Le Canada a affirmé que les résultats publiés par le CNE chaviste ne reflètent pas la volonté du peuple vénézuélien.

Publié le 05.08.2024
La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly (REUTERS/ARCHIVE)

Le gouvernement de Justin Trudeau s'est joint à la vague de réactions internationales contre le fraude électoral chaviste du dimanche 28 juillet. Ce dimanche, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a publié un communiqué affirmant que les résultats publiés par le CNE chaviste ne reflètent pas la volonté du peuple vénézuélien.

“Les données électorales recueillies par des témoins citoyens et des observateurs internationaux indépendants fournissent des preuves crédibles que les résultats de ces élections revendiqués par les autorités de Maduro ne reflètent pas la volonté du peuple vénézuélien. Nous réitérons notre appel aux autorités vénézuéliennes pour qu'elles garantissent la transparence et publient les résultats détaillés de tous les bureaux de vote”, indique le texte.

De plus, les autorités canadiennes ont condamné les violations des droits de l'homme perpétrées ces derniers jours contre les manifestants d'opposition, et exigé “la libération immédiate des personnes arrêtées, emprisonnées ou détenues arbitrairement”. “Les citoyens ne peuvent pas être soumis à des représailles pour avoir exercé leurs droits démocratiques.”

Le gouvernement de Justin Trudeau a condamné les violations des droits de l'homme au Venezuela (REUTERS/ARCHIVE)

“Le peuple du Venezuela a montré son engagement envers la restauration de la démocratie en votant pacifiquement et en grand nombre (...) Nous regrettons profondément que les autorités vénézuéliennes n'aient pas respecté cet impressionnant engagement civique en ne partageant pas les preuves des résultats.” ajoute le texte. Il conclut : “Une solution pacifique, négociée et dirigée par Venezuela est nécessaire pour résoudre cette crise.

Il est impératif que toutes les parties entament des négociations pour garantir le respect de la volonté démocratique du peuple de Venezuela et établir un processus pacifique de transition. Nous sommes prêts à travailler avec des partenaires dans la région pour soutenir ce dialogue. Le Canada a soutenu et continuera de soutenir le peuple du Venezuela dans ces moments difficiles”.

De son côté, l'Union Européenne (UE) a également exprimé sa profonde préoccupation concernant la situation au Venezuela après les élections présidentielles du 28 juillet, et a assuré par le biais d'un communiqué que le régime n'avait pas respecté les normes internationales d'intégrité électorale. Le Conseil National Électoral (CNE) du Venezuela, malgré son engagement, n'a pas publié les procès-verbaux des bureaux de vote.

L'opposition a montré plus de 80% des procès-verbaux de totalisation des élections du 28 juillet (AP/Cristian Hernández)

L'UE a déclaré que “sans preuves qui les soutiennent, les résultats publiés le 2 août par le CNE ne peuvent être reconnus.” De plus, elle a noté que “toute tentative de retarder la publication complète des procès-verbaux de vote ne fera qu'accroître les doutes sur la crédibilité des résultats publiés officiellement”.

Dans ce contexte, l'UE a souligné l'importance de maintenir les manifestations et les protestations de manière pacifique. Elle a appelé au calme et à la modération, exhortant les autorités et les forces de sécurité vénézuéliennes à “respecter pleinement les droits de l'homme, y compris la liberté d'expression et de réunion.”

À son tour, le bloc a exprimé sa préoccupation concernant l'augmentation des détentions arbitraires et le harcèlement continu de l'opposition. Il a exigé la fin de ces pratiques et la libération de tous les prisonniers politiques, affirmant que “l'Union Européenne est sérieusement préoccupée par le nombre croissant de détentions arbitraires et le harcèlement continu de l'opposition”. De plus, elle a salué les efforts des partenaires régionaux pour promouvoir le dialogue et une solution négociée à la crise.