Des leaders mondiaux ont demandé à reconnaître Edmundo González comme président du Venezuela : Juan Manuel Santos a rejoint cet appel.

Publié le 10.08.2024
La carta émise par Juan Manuel Santos et d'autres leaders importants appelle à une réponse mondiale unie pour reconnaître Edmundo González et éviter la légitimation de la présumée fraude électorale au Venezuela - crédit Colprensa - Leonardo Fernandez Viloria/ Reuters

L'ancien président colombien Juan Manuel Santos, accompagné de Ban Ki-moon, ex-secrétaire général de l'ONU, et de huit autres leaders internationaux éminents, a lancé un appel urgent à la communauté mondiale pour reconnaître Edmundo González Urrutia comme le président légitime du Venezuela, à la suite des élections présidentielles contestées du 28 juillet, qualifiées de frauduleuses par l'opposition, qui a déclaré Nicolás Maduro vainqueur.

Par le biais d'une lettre signée par dix leaders, il souligne la nécessité pour les gouvernements du monde de se prononcer de manière ferme et unie, exhortant Nicolás Maduro à accepter les résultats électoraux qui, selon des données vérifiées, accordent la victoire à González avec un écrasant 67,1 % des voix, contre 30,4 % pour l'actuel dictateur du régime vénézuélien.

Dans la lettre, les leaders demandent aux chefs d'État, diplomates et responsables d'organisations internationales d'accepter González comme le président du Venezuela, après la victoire contestée de Maduro aux élections, qui a déclenché plusieurs mobilisations de Vénézuéliens dans les principales villes du monde. Ce résultat a été remis en question par l'opposition dirigée par María Corina Machado, qui rejette les données fournies par le Conseil National Électoral (CNE) du pays voisin.

Dans un appel urgent, des leaders comme Ban Ki-moon et Gro Harlem Brundtland demandent que Edmundo González soit accepté comme le président légitime du Venezuela - crédit Thomas Peter/EFE

Ce groupe de leaders a affirmé que les résultats reflètent fidèlement la volonté du peuple vénézuélien, malgré ce qu'ils décrivent comme "les efforts du régime pour saper le processus électoral", selon le document auquel le journal El Espectador a eu accès. Selon eux, la reconnaissance internationale de González comme président est cruciale non seulement pour garantir une transition pacifique du pouvoir au Venezuela, mais aussi pour préserver et renforcer les normes internationales sur les élections démocratiques et la transition pacifique du pouvoir.

En Amérique Latine, plusieurs gouvernements ont déjà reconnu publiquement Edmundo González comme le vainqueur légitime, ce qui constitue un précédent important pour la région. Cependant, le soutien mondial est perçu comme essentiel pour consolider cette reconnaissance et empêcher le régime de Maduro de normaliser ce qu'ils décrivent comme une "fraude électorale".

“Si la communauté internationale se réunit sur ce point, elle évitera que le régime précédent normalise la fraude électorale. Cela aidera également à soutenir les normes internationales concernant les élections démocratiques et la transition de pouvoir. Il est révélateur que les quelques leaders nationaux qui reconnaissent Nicolás Maduro comme vainqueur soient tous des autocrates”, déclare la lettre signée par les leaders et personnalités reconnues au niveau international :

La lettre souligne qu'une reconnaissance internationale large constituerait un coup important contre les tentatives du régime de Maduro de maintenir le pouvoir, renforçant la légitimité des élections et soutenant le désir de changement exprimé par le peuple vénézuélien.

Des leaders éminents ont demandé la reconnaissance d'Edmundo González Urrutia comme le président légitime du Venezuela, après les élections contestées du 28 juillet, où Nicolás Maduro est sorti victorieux - crédit Infobae

La consolidation de la fraude électorale et la perpétuation du régime de Maduro aggravent non seulement l'urgence humanitaire et la crise migratoire, mais mettent également en jeu la stabilité régionale et la crédibilité internationale de leurs gouvernements”, peut-on lire dans la lettre à laquelle le média cité a eu accès.

De plus, ils ont indiqué : “Vous (Gustavo Petro, Luiz Inácio Lula da Silva et Andrés Manuel López Obrador) avez l'occasion de légitimer la voix du peuple vénézuélien et de passer à l'histoire comme des défenseurs de la démocratie, plutôt que d'être vus comme des facilitateurs d'un régime autoritaire”.

Liste des signataires : une coalition mondiale

La diversité et le calibre des signataires de cette lettre soulignent la gravité de l'appel. Aux côtés de Santos et Ban Ki-moon, figurent des personnalités telles qu'Ernesto Zedillo, ancien président du Mexique ; Mary Robinson, première femme présidente de l'Irlande ; et Gro Harlem Brundtland, ex-première ministre de Norvège et ancienne directrice générale de l'OMS. On trouve également des noms comme Elbegdorj Tsakhia, ancien président et premier ministre de Mongolie ; Gary Kasparov, champion du monde d'échecs et président de la Fondation des droits de l'homme ; Masih Alinejad, journaliste, écrivaine et activiste iranienne ; Leopoldo López, leader de l'opposition vénézuélienne ; et Ricken Patel, directeur général et fondateur d'Avaaz.