Deux Vénézuéliens ont entamé une grève de la faim devant l'ONU pour exiger qu'elle agisse contre la fraude électorale chaviste.

Publié le 09.08.2024

Daniel Prado, 28 ans, et Franklin Gómez, 33 ans, ont déclaré être prêts à donner leur vie pour cette cause, bien qu'ils n’aient pas encore pu entrer en contact avec l'organisme international.

“L'initiative est très simple. C'est être ici en grève de la faim jusqu'à ce que le Conseil de sécurité des Nations Unies planifie une session extraordinaire pour aborder la crise démocratique au Venezuela et les risques que cela implique pour la région et l'hémisphère”, a expliqué Prado, qui reste assis au sol près de l'organisme international, sous un échafaudage décoré de drapeaux du Venezuela.

Prado, acteur et danseur à Los Angeles (Californie), a créé mercredi une pétition sur Change.org qui compte déjà plus de mille signatures, dont beaucoup viennent d'expatriés vénézuéliens.

“Il est très motivant et inspirant de réaliser que le cri du peuple en ce moment est transmis d'une manière qui n'est pas possible dans mon pays. En tant que communauté internationale, nous nous unissons tous”, a noté le jeune homme.

Prado et Gómez, qui n'ont ingéré que de l'eau et des électrolytes depuis plus d'un jour, ont déclaré avoir peur tant pour leur santé que pour la répression que pourraient subir leurs proches restés au Venezuela.

“Les effets commencent déjà à se faire sentir. Il y a un peu de faiblesse, des vertiges. La capacité de concentration demande beaucoup plus”, a souligné Prado.

Selon Gómez, qui avait également fait une grève de la faim de 6 jours en 2013 au Venezuela contre le régime chaviste, au fur et à mesure que les jours passent, le plus difficile sera de maintenir la “force mentale”.

Gómez et Prado ont entamé une grève de la faim devant le siège des Nations Unies à New York (EFE/Ángel Colmenares)

À 11 jours des élections, le Conseil national électoral (CNE) n'a toujours pas publié les procès-verbaux certifiant la victoire de Nicolás Maduro, comme l'indique la réglementation légale. Le processus de “certification” du résultat officiel est entre les mains du Tribunal suprême de justice (TSJ), à la demande du leader chaviste.

La tension politique a explosé au Venezuela après les élections présidentielles, puisque la principale coalition d'opposition, la Plateforme unitaire démocratique (PUD), affirme que son candidat, Edmundo González Urrutia, a remporté les élections avec une large marge et a publié “83,5 %” des procès-verbaux électoraux pour étayer sa revendication.

Prado a indiqué que cette grève de la faim n'est pas pour soutenir un parti, mais qu'il soutient “la volonté du peuple”.

L'artiste a ajouté que cela les avait encouragés que González Urrutia soit élu président. “Nous sommes motivés par cela. Mais notre raison d'être ici est autre, qui est que le Conseil de sécurité évalue et se réunisse pour discuter du problème que l’instabilité au Venezuela présente pour la région.”

Prado regarde son téléphone devant une affiche disant "Faim pour la liberté" devant le siège des Nations Unies à New York (EFE/Ángel Colmenares)

Pour le moment, les deux Vénézuéliens, qui bénéficient du soutien de nombreux membres de la diaspora vénézuélienne à New York, n'ont pas pu entrer en contact avec un représentant des Nations Unies.

Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a appelé ce mois-ci “toutes les parties (au Venezuela) à résoudre tout différend électoral par des moyens pacifiques” et a critiqué les arrestations et détentions “arbitraries” des citoyens.

Mercredi, Guterres et le secrétaire d'État américain, Antony J. Blinken, ont eu une conversation sur leur “disposition à soutenir un processus inclusif, dirigé par le Venezuela, vers le rétablissement des normes démocratiques”.

(Avec des informations d'EFE)