La dictature de Maduro a confirmé que le Brésil va protéger les intérêts de l'Argentine au Venezuela, après l'expulsion des diplomates.

Publié le 05.08.2024
The Brazilian flag was raised at the Argentine embassy, where members of the Venezuelan opposition have sought asylum since March

Ce furent des heures de tension qui se sont terminées ce matin par l'annonce du ministère des Affaires étrangères de la dictature chaviste de l'accord avec le Brésil pour prendre en charge la protection des intérêts argentins au Venezuela, après l'expulsion des diplomates en raison du rejet par le gouvernement de Javier Milei de la victoire autoproclamée lors des élections frauduleuses d'il y a deux dimanches.

C'est une décision qui clôt un chapitre d'indécision vécu le week-end dernier, car le ministère des Affaires étrangères du Venezuela ne confirmait pas officiellement qu'il reconnaissait le Brésil comme gardien des intérêts argentins. C'était une étape administrative clé pour que les dirigeants de l'opposition qui sont asilés à la résidence de l'ambassadeur argentin à Caracas bénéficient de la protection diplomatique du gouvernement de Lula Da Silva.

“Le gouvernement du Venezuela et le gouvernement du Brésil ont l'honneur d'informer qu'ils sont parvenus au présent accord selon lequel la protection des lieux des missions diplomatiques de l'Argentine et du Pérou, ainsi que la représentation de leurs intérêts et de leurs nationaux sur le territoire vénézuélien, sera assurée à partir du 1er août 2024 par l'ambassade de la République fédérative du Brésil à Caracas,” a déclaré le ministre des Affaires étrangères Yvan Gil.

The Argentine flag flew again over the weekend, despite the Brazilian flag being raised

Dans le communiqué publié par le fonctionnaire vénézuélien, il est souligné que :

“Considérant les principes et objectifs de coopération et de respect mutuel qui régissent la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 et la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963, le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela et le gouvernement de la République fédérative du Brésil ont l'honneur d'informer qu'ils sont parvenus au présent accord selon lequel la protection des lieux des missions diplomatiques de la République argentine et de la République du Pérou, y compris leurs biens et archives, ainsi que la représentation de leurs intérêts et de leurs nationaux sur le territoire vénézuélien, sera assurée à partir du 1er août 2024 par l'ambassade de la République fédérative du Brésil à Caracas, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 et à la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963” (sic).

Dans la nuit de samedi dernier, est revenu en Argentine un contingent de 14 personnes, composé des 5 représentants diplomatiques et de leurs familles, qui avaient été expulsés par la dictature de Maduro. Sont arrivés le chargé d'affaires, Andrés Mangiarotti, la cheffe de la section commerciale, Bárbara van der Nest Aubert, et le chef de la section consulaire, Tomás Gibson, ainsi que María Silva De Andrés, Ezequiel et David Fournier, Natasha Loizou, Horacio, Leonardo et Fedra Muzzi, et Andrés et Triana van der Nest Aubert Casas, Santiago Valle et Norberto Fernández.

Les changements de drapeau

From the right, Ambassador Andrés Mangiarotti, Vice Chancellor Sahores, Head of the Commercial Section, Bárbara Aubert and Head of the Consular Section, Tomás Gibson (photo Luciano González)

Le drapeau argentin a de nouveau flotté le week-end dernier à l'ambassade argentine à Caracas, après que le jeudi, le drapeau brésilien ait été hissé, à la suite de l'annonce de l'accord atteint avec le pays voisin, après le départ des diplomates nationaux dans le cadre de la crise déclenchée avec le gouvernement de Nicolás Maduro.

À la résidence officielle de l'ambassade, six asilés, conseillers de la dirigeante de l'opposition María Corina Machado, attendent une définition concernant leur avenir, selon ce qu'a rapporté TN.

Le week-end dernier, les cinq diplomates argentins, dirigés par l'ambassadeur Manuel Manjaro et le chargé d'affaires, ont quitté le pays et ont trouvé un allié au Brésil. Un officiel brésilien a été envoyé à l'ambassade pour garantir que les asilés puissent rester dans le bâtiment, car si les diplomates avaient poursuivi leur mission, les conseillers de Machado auraient dû quitter les lieux sans destination définie.

TN a pu confirmer que, après le départ des diplomates argentins et la prise de possession par le Brésil, le drapeau brésilien qui flottait sur le mât depuis le vendredi passé n'est plus là. À sa place, le drapeau argentin a de nouveau flotté.

Dans un échange avec TN, Leopoldo Sahores, vice-chancelier de l'Argentine, a évoqué hier le sujet, se limitant à expliquer que la situation était liée à "des questions administratives", et que l'idée était que les mâts à l'entrée de la résidence arborent à la fois le drapeau de l'Argentine et celui du Brésil. Il est vrai que le pavillon national est revenu aux représentations diplomatiques parce que le régime chaviste retardait la formalisation de l'accord.

Si cela avait été remis en question, la situation des six asilés aurait pu être laissée à la merci de la dictature dirigée par Nicolás Maduro et Diosdado Cabello.

Jusqu'à présent, l'Argentine et le Venezuela n'ont pas rompu leurs liens, bien qu'il n'y ait pas de diplomates argentins sur le territoire vénézuélien et vice versa. L'accord avec le Brésil prévoit que l'ambassade brésilienne à Caracas se charge des affaires quotidiennes, telles que le paiement des factures et l'entretien de la résidence, en plus d'agir comme intermédiaire entre les ministères des affaires étrangères des deux pays.

La résidence argentine à Caracas est sans électricité depuis la semaine dernière. Des fonctionnaires estiment que ce manque d'énergie pourrait être une mesure de pression contre les conseillers opposés à Nicolás Maduro qui se trouvent dans le bâtiment. Malgré la situation tendue, les dernières heures ont apporté un peu de calme. La résidence ne dispose plus de la surveillance constante de la Police nationale bolivarienne et le chemin étroit qui relie la représentation officielle au reste du quartier est dégagé.