Fraude au Venezuela : Les États-Unis ont présenté à l'OEA une initiative pour exiger la transparence et condamner la répression de Maduro.

Publié le 12.08.2024
Nicolás Maduro avant son entrée à la Cour suprême du Venezuela, qui a un processus ouvert pour fraude lors des élections présidentielles du 28 juillet

Le projet de résolution sera traité demain de manière informelle lors d'une réunion à huis clos, et si un accord diplomatique est finalement atteint, il serait approuvé avant vendredi lors d'une séance d'urgence de l'OEA.

L'initiative présentée par les États-Unis, et soutenue par le Canada, l'Équateur, le Guatemala, le Paraguay, la République dominicaine, le Suriname et l'Uruguay, établit ce qui suit :

Photographie générale des membres de l'Organisation des États américains (OEA) lors d'une session extraordinaire du Conseil permanent (EFE/Lenin Nolly)

“1. Reconnaître la participation substantielle et pacifique de l'électorat vénézuélien aux élections tenues le 28 juillet 2024.

2. Condamner les violations des droits de l'homme au Venezuela, qui incluent des emprisonnements arbitraires, des détentions et des décès, et demander la cessation immédiate de tous ces abus, ainsi que des tactiques d'intimidation contre l'opposition.

3. Déclarer que promouvoir les droits de l'homme et les libertés fondamentales au Venezuela est une priorité absolue, en particulier le droit des citoyens à s'exprimer pacifiquement sans représailles.

4. Exhorter le Conseil national électoral de la République bolivarienne du Venezuela à : a) publier de manière expéditive les résultats du vote des élections présidentielles à chaque bureau de vote et b) respecter le principe fondamental de la souveraineté populaire en permettant une révision intégrale des résultats à travers un mécanisme de vérification impartial garantissant transparence, crédibilité et légitimité.

5. Souligner l'importance de protéger et de préserver tous les équipements utilisés dans le processus électoral, y compris les procès-verbaux et résultats imprimés, afin de sauvegarder toute la chaîne de responsabilité du processus de vote.

6. Exprimer la solidarité avec le peuple vénézuélien et s'engager à rester attentif à la situation en République bolivarienne du Venezuela.”

Le Conseil permanent de l'Organisation des États américains (OEA) traitera la crise du Venezuela cette semaine, s'il y a un accord diplomatique sur une initiative présentée par la représentation des États-Unis

Il y a quelques jours, Lula da Silva, Gustavo Petro et Andrés Manuel López Obrador (AMLO) ont ouvert des négociations réservées avec Maduro pour amener le régime populiste à accepter de montrer les procès-verbaux des élections présidentielles gagnées par Edmundo González Urrutia et María Corina Machado.

Dans ce contexte, le Brésil, la Colombie et le Mexique - avec certains pays des Caraïbes - ont bloqué une résolution qui condamnait la dictature vénézuélienne pour le fraude commis lors des élections du 28 juillet.

L'échec de ce vote, qui a eu lieu le 31 juillet dernier, a conduit les États-Unis à initier une nouvelle négociation politique pour obtenir - enfin - une majorité nécessaire qui lui permette d'approuver la condamnation du régime populiste qui nie le triomphe de González Urrutia et réprime l'opposition politique qui fait face au gouvernement chaviste.

La Maison Blanche, soutenue par l'Argentine, le Canada, le Chili et le Paraguay, entre autres pays, avait obtenu 17 voix contre 11 abstentions et 5 absences récoltées par Lula, Petro et AMLO en faveur de Maduro. Maintenant, il n'y a plus de doutes sur la position dictatoriale de Maduro, et la réunion de demain vise à réunir au moins 20 voix qui permettront de briser la résistance du Brésil, du Mexique et de la Colombie.

Lula da Silva et Nicolás Maduro lors d'une réunion officielle à Brasilia (Brésil)

Si les États-Unis ajoutent le Brésil et la Colombie, il est probable qu'il y ait un déplacement automatique de pays caribéens qui n'ont pas une dépendance énergétique absolue avec le Venezuela.

De cette manière, le projet de l'administration Biden atteindrait au moins 20 voix, un chiffre suffisant pour que l'OEA sancionne une initiative condamnant le fraude commis par Maduro et la répression qu'il a déclenchée contre les millions de Vénézuéliens qui exigent une transition démocratique immédiate.

La négociation secrète est dirigée par la Maison Blanche et son issue reste encore incertaine.