Felipe Calderón demande à la population de faire pression sur le gouvernement d'AMLO pour freiner la violence au Venezuela.

Publié le 04.08.2024
L'ancien président a de nouveau critiqué AMLO (Cuartoscuro)

L'ancien président du Mexique, Felipe Calderón Hinojosa, a de nouveau remis en question le président Andrés Manuel López Obrador (AMLO) pour son manque d'action face aux faits de violence qui ont été vécus au Venezuela après les élections du 27 juillet dernier.

À travers un message sur ses réseaux sociaux, l'ex-militant du Parti Action Nationale (PAN) a condamné la présumée barbarie qui s'est déchaînée dans cette nation sud-américaine et a déclaré qu'il ne s'agit plus seulement d'une discussion électorale, mais d'un acte de l'État contre la population.

Concrètement, Calderón a qualifié de “meurtre collectif” les faits de répression que le régime de Nicolás Maduro exercerait contre les dissidents, demandant ainsi à la population mexicaine de protester pour que le gouvernement fédéral ne soutienne pas cette situation.

“La barbarie au Venezuela. Ce n'est pas une discussion électorale. C'est un meurtre collectif et vil, ne permettons pas que le gouvernement du Mexique le cautionne”
L'ancien président a condamné les faits au Venezuela (X/@FelipeCalderon)

Les paroles de l'ex-mandataire sont survenues après que l'on a appris que le régime de Nicolás Maduro a intensifié sa persécution contre les opposants au Venezuela suite aux élections controversées, déclenchant une série de perquisitions et de kidnappings sans précédent.

Selon les informations, les agents de la Brigade contre le Terrorisme et la Subversion (UCTS) de la Police Nationale Bolivarienne (PNB) pénètrent dans les maisons sans mandats judiciaires à toute heure du jour, fouillant minutieusement et cherchant des prétendues “preuves” pour arrêter les résidents.

Les actions de l'UCTS et des civils armés aux alcabalas (points de contrôle policier) ont exacerbé la peur parmi la population, entraînant des plaintes de la part des automobilistes et des travailleurs qui ont été contraints de remettre leurs documents et téléphones portables pour vérification.

Dans l'un des cas notables, un groupe de livreurs travaillant pour des entreprises de livraison à Caracas a publiquement dénoncé le vol de leurs motocyclettes à plusieurs points de contrôle entre lundi et mercredi.

Calderón a rejeté l'absence du Mexique lors de la session de l'OEA

Le message émis par l'ancien président mexicain (X/@FelipeCalderon)

Avant son message du dimanche 4 août, Calderón Hinojosa a accusé l'actuel président de complicité avec le président vénézuélien, dans le cadre d'une controverse internationale. Le déclencheur de cette accusation est survenu lorsque la Mission Permanente du Mexique auprès de l'Organisation des États Américains (OEA) a décidé de ne pas participer à une session spéciale sur la situation au Venezuela.

Dans une publication faite sur son compte officiel de X, anciennement connu sous le nom de Twitter, Calderón a exprimé son mécontentement face à la décision de la délégation mexicaine de s'absenter de cette session. La session du Conseil Permanent de l'OEA était prévue pour le mercredi 31 juillet et son objectif était d'aborder les résultats du processus électoral au Venezuela, un pays qui a été plongé dans une profonde crise politique et sociale.

L'ancien président Calderón a non seulement déploré l'absence du Mexique dans le forum international, mais il a également suggéré que cette action reflète une supposée complicité entre AMLO et Maduro. Selon Calderón, l'alignement de López Obrador avec un leader qu'il qualifie de “tête d'une dictature” révèle une “nulle stature morale” de l'actuel président mexicain. Dans ses propres mots, il a décrit l'inaction mexicaine comme une “honte”.

“La complicité du gouvernement mexicain avec la dictature montre à quel point sa stature morale est nulle. Quelle honte”

Il convient de souligner qu'un jour avant cette déclaration, Felipe Calderón avait adressé un message à López Obrador lui demandant de se prononcer sur le processus électoral au Venezuela, compte tenu de la situation critique que traverse l'opposition et la population de ce pays sud-américain, mécontents des résultats de la récente élection présidentielle.