Censure au Venezuela : 4 journalistes ont été accusés de terrorisme après les manifestations contre la fraude électoral du 28 juillet.

Publié le 08.08.2024
Censure au Venezuela : 4 journalistes accusés de terrorisme après les manifestations contre le fraude électoral du 28 juillet

Quatre journalistes ont été inculpés au Venezuela pour le délit de “terrorisme”, après avoir été arrêtés lors des manifestations contre le fraude électoral du dimanche 28 juillet -qui a déclaré Nicolás Maduro vainqueur-, a dénoncé ce mercredi le Syndicat National des Travailleurs de la Presse (SNTP).

À travers le réseau social X, le syndicat a alerté sur un “usage illégal et arbitraire des lois antiterroristes (...), en particulier contre les journalistes et les reporters graphiques arrêtés lors des manifestations postélectorales.”

Les quatre journalistes inculpés sont les reporters graphiques Yousner Alvarado et Deisy Peña, de l'État de Barinas (ouest) et de Miranda (nord), respectivement ; le cameraman Paúl León, de Trujillo (ouest) ; et le journaliste José Gregorio Carnero, de Guárico (centre), à qui -selon le SNTP- “a été empêchée la juramentation d'une défense privée”.

Yousner Alvarado, reporter graphique, a été confronté à la justice le 31 juillet dernier. Il a été accusé de terrorisme et est détenu au siège du Conas à Barinas, dans des conditions qui ont suscité l'inquiétude parmi les défenseurs des droits humains.

Le 6 août, Paúl León, cameraman, a été présenté devant un tribunal spécial et également inculpé pour des délits de terrorisme. León a d'abord été détenu à la Coordination Policière 2.0 avant d'être transféré à la Direction de l'Intelligence Policière (DIP) à Valera.

Communiqué du Syndicat National des Travailleurs de la Presse au Venezuela

Deisy Peña, reporter graphique, a comparu le 7 août devant un tribunal ayant compétence en terrorisme, étant inculpée des mêmes charges. Peña a été arrêtée au siège de Quebrada Honda puis transférée à la prison pour femmes à Ocumare del Tuy, au milieu de dénonciations sur les conditions de sa détention.

Le journaliste et dirigeant politique de Guárico, José Gregorio Carnero, a été présenté le 6 août devant un tribunal spécial et accusé de terrorisme. Carnero a été arrêté à Valle de la Pascua et ensuite transféré au Cicpc à San Juan de los Morros, s'ajoutant à la liste de professionnels de l'information persécutés au Venezuela.

L'Institut de la Presse et de la Société (IPYS) a informé cette semaine d'au moins 79 violations à la liberté de presse au Venezuela survenues entre le lundi 29 juillet, un jour après les élections controversées.

La majorité de ces cas (62) sont liés à la couverture du processus électoral ou des manifestations citoyennes qui ont eu lieu dans de nombreuses villes et localités du Venezuela dans les jours suivant les élections.

Cette documentation est alarmante” et “montre un durcissement systématique de la répression et du contrôle sur l'information d'intérêt public au Venezuela”, a souligné l'IPYS.

Les inculpés sont les reporters graphiques Yousner Alvarado et Deisy Peña, le cameraman Paúl León, et le communicant social José Gregorio Carnero, à qui on a “empêché la juramentation d'une défense privée”

Ce mercredi, le représentant de la plus grande coalition antichaviste, Edmundo González Urrutia, a exigé “la cessation de la persécution” et la libération des détenus, alors qu'il y a, selon les chiffres de la dictature, 2 229 personnes privées de liberté depuis le 29 juillet, que le régime accuse d'agir avec “violence” et de causer des dommages dans des centres publics et autres endroits, ce qui entraîne plusieurs “délits”.

Lundi dernier, le vice-président de Foro Penal, Gonzalo Himiob, a affirmé que la “grande majorité” des détenus pendant les manifestations sont accusés de “terrorisme”, selon un “patron clair” identifié par l'ONG.

Après dix jours suivant les élections, l'organisme électoral n'a pas publié les procès-verbaux certifiant la victoire de Maduro, comme l'exige la réglementation légale, tandis que la principale coalition antichaviste a diffusé “83,5 %” de ces documents, montrant que González Urrutia a gagné avec une large marge.

(Avec des informations de EFE)