La justice chaviste a déclaré Edmundo González en désobéissance et a assuré que les résolutions sur les élections au Venezuela seront "inappellables".

Publié le 10.08.2024
La présidente de la Cour suprême de justice, Caryslia Rodríguez (EFE/ Miguel Gutiérrez)

“Cette salle électorale poursuit l'expertise iniziée le 5 août 2024 afin de produire le jugement définitif qui répondra au présent recours, qui aura le caractère d'autorité de la chose jugée étant donné que cet organe juridictionnel est la plus haute instance en matière électorale, ses décisions sont donc inappellables et de stricte application”, a indiqué la magistrate à la tête de la plus haute cour et de la salle électorale.

“Il est inscrit que l'ancien candidat Edmundo González Urrutia ne s'est pas présenté, ne respectant donc pas l'ordre de citation et faisant preuve de désobéissance par son inaction vis-à-vis du mandat de cette haute instance de la juridiction contentieuse électorale de la République bolivarienne du Venezuela. En conséquence, il n’a pas rempli la consignation des procès-verbaux de dépouillement, la liste des témoins ni aucun matériel électoral”, a ajouté Rodríguez.

Rodríguez a assuré que l'enquête “comptera avec un personnel hautement qualifié et compétent”, qui travaillera avec les “plus hauts standards techniques”, bien qu'elle n'ait donné aucun détail à ce sujet, ni estimé le temps que prendra ce processus.

La Cour suprême de justice du Venezuela répond à la dictature de Nicolás Maduro (REUTERS/Leonardo Fernandez Viloria)

Elle a réitéré que le CNE -qui ne publie toujours pas les résultats détaillés de l'élection, en contradiction avec ce que prévoyait son propre calendrier- s'est rendu au TSJ pour “consigner en temps utile tous les documents liés au processus électoral”.

De même, des représentants des 38 partis politiques ayant concouru lors des élections présidentielles ont assisté aux convocations fixées par les magistrats, qui se sont tenues entre mercredi et vendredi et se sont terminées par la comparution de Maduro, qui dénonce être confronté à un “coup d'État cybernétique” pour invalider sa victoire dans les urnes.

La présidente de la Cour suprême a souligné que ni González Urrutia, ni la PUD -qui affirment avoir largement gagné les élections- n'ont consigné “de matériel électoral”, d'autant plus que la coalition insiste sur le fait que le TSJ est incompétent pour traiter cette affaire qui -soutiennent-ils- devrait être éclaircie par le CNE avec la publication des résultats détaillés.

Le TSJ -contrôlé par des juges proches du chavisme- travaille à “produire le jugement définitif” en réponse à un recours introduit par Maduro -qui n'est pas public- et cette décision “aura le caractère d'autorité de la chose jugée” et “de strict respect”, a ajouté Rodríguez.

L'opposition assure qu'Edmundo González Urrutia a gagné avec près de 67 % des voix (AP Photo/Cristian Hernández)

Le Centre Carter, qui a participé comme observateur aux élections, a déclaré qu'il n'a pas d'éléments de preuve que le CNE ait été piraté et que ces élections ne peuvent être considérées comme démocratiques car elles n'ont pas été conformes aux standards établis, un prononcé que le gouvernement voit comme une preuve de soutien au “coup d'État”.

L'ancien candidat présidentiel Enrique Márquez a recommandé à Maduro d'écouter les appels à la transparence qui ont émergé à l'intérieur et à l'extérieur du pays, après que l'opposition majoritaire ait dénoncé une fraude et assuré que son représentant, Edmundo González Urrutia, a gagné les élections par une large marge.

“Je pense que le gouvernement devrait prêter attention à cela, tout comme au groupe des trois (Mexique, Colombie et Brésil) qui mettent en garde sur la nécessité d'un traitement différent de la part du Conseil national électoral (CNE) et de publier les résultats”, a déclaré l'ancien député dans une interview avec l'agence EFE.

Ne pas le faire, a-t-il averti, “serait très mauvais” pour le pays, qui a enregistré des manifestations -certaines se sont transformées en violences ayant causé la mort de 24 civils, selon l'ONG Provea- dans les jours qui ont suivi les élections, en signe de rejet de la proclamation de Maduro, quelque chose que le CNE a concrétisé sans avoir divulgué les résultats détaillés, comme le prévoyait le calendrier électoral.

(Avec des informations de EFE)