La fiscalité chaviste a ouvert une enquête contre le site web d'opposition qui a démontré la fraude électorale de Maduro.

Publié le 08.08.2024
La Fiscalía chaviste a ouvert une enquête contre le site web d'opposition qui a démontré la fraude électorale de Maduro (EFE/ Henry Chirinos)

Le procureur imposé par la dictature du Venezuela, Tarek William Saab, a annoncé ce mercredi une enquête pour " conspiration" et d'autres délits concernant la page web où la majorité de l'opposition a publié 83,5 % des procès-verbaux des élections présidentielles du 28 juillet, qui montrent la victoire de son candidat, Edmundo González Urrutia, bien que l'autorité électorale ait déclaré Nicolas Maduro vainqueur sans fournir aucune preuve.

Selon un communiqué diffusé sur X par la procureur maduriste, il s'agit de "documents falsifiés" avec lesquels l'opposition - regroupée dans la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD) - cherche à "usurper les fonctions du Conseil National Électoral (CNE)", qui est également contrôlé par des fonctionnaires serviles à Maduro.

"Il a été décidé de commencer une enquête pénale contre les responsables de la publication et de l'entretien de cette page, pour les délits d'usurpation de fonctions, falsification de documents publics, incitation à la désobéissance aux lois, délits informatiques, association et conspiration", a indiqué le Ministère public.

Cependant, de nombreux Vénézuéliens qui ont agi en tant que membres et témoins de bureau affirment avoir vérifié les résultats sur cette plateforme et ont confirmé la véracité des données, après avoir effectué la lecture du code QR, face à celles présentées par José Brito - député et candidat aux élections présidentielles qui se définit comme "opposant", mais qui sert le madurisme - lors d'une interview sur la chaîne de télévision Globovisión, qui étaient falsifiées.

Le procureur imposé par la dictature vénézuélienne, Tarek William Saab, a affirmé que les procès-verbaux de la Plateforme Unitaire Démocratique sont des “documents falsifiés” avec lesquels l'opposition cherche à “usurper les fonctions du CNE”

Selon le portail de la PUD, González Urrutia a obtenu 7.303.480 votes, tandis que Maduro 3.316.142, résultats basés sur les procès-verbaux que le bloc d'opposition a obtenus grâce à des témoins électoraux et des membres de bureau.

Entre-temps, le CNE, dans son second et, pour l'instant, dernier rapport - lu le vendredi précédent -, a indiqué que Maduro a été réélu pour un troisième mandat consécutif avec 6.408.844 voix, tandis que González Urrutia a rassemblé 5.326.104, avec 96,87 % des procès-verbaux dépouillés, que l'entité électorale n'a pas publiés, comme l'indique la législation en vigueur.

La justice chaviste mène, à la demande de Maduro, une enquête pour "certifier" le résultat, pour laquelle elle a convoqué, entre autres, les 10 ex-candidats, parmi lesquels González Urrutia a refusé d'assister ce mercredi, considérant que la procédure ne correspond à aucun processus prévu par la législation et constitue une "violation du dû processus".

"Si je m'assieds à la Salle Électorale (du Tribunal suprême de justice, TSJ) dans ces conditions, je serai en absolute vulnérabilité en raison de l'absence de protection et de la violation du dû processus, et je mettrai en péril non seulement ma liberté, mais aussi, ce qui est plus important, la volonté du peuple vénézuélien", a souligné l'opposant de 74 ans dans un communiqué sur les réseaux sociaux.

Selon le portail de la PUD, González Urrutia a obtenu 7.303.480 votes, tandis que Maduro 3.316.142, résultats basés sur les procès-verbaux que le bloc d'opposition a obtenus grâce à des témoins électoraux et des membres de bureau (EFE/ Ronald Peña R)

Le président du CNE, le chaviste Elvis Amoroso, a remis lundi les prétendus procès-verbaux de dépouillement des élections présidentielles au TSJ, sans les avoir publiés encore, ainsi que ceux de l'attribution et de la proclamation de Maduro.

Le Centre Carter, qui a participé en tant qu'observateur, a indiqué que le processus "ne s'est pas conformé" aux paramètres et normes internationaux d'intégrité électorale, et ne peut donc "être considéré comme démocratique", car l'absence de résultats détaillés "constitue une grave violation des principes électoraux".

Edmundo González Urrutia, a exigé ce mercredi le "cessation de la persécution" et la libération des personnes arrêtées par le régime vénézuélien, qui dépassent les 2.000, pour s'être manifestées contre la fraude électorale du 28 juillet.

"Je suis avec les milliers de citoyens, dirigeants politiques, témoins de bureau et manifestants pacifiques arrêtés illégalement et persécutés pour avoir lutté pour la démocratie. Aujourd'hui, nous exigeons leur libération et la cessation de la persécution", a demandé González Urrutia via X, tandis que la dictature affirme que les arrestations ont eu lieu pour avoir agi avec "violence" entraînant plusieurs "délits".

Le candidat de la PUD a déclaré que "défendre la vérité n'est pas un délit" et que "la vérité est le chemin de la paix".

(Avec des informations de EFE et AFP)