L'ELN dément un communiqué de soutien à la dictature de Maduro : plusieurs figures politiques colombiennes ont été victimes et ont partagé la publication.

Publié le 04.08.2024
L'ELN dit que le communiqué en faveur de Nicolás Maduro est faux - crédit AFP

La Délégation de Paix de l'ELN a qualifié de "faux" un communiqué qui a circulé sur les réseaux sociaux dans lequel la guérilla s'engage à défendre, par les armes, la dictature de Nicolás Maduro au Venezuela. Le texte a été partagé par plusieurs figures politiques colombiennes comme Germán Vargas Lleras, Enrique Gómez, María Fernanda Cabal, entre autres.

L'ELN dément le communiqué en soutien à Nicolás Maduro - crédit @DelegacionEln

Vargas Lleras a été l'un des plus offensés dès la publication du texte : “Les Elenos sont ravis de la permanence de Maduro au pouvoir, et comment ne le seraient-ils pas, alors qu'ils ont pendant des années considéré le territoire vénézuélien comme leur arrière-garde sous la protection de cette dictature ; c'est pourquoi ils ne s'intéressent pas à avancer dans aucune négociation en Colombie, à moins que nous ne leur livrions le pays”.

Germán Vargas Lleras s'exprime sur le communiqué faux de l'ELN - crédit @German_Vargas/X

Pour sa part, Enrique Gómez a écrit : “Il n'est pas surprenant que les narcoterroristes de l'ELN soutiennent la dictature de Nicolás Maduro au Venezuela et, en tant que criminels qu'ils sont, menacent d'utiliser les armes contre les Vénézuéliens. C'est ce qui nous attend, Colombiens, tel est le désespoir de ce gouvernement pour imposer ces criminels comme « acteurs politiques » dans le pays. Rappelez-vous qu'ils ont averti qu'ils ne laisseraient jamais les armes”.

Enrique Gómez, de Salvación Nacional, s'exprime sur le faux communiqué de l'ELN - crédit @Enrique_GomezM/X

La sénatrice María Fernanda Cabal, du Centre Démocratique, a souligné que la seule façon de rétablir la paix sur le continent est de faire partir Nicolás Maduro de la Présidence du Venezuela.

“Les terroristes de l'ELN défendent le narcodictateur Maduro, partenaire de leur cause mafieuse. J'insiste, avec la sortie du pouvoir du criminel partenaire de Petro, il y aura la paix en Amérique Latine”, a-t-elle déclaré.

Les dialogues avec l'ELN sont gelés et la guérilla impose des conditions

Ce qui s'est révélé vrai, c'est un communiqué de l'ELN dans lequel ils lancent de vives critiques contre le Gouvernement Petro et la délégation de paix officielle, en raison du non-respect des accords de paix signés lors des négociations. Dans cette déclaration, le groupe insurgé rejette la guerre médiatique et les échanges de communiqués, cherchant à ce que l'opinion publique connaisse leur perspective de première main.

“Nous n'avons pas l'intention de poursuivre une guerre de communiqués ou de répondre à la matrice médiatique, nous cherchons simplement que l'opinion connaisse directement notre point de vue et que le Gouvernement ait plus d'éléments pour éclaircir son chemin”, commence le texte du groupe guérillero.

Selon le prononcé, “jusqu'à présent, l'ELN a respecté tous les accords signés”. En revanche, ils accusent le Gouvernement de Colombie de violations répétées qui ont placé le Processus de Paix dans un état de crise cyclique. Le communiqué mentionne également que la gestion médiatique du Gouvernement a tenté de modifier ou de déformer ce qui a été convenu.

L'ELN assure que le Gouvernement n'a pas une volonté de paix sincère - crédit @DelegacionEln/X
La guérilla veut être réitérée comme GAO - crédit @DelegacionEln/X

Le groupe insurgé a appelé le Gouvernement à respecter les accords qu'ils ont précédemment signalés comme non respectés : “Il existe un chemin pour reprendre le processus de discussions et mettre fin à son gel, il s'agit simplement de respecter les accords que nous avons signalés comme des manquements de la part du Gouvernement”.

Dans sa lettre, l'ELN répond aux accusations du Gouvernement, qui a qualifié le groupe de n'avoir aucune volonté de paix et de ne se gérer qu'avec l'intention de se renforcer militairement. Le groupe insurgé accuse l'alliance de l'État avec des forces paramilitaires et différentes bandes issues des exFarc comme une menace pour leur sécurité et l'intégrité de leurs territoires. Ils soutiennent que cette alliance a eu pour but de ne pas respecter et de violer le cessez-le-feu convenu, améliorant leurs positions territoriales et étendant le contrôle des groupes paramilitaires basés sur l'exploitation minière extractive.

Le document fait également référence aux récents événements en Nariño, qu'ils qualifient d'acte de mépris et d'une démonstration du manque de reconnaissance de l'ELN en tant que force nationale insurgente. Ils accusent le Gouvernement de mener une opération de renseignement en plein cessez-le-feu, qu'ils décrivent comme une mission offensive contre eux. Selon le groupe insurgé, une fois que cette opération a été découverte, elle s'est transformée en “un accord de démobilisation”.

La guérilla insiste sur sa position selon laquelle le Gouvernement a ignoré le processus de paix en priorisant les opérations de renseignement par rapport aux accords et processus pacifiques. Selon leur vision, les travaux pour intégrer la participation de la société dans le processus de paix ont été omis au profit d'opérations militaires et de renseignement.

Dans le message publié sur les réseaux sociaux, l'ELN assure que le Gouvernement colombien doit démontrer sa volonté de respecter et reprendre les négociations dans un esprit de respect et de reconnaissance des accords signés. Cette dispute entre l'administration Petro et le groupe insurgé marque un point critique dans le processus de paix qui n'a pas avancé comme de nombreux secteurs de la société colombienne l'espéraient.