Des dizaines d'anciens présidents d'Ibero-Amérique ont condamné la persécution de l'opposition par le ministère public chaviste.

Publié le 08.08.2024
Image de fichier. Des manifestants participent à une protestation contre les résultats électoraux (REUTERS/José Luis González)

Un groupe de 29 anciens présidents a condamné avec vigueur les accusations et l'enquête menées par le Ministère Public du Venezuela contre les leaders de l'opposition María Corina Machado et Edmundo González Urrutia. Ce dernier est considéré par les critiques du régime comme le véritable gagnant des élections présidentielles de juillet.

La lettre signée par les anciens présidents, qui font partie de l'Initiative Démocratique d'Espagne et des Amériques (IDEA), indique que l'action du Ministère Public est “ouvertement inconstitutionnelle” et contraire aux traités internationaux des droits de l'homme.

La semaine dernière, le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, a annoncé une enquête basée sur un prétendu plan pour falsifier les résultats des élections du 28 juillet, désignant María Corina Machado comme responsable.

Le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab (REUTERS/Leonardo Fernandez Viloria/File Photo)

Cette annonce a provoqué des réactions immédiates non seulement au Venezuela, mais aussi dans la sphère internationale, mettant en évidence l'isolement croissant du régime de Nicolás Maduro sur la scène mondiale.

Les anciens présidents ont également sévèrement critiqué la “répression généralisée” contre les Vénézuéliens qui manifestent, que la Force Armée du Venezuela a qualifiés de “séditieux” dans un communiqué également récent.

Ce mardi, la Force Armée a réaffirmé sa “loyauté absolue” envers Maduro, ce qui a encore tendu la situation. Cela s'est aggravé lorsque González, dans une lettre ouverte aux forces de sécurité, a appelé à mettre fin à la “répression” et à s'aligner avec le peuple vénézuélien. La missive, signée en tant que président élu, a attisé la tension croissante dans le pays.

Elvis Amoroso, président du Conseil National Électoral (CNE) du Venezuela (REUTERS/Gaby Oraa)

La déclaration des 29 anciens chefs d'État, parmi lesquels se trouvent les anciens présidents de Costa Rica, Óscar Arias, Rafael Ángel Calderón, José María Figueres, Miguel Ángel Rodríguez et Luis Guillermo Solís ; d'Espagne, José María Aznar et Mariano Rajoy ; et du Mexique, Vicente Fox ; désigne le régime de Maduro comme responsable de la violence et de l'“isolement communicationnel censurant les réseaux”.

De plus, ils attribuent le chaos au Pouvoir Electoral, en particulier au président du Conseil National Électoral (CNE), Elvis Amoroso, l'accusant de “fomentar la violence d'État qui plonge le pays dans une crise”.

“Les gouvernements démocratiques du monde, pour sauver la démocratie, doivent respecter la souveraineté populaire inaliénable lorsqu'elle s'est déjà manifestée, comme au Venezuela”, ont souligné les signataires.

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La lettre a également été signée par les anciens présidents de Colombie, Iván Duque, Andrés Pastrana et Álvaro Uribe, ainsi que par celui d'Argentine, Mauricio Macri.

Parmi d'autres signataires figurent les anciens gouvernants Mario Abdo Benítez, Federico Franco et Juan Carlos Wasmosy du Paraguay; Nicolás Ardito, Mireya Moscoso et Ernesto Pérez Valladares de Panama; Alfredo Cristiani du Salvador; Eduardo Frei du Chili; Osvaldo Hurtado, Guillermo Lasso, Jamil Mahuad et Lenin Moreno de Équateur; Hipólito Mejía de la République Dominicaine et Carlos Mesa et Jorge Tuto Quiroga de Bolivie.

La communauté internationale a observé avec préoccupation alors que les manifestations au sein du Venezuela se multiplient, et que la répression de la part du gouvernement s'intensifie.

Photo de fichier de l'opposante vénézuélienne María Corina Machado (EFE/ Miguel Gutiérrez)

Le rôle du CNE a été directement désigné comme promoteur de la violence d'État qui sévit au Venezuela. Les anciens présidents ont dénoncé que ces actions entraînent un déluge de sang qui inclut des morts, des blessés, des torturés et des disparus. À cela s'ajoutent les près de deux mille détenus dans un contexte de répression étatique.

En plus des figures politiques mentionnées, la situation a provoqué une série de communications diplomatiques et de déclarations de la part de divers organismes internationaux, qui ont exigé le respect des droits de l'homme et appelé à des élections libres et transparentes au Venezuela.

Les signataires ont appelé la communauté internationale à maintenir la pression sur le gouvernement de Maduro et à soutenir le peuple vénézuélien dans sa lutte pour la liberté et la démocratie. Ils ont souligné l'importance d'observer et de dénoncer les violations des droits de l'homme, et ont appelé les forces de sécurité à agir avec responsabilité et en faveur de la protection des citoyens.

(Avec des informations de EFE)