Gabriel Boric, président du Chili : « Nous maintenons notre position, nous ne reconnaissons pas le triomphe proclamé de Maduro »

Publié le 03.08.2024
Le président du Chili, Gabriel Boric (d), lors d'une réunion avec le ministre des Affaires étrangères, Alberto van Klaveren, et l'ambassadeur du Chili au Venezuela, Jaime Gazmuri (EFE/Présidence du Chili)

Gabriel Boric a affirmé ce samedi, après s'être réuni au palais présidentiel (La Moneda) avec son ambassadeur au Venezuela, Jaime Gazmuri, récemment expulsé par le gouvernement de ce pays, que “nous maintenons notre position : nous ne reconnaissons pas le triomphe proclamé de Maduro et nous ne validerons aucun résultat qui ne soit pas vérifié par des organismes internationaux indépendants”, selon ce qu'il a publié sur son compte de réseau social X.

“De plus, nous appelons à respecter intégralement les droits humains des manifestants au Venezuela et à mettre fin aux détentions arbitraires et à la violence”, a ajouté le président chilien, tout en qualifiant l'expulsion de la mission diplomatique chilienne du pays des Caraïbes d'“intempestive et injustifiée”.

Pour sa part, ce matin, le ministre chilien des Affaires étrangères, Alberto van Klaveren, a assuré : “Nous avons beaucoup de respect pour la figure d'Edmundo González, nous croyons qu'il est probable qu'il ait gagné l'élection, mais nous ne pouvons pas l'affirmer avec certitude principalement parce que nous parlons d'un processus électoral qui n'a pas été vérifié”.

Ce lundi, Boric recevra à Santiago le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, qui n'a pas encore condamné la fraude au Venezuela. “Il est tout à fait naturel qu'ils discutent de la région” et, dans ce cadre, de la situation générée après les élections de dimanche dernier au Venezuela, a déclaré en conférence de presse la secrétaire pour l'Amérique latine du ministère brésilien des Affaires étrangères, Gisela Padovan.

La diplomate a précisé que le projet de communiqué bilatéral que préparent les gouvernements du Chili et du Brésil comme résultat de la visite ne contient aucune mention à la crise vénézuélienne et se concentre sur les relations entre les deux pays, qu'elle a définies comme une “amitié sans limites”.

Maduro a expulsé de Venezuela l'ambassadeur chilien à Caracas (REUTERS/Leonardo Fernandez Viloria)

En plus du Chili, le régime vénézuélien a ordonné le retrait de ses ambassadeurs en Argentine, au Costa Rica, au Pérou, au Panama, en République dominicaine et en Uruguay et a expulsé ses missions diplomatiques de son territoire.

Après la fermeture de l'ambassade du Venezuela à Santiago et la “suspension indéfinie” de tous ses services consulaires, des dizaines de citoyens vénézuéliens se sont réunis depuis plusieurs jours devant le bâtiment pour obtenir des informations sur leur situation migratoire et d'autres affaires.

Le président Boric a été l'un des premiers dirigeants internationaux à exiger la transparence dans le dépouillement des voix et à remettre en question les résultats annoncés dimanche soir par le Conseil national électoral (CNE) vénézuélien, qui avait alors déclaré le dictateur Nicolás Maduro vainqueur avec 51,2% des voix et 80% des procès-verbaux dépouillés.

Son principal opposant, l'ex-diplomate Edmundo González Urrutia, a obtenu 44,2% des suffrages, selon le rapport public du lundi du CNE chaviste, qui n'a pas précisé à quelles candidats sont allés les 2.394.268 votes pour lesquels aucune information n'a été fournie.

Ce vendredi, l'organisme électoral a confirmé que Nicolás Maduro a été réélu lors des élections de dimanche dernier avec 51,95% des voix, contre 43,18% pour le candidat de l'opposition majoritaire, Edmundo González Urrutia, avec 96,87 % des procès-verbaux dépouillés.

L'opposition a dénoncé des irrégularités dans le dépouillement et a exigé la publication de tous les procès-verbaux, tout comme la majorité des pays de la région, l'ONU et le Centre Carter, qui a agi comme observateur international.

(Avec des informations d'EFE)

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