Uribe a critiqué la position de la Colombie et a remis en question les élections au Venezuela : "Une dictature qui tente de tromper à nouveau avec des simulations électorales trompeuses."

Publié le 23.08.2024
Uribe a envoyé au ministre des Affaires étrangères Murillo une note concernant la crise au Venezuela - crédit Juan David Duque/Reuters

L'ancien président Álvaro Uribe Vélez a envoyé une note au ministre des Affaires étrangères Luis Gilberto Murillo dans laquelle il s'est à nouveau référé à la crise au Venezuela, selon ce qu'Uribe a publié sur son compte X le vendredi 23 août.

Les échanges ont eu lieu après que l'ancien président a discuté par téléphone avec le ministre des Affaires étrangères de ce qui se passe au Venezuela et en préparation de la réunion de la Commission Consultative des Relations Extérieures, où la participation du président Gustavo Petro est attendue.

Lors de cette conversation, Uribe a exprimé son désaccord avec la position de la Colombie sur le Venezuela. Selon l'ancien dirigeant, la crise dans le pays voisin est le produit d'une “dictature fasciste-castriste, avec plus de rage, moins de doctrine, une corruption totale et zéro éthique”.

De plus, Uribe a critiqué les "simulations électorales trompeuses" qui, selon lui, se déroulent au Venezuela dans le but de tromper la communauté internationale.

L'ancien président Álvaro Uribe a confirmé avoir parlé avec le ministre Murillo du sujet Venezuela - crédit @AlvaroUribeVel/X

La nouvelle convocation pour la Commission Consultative marque un point de confrontation dans la politique extérieure colombienne.

À travers son compte sur X, Uribe a publié cette note adressée au ministre Murillo réaffirmant ses critiques et ajoutant des sujets liés au Nicaragua et à l'arrêt de 2011 de la Cour Internationale de Justice (CIJ), remettant en question sa légalité et son applicabilité.

La convocation a suscité des réactions mitigées. Lors de la récente réunion de la Commission Consultative, les anciens présidents Andrés Pastrana, Iván Duque et César Gaviria ont décliné leur participation, tandis que Pastrana et Duque ont accusé le président Petro d'être “complice” du régime de Nicolás Maduro.

En revanche, des anciens présidents comme Ernesto Samper et Juan Manuel Santos ont bien assisté, Santos s'étant manifesté en faveur de la participation malgré les différences idéologiques avec le gouvernement actuel.

Les tensions avec le Nicaragua ont également fait partie des échanges entre Uribe et Murillo. Dans sa note, Uribe a réitéré sa position concernant l'arrêt de la CIJ de 2011, insistant sur son “mémo d'illégalité et d'inapplicabilité“.

Cette situation met en évidence une dynamique complexe dans la politique extérieure colombienne, où la vision du gouvernement actuel diffère significativement de celle des administrations précédentes. Pendant ce temps, la crise au Venezuela continue d'être un point central de débat dans la diplomatie de la région, affectant non seulement les relations bilatérales mais aussi la stabilité politique et sociale en Amérique Latine.

Uribe a dialogué avec le ministre Murillo avant la commission sur le Venezuela

L'ancien président Uribe a conversé par téléphone avec le ministre Murillo - crédit Colprensa

L'ancien président Álvaro Uribe et le ministre Luis Gilberto Murillo ont eu un appel le lundi 19 août pour discuter de la crise survenue au Venezuela après les élections présidentielles du dimanche 28 juillet.

Uribe a informé via X : “Avec le ministre Luis Gilberto Murillo, j'ai eu hier une conférence téléphonique, demandée par moi, sur les sujets qui seront abordés lors de la Commission Consultative. J'ai donné mes réactions sur différents points”. Cette commission, qui a pour objectif d'évaluer les solutions possibles à la situation politique au Venezuela après les élections présidentielles du 28 juillet où Nicolás Maduro a été déclaré vainqueur par le Conseil National Électoral, a examiné plusieurs sujets cruciaux.

Parmi les points abordés, il y avait l'état actuel des relations bilatérales entre la Colombie et le Venezuela et la situation de la migration vénézuélienne et sa régularisation.

La commission a principalement abordé la crise politique au Venezuela - crédit @CancilleriaCol/X

Le gouvernement national a souligné la nécessité de vérifier les procès-verbaux des élections vénézuéliennes et a suggéré la répétition des élections avec une supervision indépendante et internationale, une proposition rejetée par l'opposition vénézuélienne. Pour cette raison, Duque et Pastrana ont refusé l'invitation, critiquant la position du gouvernement du président Gustavo Petro face à la crise vénézuélienne et accusant le gouvernement de soutenir d'une certaine manière la pérennité de Maduro au pouvoir.

La rencontre a également cherché à examiner les procès-verbaux des votes et à faire pression pour une convocation à des élections supervisées par la communauté internationale, insistant sur la transparence et la légalité du processus. Cependant, cette position a suscité des divergences au sein du domaine politique colombien, reflétées dans les décisions prises par les anciens présidents invités.