Des congressistes du Pérou présentent une motion pour condamner la répression au Venezuela et rejeter la fraude de Nicolás Maduro.

Publié le 06.08.2024

Un groupe de législateurs a présenté ce lundi une motion multipartite qui propose au Parlement péruvien de “condamner la violation systématique des droits” du régime chaviste, y compris “la persécution, la répression et la violence arbitraire” contre les citoyens, et de “rechercher de manière énergique” la fraude électorale perpétrée par le dictateur Nicolás Maduro.

La motion de l'ordre du jour, présentée par les fujimoristes Eduardo Castillo et Patricia Juárez —première vice-présidente du Congrès—, a reçu le soutien de différentes bancades. Parmi les co-auteurs figurent Arturo Alegría (Fuerza Popular); Noelia Herrera et Alejandro Muñante (Renovación Popular); Jorge Marticorena (Alianza para el Progreso); Alejandro Cavero (Avanza País); Susel Paredes (Bloque Democrático); José Cueto (Honor y Democracia); et María del Carmen Alva (non regroupée).

Le texte s'accorde à condamner “l'emploi de groupes irréguliers pour intimider l'opposition”, dirigée par Edmundo González Urrutia —reconnu par le Pérou comme président élu du Venezuela— et María Corina Machado, ainsi que à réprouver “l'abus d'autorité par le système de défense et de justice dans le cadre des protestations contre les élections frauduleuses du 28 juillet”.

De même, il exprime le “plus profond soutien au peuple vénézuélien pour sa vocation civique et démocratique persistante en défense de ses institutions et libertés républicaines, et pour la recherche de l'exercice de ses droits civils et politiques”.

Moción del orden del día en el Congreso peruano sobre Venezuela

Et enfin, il propose “d'invoquer la communauté internationale et les ligues de fraternité parlementaire de la région à rester vigilants sur ce qui se passe au Venezuela” pour que “cela soit le début d'une transition vers la paix durable, la récupération de l'État de droit et la réconciliation du peuple vénézuélien, avec pour objectif de récupérer son droit de rester et/ou de retourner dans son pays d'origine”.

La motion devra être évaluée par le Bureau, composé de deux députés qui l'ont signée, qui décideront si elle doit être incluse à l'ordre du jour d'une session parlementaire. Si elle est acceptée, elle sera débattue et votée en séance plénière. En cas d'approbation, elle devient un mandat.

Le Pérou, premier pays à déclarer González Urrutia comme président élu du Venezuela, a soutenu les données présentées par la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), qui a publié des copies de 73 % des procès-verbaux des élections du dernier dimanche sur son site internet. Selon ces procès-verbaux, le leader de l'opposition a remporté par une large marge.

L'avocat Darwin Izaguirre, coordinateur électoral du Commandement avec le Venezuela, a informé que González Urrutia a obtenu 90 % des votes enregistrés au Pérou. Parmi les 659 électeurs habilités, 210 ont voté ; Maduro n'a reçu que neuf votes et huit ont été déclarés nuls.

À Maduro “le dio fin al oxígeno”

“L'espoir grandit car il y a plusieurs facteurs : l'incapacité matérielle de montrer des procès-verbaux différents, même s'il y a des informations à travers les médias pour montrer des procès-verbaux différents. [...] Il faut voir cela comme un processus. Maduro commence à très peu dormir, il est absolument méfiant de son ombre,” a déclaré le ministre dans une interview diffusée par Panorama.

“Il est de notoriété publique que plusieurs commandants et colonels lui adressent des messages lui demandant d'accepter la défaite. La propre sœur du commandant général des Forces armées vénézuéliennes, qui a jusqu'à présent montré un grand soutien à Maduro, lui a dit dans une vidéo qui circule partout 'souviens-toi de ce qu'on nous a inculqué'”, a-t-il poursuivi.

Pour González Olaechea, le dictateur se trouve à un carrefour en ne pouvant montrer des procès-verbaux clairs. “Le CNE a proclamé que Maduro avait gagné en comptant 80 % des votes [...] il restait à compter 20 %. Le samedi, il a été proclamé sans montrer les procès-verbaux car il n'existe pas de procès-verbaux véridiques”, a-t-il fait remarquer.