Antonio Ecarri a dénoncé avoir été victime d'une agression verbale de la part de Tarek William Saab.

Publié le 09.08.2024

L'ancien candidat présidentiel Antonio Ecarri a dénoncé avoir été victime d'une "agression verbale" de la part du procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, pour avoir introduit devant la Cour suprême un recours contre le processus de certification du résultat officiel des élections du 28 juillet, qui est actuellement mené par la Salle Électorale du plus haut tribunal.

Je veux dénoncer publiquement que j'ai été agressé verbalement par le procureur général de la république, et que la Salle Électorale ne m'a pas permis de me défendre”, a déclaré Ecarri à sa sortie du tribunal, affirmant que Saab l'a accusé de “teméraire” et d'avoir commis un “aggravation”.

L'ancien candidat a introduit un “recours de révision constitutionnelle contre le processus actuel”, impulsé par Nicolás Maduro -déclaré vainqueur par le Conseil National Électoral (CNE)-, car, selon Ecarri, il est nécessaire de délimiter “les compétences” de l'instance électorale et de l'instance judiciaire.

“Cet désordre institutionnel n'aide pas la démocratie, ne favorise pas le respect de la volonté du peuple vénézuélien”, a exprimé le politicien, ajoutant que la paix du pays ne peut être obtenue “dans le silence”, mais en “renforçant les institutions”.

Et il a ajouté : “Tu t'es trompé avec moi, Tarek William, tu t'es trompé, tu peux me mettre en prison dans le cachot que tu veux, mais tu me respectes, petit, et tu vas me respecter moi et les vénézuéliens”.

Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab (EFE/Henry Chirinos)

Ecarri, tout comme les neuf autres anciens candidats, a été convoqué cette semaine par la Salle Électorale de la Cour suprême à des comparutions qui s'achèveront ce vendredi avec la déclaration de Maduro.

L'objectif de la Cour suprême est de “valider” le résultat électoral, en raison des allégations de fraude portées par la majorité de l'opposition - ainsi que par plusieurs gouvernements étrangers - qui insiste sur la “victoire” de son candidat, Edmundo González Urrutia.

Le président du CNE, le chaviste Elvis Amoroso, a remis lundi les procès-verbaux du scrutin des élections présidentielles au TSJ, sans les avoir encore publiés, ainsi que ceux de l'attribution et de la proclamation de Maduro comme président réélu, selon la chaîne d'état VTV.

Le message de Brian Nichols

“Le monde observe”

Dans un message publié sur son compte X, Nichols a souligné qu'à partir du 28 juillet, le régime chaviste a accru sa persécution contre ceux qui pensent différemment et a arrêté des milliers de Vénézuéliens simplement pour avoir exercé leur droit à la manifestation pacifique.

Maduro et son équipe ont arrêté des milliers de citoyens vénézuéliens depuis le 28 juillet pour avoir exercé leurs droits fondamentaux”, a souligné Nichols, qui a également critiqué la stratégie de peur et d'intimidation appliquée par la direction chaviste contre les dirigeants de l'opposition et les membres de la société civile.

Cette répression n'est pas un chemin durable ni un signe de force”, a averti le fonctionnaire américain.

Nichols a insisté sur le fait que “les voix des électeurs vénézuéliens ne seront pas réduites au silence par la répression, la censure ou la désinformation. Le monde observe”.

Les paroles de Rick Scott

Entre-temps, le sénateur de l'État de Floride, Rick Scott, a dénoncé l'enlèvement du dirigeant de l'opposition Williams Dávila et a exigé que “les milliers de otages de la dictature doivent être libérés immédiatement”.

Le monde entier observe les abus d'un régime désespéré. Maduro et ses malfrats doivent rendre des comptes”, a-t-il ajouté.

La ONG vénézuélienne Foro Penal -qui dirige la défense des prisonniers politiques dans le pays- a indiqué avoir vérifié 1.229 arrestations de personnes déjà identifiées, parmi lesquelles 16 citoyens présentant divers types de handicap, congénital ou acquis.

De plus, le rapport de l'organisation détaille les cas de cinq membres de peuples autochtones, 157 femmes et 105 adolescents, tous arrêtés par des agents de divers corps policiers ou par des membres de la Force Armée Nationale Bolivarienne (FANB) ces derniers jours.

(Avec des informations d'agences)