias.

Le chef de la diplomatie européenne voit “clairement” que Maduro “refuse de montrer les procès-verbaux”. “Il aurait déjà dû le faire, il a eu le temps”, a-t-il ajouté.

Et il a insisté sur le fait que “s'il n'y a pas de vérification des résultats, les résultats ne peuvent pas être acceptés”.

“Je sais que Maduro m'a consacré des mots très affectueux, ce n'est pas la première fois, mais je dois insister sur la même chose : Si les résultats ne peuvent pas être vérifiés, ils ne peuvent pas être acceptés et, pour le moment, ils ne sont pas vérifiables. En fait, mieux dit, ils le sont grâce aux informations fournies par l'opposition”, a-t-il insisté, en faisant allusion au fait que l'opposition vénézuélienne a réussi à rassembler “80 % ou plus” des procès-verbaux et en donne un résultat “radicalement différent de celui que prétend Maduro”.

L'Union Européenne a averti d'une grave crise au Venezuela si Maduro insiste à soutenir la fraude électorale (EUROPA PRESS/ARCHIVO)

De plus, Borrell a qualifié de “sombre ironie” que Maduro ait fait appel à la Cour Suprême du Venezuela pour qu'elle “le défende”. “Je ne sais pas quelle décision elle va rendre car sa fonction n'est pas de compter les résultats électoraux”, a-t-il souligné.

Le haut représentant a appelé à attendre de voir ce qui se passe dans les prochains jours, même s'il a ajouté qu'il y a plus de 2 000 personnes arrêtées et que “la répression s'accentue”, et il a confiance que la communauté internationale maintienne sa demande de vérification des résultats.

Interrogé sur les négociations, il a expliqué qu'elles sont en cours et qu'“même, un pays latino-américain a proposé de répéter les élections et de partager le pouvoir entre le gouvernement et l'opposition”. “Je ne sais pas comment cela se fait, mais rien ne se fera, sans doute, jusqu'à ce que la Cour ne se prononce”, a-t-il ajouté.

Le haut représentant de l'Union Européenne a salué la semaine dernière la publication du rapport d'un panel de l' sur les élections présidentielles au Venezuela, qui indique “le manque de fondement” des résultats annoncés par les autorités.

Je salue avec satisfaction la décision du Secrétaire Général de l'ONU, António Guterres, de rendre public le rapport provisoire du Groupe d'Experts des Nations Unies”, a déclaré Borrell dans un communiqué après la diffusion du document.

La communauté internationale reste contre la fraude électorale de Nicolás Maduro au Venezuela (AP/ARCHIVO)

Le responsable européen a affirmé que “ce rapport opportun éclaire le processus électoral et met en évidence le manque de fondement des résultats annoncés par les autorités vénézuéliennes”.

Il a rappelé que le panel a été invité par le Conseil National Électoral (CNE) du Venezuela pour évaluer le développement général des élections dans le cadre de l'Accord de Barbade.

Dans une démocratie, les résultats doivent être complets et vérifiables de manière indépendante pour être reconnus. En ce moment critique, l'Union Européenne réitère son appel aux autorités électorales vénézuéliennes pour qu'elles publient et vérifient de manière indépendante les procès-verbaux électoraux”, a souligné Borrell.

Il a ajouté que “la communauté internationale doit défendre le processus démocratique et garantir les conditions pour que le peuple vénézuélien exerce ses droits civils et politiques”.

L'UE se félicite des efforts des partenaires régionaux pour “promouvoir un dialogue dirigé par Venezuela qui reflète la volonté du peuple exprimée dans les urnes, offre des garanties aux deux parties et conduise à une transition démocratique”, a-t-il déclaré.

(Avec des informations d'EFE)