Le président du Sénat colombien n'a pas reconnu Maduro comme président après les résultats des élections au Venezuela.

Publié le 06.08.2024
Efraín Cepeda a demandé à la Colombie de demander la vérification des votes du 28 juillet au Venezuela - crédit Infobae

Lors de la session plénière du Sénat de la République le mardi 6 août 2024, le président de la corporation, Efraín Cepeda, a évoqué les élections qui ont eu lieu au Venezuela le 28 juillet 2024 et qui ont donné comme gagnant Nicolás Maduro.

Face à la décision controversée du Conseil National Électoral (CNE) de déclarer Maduro président et non Edmundo González, qui selon les procès-verbaux de vote publiés par l'opposition vénézuélienne aurait été le vainqueur des élections, le président du Sénat en Colombie a exprimé sa préoccupation pour la démocratie dans le pays voisin, refusant ainsi de reconnaître la victoire du dictateur et appelant au respect de la vie des leaders de l'opposition.

Il a communiqué cela à travers son intervention lors de la plénière où il a fait référence à l'incertitude générée dans le monde par le manque de clarté des résultats électoraux du 28 juillet.

“Je souhaite manifester la préoccupation en tant que président du Congrès de Colombie pour la situation en République du Venezuela où subsiste encore l'incertitude sur les résultats électoraux d'il y a une semaine”, a assuré Cepeda.

Efraín Cepeda a affirmé ne pas reconnaître les données fournies par le CNE au Venezuela - crédit @EfrainCepeda/X

Pour le président du Sénat, la clarté des résultats d'un processus électoral dans un pays devrait être la meilleure preuve de démocratie, puisqu'“c'est là que réside la légitimité du pouvoir qui prétend s'exercer”. Mais, dans le cas du Venezuela, cette transparence n'existe pas, c'est pourquoi il a demandé à la Colombie de se joindre aux voix qui ont sollicité la vérification du comptage des votes et des informations publiées par le CNE.

“Cette transparence n'existe pas dans ce cas et c'est pourquoi nous nous joignons aux voix qui ne reconnaissent pas la décision du Conseil National Électoral de ce pays et qui demandent la vérification des procès-verbaux par des observateurs internationaux”, a ajouté Cepeda.

Dans ce sens, Cepeda a affirmé que le problème réside dans le fait que des militants du chavisme ont coopté l'institutionnalité au Venezuela, ce qui les a conduits à éliminer tout type d'indépendance ; ainsi que, “l'équilibre des pouvoirs, la crédibilité, l'État de droit et la démocratie” dans le pays voisin.

Le dictateur vénézuélien Nicolás Maduro a été confirmé dans son poste après les élections du 28 juillet 2024 - crédit Fernando Vergara/AP Photo

Pour Efraín Cepeda, ce qui s'est passé le 28 juillet 2024 au Venezuela doit être un appel pour tous les démocrates du monde qui doivent répudier ce qui s'est passé, il a même demandé que la vie des leaders de l'opposition comme Edmundo González et María Corina Machado soit respectée.

“La liberté et l'intégrité d'Edmundo González et de María Corina Machado et tous les collaborateurs doivent être protégées, du respect pour l'intégrité de María Corina, Edmundo González et tous les Vénézuéliens parce qu'aujourd'hui les yeux du monde sont sur eux”, a conclu le président du Sénat.

Le message d'espoir de María Corina Machado

A travers un message sur ses réseaux sociaux, la leader de l'opposition vénézuélienne, María Corina Machado, a remercié la participation des citoyens aux élections du 28 juillet.

“Il est très important que nous nous rappelions tous les jours que notre lutte pour libérer le Venezuela a plusieurs étapes et que nous les avons franchies avec succès une par une”, a assuré Machado.

La leader d'opposition, qui n'a pas pu inscrire sa candidature à cause d'intrigues du gouvernement, a déclaré que maintenant les Vénézuéliens doivent être unis autour des valeurs communes telles que la famille, le travail décent, la dignité, la vérité et l'amour.

La leader d'opposition vénézuélienne María Corina Machado (i) et le candidat à la présidence du Venezuela Edmundo González Urrutia (d) - crédit Ronald Peña R/EFE

Elle a également mis l'accent sur la structure qu'a mise en place l'opposition pour la vérification des votes, qui a été réalisée sans que le gouvernement ne s'en aperçoive et qui a permis de connaître les résultats des votes à l'extérieur du Venezuela grâce à la plateforme 600 K.

“Sans que le régime ne le détecte, nous avons mis en place la structure pour la défense du vote la plus formidable de notre histoire.”