Le Forum Pénal a dénoncé qu'au moins 16 Vénézuéliens en situation de handicap ont été arrêtés dans le contexte des manifestations.

Publié le 09.08.2024
Les membres de la Garde nationale bolivarienne arrêtent un manifestant opposant à Caracas (EFE/Ronald Peña)

Au moins 16 personnes en situation de handicap ont été arrêtées au Venezuela dans le contexte des manifestations et des actions policières et militaires déclenchées après les élections du 28 juillet, dont le résultat officiel communiqué par le Conseil national électoral (CNE) a confirmé Nicolás Maduro en tant que président réélu, a dénoncé ce jeudi l'organisation non gouvernementale Foro Penal.

Dans sa mise à jour quotidienne, l'ONG - qui dirige la défense des personnes considérées comme des prisonniers politiques dans le pays - a indiqué qu'elle a vérifié 1 229 arrestations de personnes déjà identifiées, parmi lesquelles 16 citoyens présentant différents types de handicap, congénital ou acquis, sans plus de détails à ce sujet.

De plus, le rapport du Foro Penal répartit les cas de cinq membres de peuples indigènes, 157 femmes et 105 adolescents, tous arrêtés par des agents des divers corps de police ou par des membres de la Force armée nationale bolivarienne (FANB) ces derniers jours.

Concernant les mineurs, plusieurs organisations défendant les droits de cette population ont exhorté l'État à mettre fin “immédiatement à la criminalisation de la protestation pacifique, à l'arrestation arbitraire, à l'isolement, à l'intimidation ou à tout autre acte de violence contre les adolescents”.

Malgré les chiffres du Foro Penal, Maduro a assuré mardi que le total des arrestations s'élevait alors à 2 229 et continuerait d'augmenter, car il estime que le gouvernement, avec l'aide de la police et des militaires, fait face à un “coup d'État cybernétique” qui tente de méconnaître sa victoire aux élections.

La tension politique a explosé au Venezuela après les élections présidentielles, étant donné que la principale coalition d'opposition, la Plateforme unitaire démocratique (PUD), assure que son candidat, Edmundo González Urrutia, a largement remporté les élections et a publié “83,5 %” des procès-verbaux électoraux pour soutenir sa revendication.

Face au silence de l'organisme électoral, qui n'a toujours pas publié les procès-verbaux certifiant la victoire de Maduro, des manifestations ont éclaté dans plusieurs régions, certaines devenues violentes, entraînant la mort de 24 civils et de deux militaires, selon les rapports des ONG et du régime, respectivement.

Des agents de la Police nationale bolivarienne affrontent des manifestants opposants lors d'une protestation contre les résultats donnés par le Conseil national électoral (EFE/Ronald Peña R.)

“Le monde observe”

Dans un message publié sur son compte X, Nichols a souligné que, depuis le 28 juillet, le régime chaviste a intensifié sa persécution contre ceux qui pensent différemment et a arrêté des milliers de Vénézuéliens simplement pour avoir exercé leur droit à la protestation pacifique.

Maduro et son équipe ont arrêté des milliers de citoyens vénézuéliens depuis le 28 juillet pour avoir exercé leurs droits fondamentaux”, a souligné Nichols, qui a également critiqué la stratégie de peur et d'intimidation appliquée par la direction chaviste contre les dirigeants d'opposition et les membres de la société civile.

Cette répression n'est pas un chemin durable ni un signe de force”, a averti le responsable américain.

Nichols a insisté sur le fait que “les voix des électeurs vénézuéliens ne seront pas réduites au silence par la répression, la censure ou la désinformation. Le monde observe”.

(Avec des informations de EFE)