Venezuela est un mouvement mondial.

Publié le 18.08.2024
Des milliers de Vénézuéliens se sont mobilisés samedi à Buenos Aires pour dénoncer la fraude électorale du 28 juillet (EFE/ Matias Martin Campaya)

Le récent 17 août a marqué une journée historique pour le Venezuela et le monde. Dans plus de 350 villes à travers la planète, des millions de Vénézuéliens se sont regroupés pour clamer la liberté, la démocratie et le tant espéré rassemblement national. Ce cri massif et simultané a non seulement réaffirmé la décision exprimée le 28 juillet dernier lorsque des millions ont voté pour Edmundo González Urrutia comme le premier président d'une nouvelle démocratie vénézuélienne, mais a également démontré la force d'un peuple qui refuse de se rendre face à l'oppression.

Ce mouvement n'est pas un simple acte de résistance ; c'est une démonstration claire de civisme, de courage et d'intégrité. Des millions de Vénézuéliens ont prouvé qu'ils n'ont pas été brisés ni séparés, mais qu'ils sont plus unis que jamais. La lutte vénézuélienne n'est plus seulement une cause nationale, mais un symbole de résistance mondiale contre l'autoritarisme. Le Venezuela est devenu l'épicentre où se définit l'avenir de la démocratie face aux forces autoritaires.

Le chavisme, dans son essence, est un système populiste et autoritaire qui s'est maintenu par la division sociale. Depuis ses débuts, la narration chaviste s'est alimentée de la création d'ennemis externes et d'ennemis internes. Cette stratégie de division a été clé pour l'ascension de Hugo Chávez et s'est perpétuée sous le régime de Nicolás Maduro. Cependant, alors que le soutien populaire diminuait et que la jeunesse vénézuélienne émigrait en masse, le régime a tenté de créer de nouvelles divisions, cette fois entre ceux qui sont restés dans le pays et ceux qui ont cherché une nouvelle vie à l'étranger.

Cependant, cette tentative de semer la discorde a échoué. Au lieu de faire taire les voix des dissidents, la migration a amplifié la lutte pour la démocratie. Les Vénézuéliens à l'étranger sont devenus des agents actifs de la résistance, informant, vérifiant des nouvelles, organisant des réseaux et collaborant avec la lutte interne. Le 17 août a été un exemple parfait de cette unité mondiale, avec des Vénézuéliens remplissant le monde entier de jaune, bleu et rouge. Je ne peux m'empêcher, en écrivant ce petit texte, de revivre l'émotion en me rappelant l'espoir de chaque Vénézuélien qui s'est approché de la Floralis Genérica à Buenos Aires. Et cet espoir s'étend de Caracas à Madagascar.

La dictature a peut-être séparé physiquement les Vénézuéliens, mais elle n'a pas pu rompre le lien qui les unit dans la lutte pour la liberté. Comme l'a bien exprimé la leader vénézuélienne, María Corina Machado, cette force citoyenne grandit de jour en jour et est inarrêtable. Ce leadership, incarné dans le visage d'une femme, symbolise la renaissance d'une nation qui refuse d'être soumise.

La lutte des Vénézuéliens n'est pas seulement la nôtre, c'est la lutte de tous ceux qui valorisent la démocratie et les droits humains. Le monde observe et se joint à cette cause, sachant qu'au Venezuela se joue une bataille décisive pour l'avenir de la liberté au XXIe siècle.

L'histoire a prouvé que les régimes autoritaires, aussi puissants qu'ils puissent paraître, sont condamnés à tomber face à la détermination d'un peuple décidé à être libre. Nous serons libres. Et lorsque cela se produira, le Venezuela sera un phare d'espoir pour tous les peuples qui luttent encore contre l'oppression.

*Elisa Trotta, défenseuse des droits humains. Secrétaire générale du Forum argentin pour la défense de la démocratie (FADD)