La République dominicaine est prête à accorder des permis de travail aux Vénézuéliens avec des documents expirés.

Publié le 07.08.2024
Le président dominicain, Luis Abinader (EFE/Orlando Barría)

La République dominicaine est disposée à faciliter les permis de travail aux citoyens vénézuéliens dont la documentation est expirée, étant donné que la représentation consulaire et diplomatique a quitté le pays par ordre du dictateur vénézuélien, Nicolás Maduro, et qu'ils n'ont pas la possibilité de renouveler leurs passeports, a déclaré lundi le président dominicain, Luis Abinader.

“Nous l'avons déjà fait par le passé. Nous avons facilité les permis de travail, même sans qu'ils aient les documents à jour (...) et, si nous devons le faire à nouveau, nous le ferons”, a affirmé Abinader en réponse à une question à ce sujet lors de sa conférence de presse hebdomadaire.

Selon Abinader, “la République dominicaine a une dette envers le Venezuela, elle l'a depuis Rómulo Betancourt, qui a lutté pour la démocratie contre la dictature de Trujillo, et pendant de nombreuses années après, ce pays nous a également aidés à lutter en faveur de la démocratie”.

À un moment donné, “plus de 250 000 Dominicains travaillaient au Venezuela et ils nous ont ouvert leurs portes. Par conséquent, c'est le moment pour nous de réciproquer cette aide historique que nous a donnée le Venezuela”, a-t-il insisté.

Files pour visa à l'ambassade de la République dominicaine à Caracas (Archive)

Le régime du Venezuela a déclenché une crise diplomatique avec sept pays, dont la République dominicaine, suite à sa remise en question de la transparence et de la propreté des élections du 28 juillet, lors desquelles, selon le Conseil national électoral (CNE), Nicolás Maduro a été réélu pour un troisième mandat, un résultat que l'opposition considère comme frauduleux.

Après que leurs dirigeants aient exprimé des préoccupations concernant le processus électoral, le régime de Maduro a exigé de l'Argentine, du Chili, du Costa Rica, du Pérou, du Panama, de la République dominicaine et de l'Uruguay “le retrait immédiat de leurs représentants sur le territoire vénézuélien” et a annoncé le retrait de ses représentants de ces nations.

Abinader a maintenu sa position de demander la publication des procès-verbaux électoraux : “Ceci a été notre position, nous continuerons à la défendre et nous continuerons également à soutenir la démocratie au Venezuela”, a-t-il déclaré, mais il a évité de reconnaître explicitement Edmundo González Urrutia comme vainqueur des élections.

Membres de la Garde nationale bolivarienne arrêtent des personnes lors d'une manifestation contre les résultats divulgués par le Conseil national électoral (EFE/Manuel Díaz)

Le régime de Maduro a arrêté plus de 90 adolescents lors des manifestations

Le Forum pénal, qui dirige la défense des personnes considérées comme des prisonniers politiques dans le pays, a assuré que ces arrestations ont été vérifiées jusqu'à ce lundi et font partie du total de 1 010 personnes derrière les barreaux pour s'être manifestées, dans presque toutes les régions du pays, en réaction à la proclamation de Maduro, déclaré vainqueur par le Conseil national électoral (CNE).

À cet égard, le coordinateur général de l'ONG Cecodap, Carlos Trapani, a expliqué à l'agence de presse EFE que ces détentions montrent des schémas contraires à la réglementation légale, comme le fait que les centres de détention soient des commissariats de police ou des installations militaires, au lieu d'espaces spécialisés pour le traitement des mineurs.

De plus, a-t-il poursuivi, un autre aspect qui se répète est la violation des délais établis concernant la présentation des adolescents devant les tribunaux, qui devrait se faire dans un maximum de 24 heures après l'arrestation, car il y a des cas de détenus qui sont restés jusqu'à six jours sans savoir de quoi ils sont accusés.

Les familles des adolescents ont dénoncé, selon Trapani, que les arrestations se sont produites avec un excès de violence physique et psychologique, ainsi qu'un manque de communication des détenus avec leurs représentants ou avocats.

(Avec des informations de EFE)