Iván Duque a demandé aux États-Unis d'augmenter la récompense pour la capture de Nicolás Maduro : "Il est temps d'agir avec fermeté".

Publié le 07.08.2024
Iván Duque a exprimé son rejet des résultats des élections au Venezuela, qui donnent vainqueur Nicolás Maduro - crédit Gaby Oraa/Bloomberg - Ricardo Maldonado Rozo/EFE

Comme l'une des solutions qu'il propose à la crise sociale et politique au Venezuela, l'ancien président colombien Iván Duque Márquez a demandé mardi 6 août au gouvernement des États-Unis d'augmenter le montant de la récompense pour l'arrestation du chef du régime dans le pays voisin : le dictateur Nicolás Maduro, qui refuse de permettre une observation internationale pour auditer les résultats des élections du 28 juillet.

Dans une vidéo sur ses réseaux sociaux, l'ancien chef d'État, celui qui a révélé le présumé plan du gouvernement vénézuélien pour mépriser la victoire de l'opposant Edmundo González lors des élections et forcer un nouveau scrutin en décembre, a exprimé les raisons pour lesquelles il faut doubler le montant actuellement offert pour permettre l'arrestation de Maduro, au pouvoir depuis 2013.

“Il existe suffisamment de preuves pour que la communauté internationale et les États-Unis quintuplent le prix pour l'arrestation de Nicolás Maduro et le traduisent en justice pour les crimes commis contre son peuple. Il est temps d'agir avec fermeté et détermination pour soutenir le peuple et non le tyran”, a indiqué Duque dans la publication qu'il a faite sur X, accompagnée du clip dans lequel il a expliqué, en détail, sa position.

Les raisons d'Iván Duque pour augmenter la récompense pour le dictateur

Dans ce qu'il a nommé un message d'alerte sur ce qui se passe au Venezuela, après que le Conseil national électoral (CNE) a déclaré Nicolás Maduro vainqueur des élections, bien qu'il existe des preuves que les données présentées par cet organisme ne correspondraient pas à la réalité, Duque Márquez a évoqué la victoire “indiscutable” d'Edmundo González et María Corina Machado.

“Qu'il a gagné des élections contre toutes les adversités où ils ont disqualifié des candidats, ont persécuté son équipe et ne lui ont pas permis d'accéder aux médias. Et grâce à l'effort valeureux d'un groupe de témoins, ils ont réussi à recueillir plus de 82 % des procès-verbaux et qui ont aussi la signature des témoins des représentants qui étaient du côté de la dictature de Maduro”, a-t-il affirmé.

L'ancien président de la Colombie, qui a gouverné entre 2018 et 2022, et qui a osé fermer la frontière avec le Venezuela en raison des profondes divergences avec le régime, a insisté sur la légalité des procès-verbaux présentés par la Plateforme unitaire démocratique (PUD), comme on appelle le principal parti d'opposition, et sur ce qui serait la stratégie de Maduro : que la Cour suprême de justice déclare l'élection nulle.

Nicolás Maduro cherche à prolonger son séjour au pouvoir, qui dure déjà 11 ans, pour un nouveau mandat, entre 2025 et 2031 - crédit Maxwell Briceno/REUTERS

Et il a attaqué les gouvernements de la Colombie, du Brésil et du Mexique, qui selon lui agissent en “donnant du temps au dictateur”, avec une période allant de quatre à cinq mois. “Intimider, persécuter, réduire des droits et, là oui, rester au pouvoir”, a ajouté l'ancien président, qui a été l'un des dirigeants de la région les plus incisifs sur tout ce qui concerne le clan politique qui dirige le Venezuela.

Il a insisté sur le fait que la communauté internationale doit être courageuse pour défendre le peuple voisin et c'est alors qu'il a lancé sa proposition. “Si cela n'est pas fait, ce que nous ferions est de donner de l'oxygène à l'un des régimes les plus dangereux du monde. C'est pourquoi, dans les prochains jours, il faut chercher à doubler, tripler ou quadrupler la récompense pour la tête de Nicolás Maduro”, a-t-il affirmé.

Actuellement, ce montant est de 15 millions de dollars, selon le Département de la justice. Au même niveau que la Cour pénale internationale (CPI) accélère les procédures en cours contre le dictateur, accusé de crimes contre l'humanité, “avec toutes les preuves de la systématicité des crimes qu'il a commis contre son peuple et qui sont des violations au Statut de Rome”, a-t-il souligné.

Enfin, Duque a souligné l'importance que les pays de la région reconnaissent la victoire de González comme le vainqueur des élections et que toute négociation soit menée sur la base du départ du chef du régime, et non sur sa permanence. “Et que plus de pays qui sont des défenseurs de la démocratie, et non des complices ou des larbins de la terrible dictature de Maduro, soient ceux qui négocient en faveur du peuple”.