Josep Borrell a qualifié de "dictatorial" et "autoritaire" le régime de Nicolás Maduro au Venezuela.

Publié le 15.09.2024
Josep Borrell, haut représentant pour la politique extérieure de l'Union européenne (EFE/ Rodrigo Jiménez)

Le chef de la diplomatie européenne s'est exprimé ainsi dans le cadre d'une interview accordée à Telecinco, diffusée dans les informations espagnoles de ce dimanche, au cours de laquelle il a également souligné qu'en disant que le régime du Venezuela est dictatorial “nous ne réglons rien”, mais qu'il s'agit de “essayer de résoudre les choses et cela exige parfois une certaine retenue verbale.”

“Mais ne nous laissons pas tromper par la nature des choses. Le Venezuela a convoqué des élections, mais ce n'était pas une démocratie avant et c'est encore moins une démocratie après”, a ajouté Borrell.

Il a également fait allusion à la sortie du pays d'Edmundo González, qui se trouve en Espagne, où il a demandé l'asile politique en raison de la persécution du régime chaviste, et a également évoqué les “mille limitations” auxquelles sont soumis les partis politiques ou le fait que “sept millions de Vénézuéliens ont fui leur pays”.

“Comment appelez-vous tout cela ? Eh bien, naturellement, c'est un régime dictatorial, autoritaire, dictatorial”, a souligné le chef de la diplomatie européenne.

Le dictateur Maduro a intensifié la répression contre l'opposition vénézuélienne après la fraude électorale du 28 juillet (REUTERS/Fausto Torrealba)

Vendredi dernier, le haut représentant pour la politique extérieure de l'Union européenne a déclaré que le bloc continental ne reconnaît pas la “légitimité démocratique” du régime de Maduro au Venezuela, arguant que le Vénézuélien a démontré sa soi-disant victoire aux élections.

Lors d'une conférence de presse à Madrid, Borrell a expliqué que l'UE n'a pas le pouvoir de reconnaître des gouvernements ou des États, car cette prérogative appartient aux États membres. Cependant, il a souligné que l'UE peut évaluer la légitimité démocratique de ceux qui exercent le pouvoir, mettant en avant le contrôle territorial et des institutions clés comme l'armée et la police.

L'Espagnol a souligné qu'avant et après les dernières élections, la situation de contrôle au Venezuela reste entre les mains de Maduro. Malgré ce contrôle, il a ajouté que le dictateur chaviste ne peut revendiquer une légitimité démocratique sur le pouvoir qu'il exerce.

De plus, Borrell a noté que les élections présidentielles vénézuéliennes du 28 juillet dernier ont montré que la qualité démocratique du Venezuela ne s'est pas améliorée.

Borrell n'a pas exclu de rencontrer Edmundo González, qui est en asile en Espagne (Pool Moncloa/Fernando Calvo)

Interrogé sur la possibilité de rencontrer Edmundo González Urrutia, exilé à Madrid depuis dimanche dernier, Borrell a mentionné qu'il est ouvert à le rencontrer et a rappelé qu'il a été en contact avec l'opposant depuis avant son départ du Venezuela. Il a également informé qu'ils ont invité González à participer au Conseil des affaires étrangères de l'Union européenne, mais n'a pas donné de détails sur la réponse de González ni sur la date du possible rencontre.

Borrell a conclu en soulignant la nécessité de maintenir le dialogue avec González et avec l'opposition qui reste au Venezuela. Il a indiqué que ces acteurs ont besoin du soutien international pour faire face à la “dynamique répressive” du gouvernement de Maduro, dont on ne peut sortir que par la “pression internationale”, en particulier celle que peuvent exercer les pays latino-américains les plus proches.

(Avec des informations de EFE)