Le Foro Penal a dénoncé que le régime de Maduro a arrêté plus de 90 adolescents pendant les manifestations au Venezuela.

Publié le 06.08.2024
Les membres de la Garde nationale bolivarienne arrêtent deux jeunes lors d'une manifestation contre les résultats diffusés par le Conseil national électoral le 29 juillet à Caracas (EFE/Manuel Díaz)

Au moins 91 adolescents ont été arrêtés au Venezuela au cours de la dernière semaine dans le contexte des manifestations déclenchées contre le résultat annoncé des élections du 28 juillet, qui donnent la victoire au dictateur Nicolás Maduro, ont dénoncé ce lundi plusieurs organisations non gouvernementales.

Le Forum pénal, qui dirige la défense des personnes considérées comme des prisonniers politiques dans le pays, a assuré que ces arrestations avaient été vérifiées jusqu'à ce lundi et font partie d'un total de 1.010 personnes derrière les barreaux pour s'être manifestées, dans presque toutes les régions du pays, en réaction à la proclamation de Maduro, donné comme gagnant par le Conseil national électoral (CNE).

À cet égard, le coordinateur général de l'ONG Cecodap, Carlos Trapani, a expliqué à l'agence de presse EFE que ces détentions avaient montré des schémas contraires à la législation en vigueur, comme le fait que les centres de réclusion soient des commissariats de police ou des bases militaires, plutôt que des espaces spécialisés pour le traitement des mineurs.

De plus, a-t-il poursuivi, un autre aspect qui se répète est la violation des délais établis concernant la présentation des adolescents devant les tribunaux, qui devrait se faire dans un délai maximum de 24 heures après l'arrestation, car il existe des cas de détenus qui ont passé jusqu'à six jours sans savoir de quoi ils sont accusés.

Les familles des adolescents ont dénoncé, selon Trapani, que les arrestations se sont produites avec un excès de violence physique et psychologique, ainsi qu'un manque de communication des détenus avec leurs représentants ou avocats.

Le régime de Maduro a réprimé les manifestations de la semaine dernière au Venezuela

L'avocat a rappelé que, selon la législation vénézuélienne, une personne de moins de 14 ans est irresponsable pénalement, ce qui a conduit à attirer l'attention sur le cas d'un enfant de 13 ans qui, selon les informations des organisations de droits de l'homme, figure parmi les appréhendés.

Selon le « Réseau pour les droits de l'enfance et des adolescents » au Venezuela, un adolescent de 15 ans est mort en raison de « l'usage excessif de la force de la part des agents (des corps de sécurité) qui contrôlaient la manifestation » à laquelle il participait, dans l'État de Zulia (nord-ouest, à la frontière avec la Colombie).

« Nous exigeons que l'État mette immédiatement fin à la criminalisation de la manifestation pacifique, à l'arrestation arbitraire, à l'isolement, à l'intimidation ou à tout autre acte de violence contre les adolescents », a ajouté la coalition d'ONG sur X.

Tandis que le CNE n'a pas publié les procès-verbaux certifiant la victoire de Maduro, comme l'indique la législation, le principal bloc anti-chaviste a divulgué « 81 % » de ces documents, qui montrent, selon l'opposition, que son candidat, Edmundo González Urrutia, a remporté largement, ce qui a déclenché des manifestations dans le pays qui ont fait au moins 13 morts et plus de 2.000 arrestations.

(Avec des informations de EFE)