L'Union européenne ne reconnaîtra pas la présidence de Nicolás Maduro tant que les procès-verbaux électoraux ne seront pas vérifiés.

Publié le 23.08.2024
Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell (Juanma Serrano/Europa Press)

Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé ce vendredi que l'UE ne reconnaîtra pas Nicolás Maduro comme président du Venezuela tant que les procès-verbaux électoraux ne seront pas remis et vérifiables.

Lors d'une rencontre avec la presse, Borrell a insisté sur le fait que « tout le monde doit pouvoir vérifier le résultat d'une élection », ce qui « ne s'est pas encore produit et, pratiquement, nous avons perdu l'espoir que cela se produise ».

Il a ajouté que les vingt-sept États membres sont « en ce moment » en train de déterminer une position sur ce sujet et, si cela n'est pas établi maintenant, il a annoncé que la position sera déterminée lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la semaine prochaine.

Nicolás Maduro parle aux côtés d'Elvis Amoroso, recteur du Conseil national électoral (CNE), tout en tenant la certification en tant que vainqueur des élections présidentielles, à Caracas, Venezuela, le 29 juillet (REUTERS/Leonardo Fernández Viloria)

« Nous continuons à dire qu'il faut prouver ce résultat électoral et, pour l'instant, nous n'avons vu aucune preuve. Personne n'a vu les procès-verbaux électoraux, que le Conseil national électoral doit montrer pour prouver quel est ce résultat, et tant que nous ne verrons pas un résultat vérifiable, nous ne le reconnaîtrons pas », a-t-il souligné.

La Cour suprême de justice du Venezuela, dirigée par des magistrats proches du chavisme, a confirmé ce jeudi les résultats officiels des élections du 28 juillet, qui ont proclamé Maduro vainqueur, ce qui a été qualifié de frauduleux à l'intérieur et à l'extérieur du pays.

L'opposition, qui a publié les procès-verbaux sur Internet, affirme que son candidat, Edmundo González Urrutia, est le vainqueur avec une large marge.

Le jugement, par lequel se conclut de manière « sans équivoque et sans restriction » la révision des élections, a été rendu public 22 jours après que Maduro lui-même a demandé ce processus.

Après ce jugement, González Urrutia a appelé le Conseil national électoral (CNE) à réaliser un processus d'audit avec observation internationale des résultats.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération, José Manuel Albares (Ricardo Rubio/Europa Press)

L'Espagne ne reconnaîtra pas la victoire de Maduro

« Il est indispensable », ont indiqué des sources du ministère des Affaires étrangères, ajoutant que tant que cela ne se produira pas, il ne sera pas possible de reconnaître le résultat des élections tenues au Venezuela et il ne sera pas possible non plus de vérifier la victoire de Maduro, rejettée par l'opposition qui affirme que son candidat, Edmundo González, est le vainqueur.

« Tant que cela ne se produira pas, nous ne pourrons pas reconnaître le résultat des élections », ont averti du département dirigé par le chancelier José Manuel Albares, s'alignant ainsi sur la position exprimée par certains dirigeants ibéro-américains, comme le Chilien Gabriel Boric, qui ont rejeté de reconnaître la victoire de Maduro confirmée par le TSJ ce jeudi.

(Avec des informations d'EFE)