Le régime iranien a félicité le dictateur Nicolás Maduro après la fraude électorale au Venezuela.

Publié le 06.08.2024
Nicolás Maduro. Palais de Miraflores/ Brochure via REUTERS

Le président de l'Iran, Masud Pezeshkian, a félicité ce lundi le dictateur vénézuélien, Nicolás Maduro, pour sa victoire lors des récentes élections lors d'une conversation téléphonique où il lui a également exprimé sa solidarité face aux “ingérences étrangères” qui s'opposent à son triomphe électoral.

Pezeshkian a exprimé sa solidarité “avec la nation militante et révolutionnaire” du Venezuela, tout en condamnant “toute ingérence étrangère” dans les affaires internes de ce pays, au milieu des pressions internationales qui donnent vainqueur l'opposant Edmundo González.

Comme l'a fait Maduro quelques jours auparavant, le président iranien a également évoqué les troubles qui ont surgi au Venezuela après les élections comme “une conspiration sioniste” en collaboration avec les États-Unis et d'autres pays occidentaux dans le but de “détruire les nations indépendantes”.

“Encore une fois, nous résisterons contre ces conspirations. Nous gagnerons définitivement”, a déclaré Pezeshkian, qui a également souligné la nécessité pour les deux pays de développer encore davantage leurs liens économiques et commerciaux, rapporte l'agence de presse officielle iranienne IRNA.

Pour sa part, Maduro a remercié le “geste” de Pezeshkian, à qui il a également transmis “le désir” d'avancer dans cette coopération. “Les deux peuples sont unis de façon indissoluble pour faire face aux défis communs, conquérant la prospérité des deux peuples”, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Le président de l'Iran, Masud Pezeshkian (Europa Press/Contacto/Icana News Agency)

Entre-temps, au moins 91 adolescents ont été arrêtés au Venezuela au cours de la dernière semaine dans le cadre des manifestations contre le résultat annoncé des élections du 28 juillet, qui accordent la victoire au dictateur Nicolás Maduro, ont dénoncé ce lundi plusieurs organisations non gouvernementales.

Le Foro Penal, qui mène la défense des personnes considérées comme prisonniers politiques dans le pays, a affirmé que ces arrestations avaient été vérifiées jusqu'à ce lundi et font partie du total de 1 010 personnes derrière les barreaux pour s'être manifestées, dans presque toutes les régions du pays, en rejet de la proclamation de Maduro, donné comme gagnant par le Conseil national électoral (CNE).

À cet égard, le coordinateur général de l'ONG Cecodap, Carlos Trapani, a expliqué à l'agence de presse EFE que ces détentions ont montré des motifs contraires à la réglementation légale, comme le fait que les centres de détention soient des commandements policiers ou des installations militaires, plutôt que des espaces spécialisés pour le traitement des mineurs.

Ainsi, a-t-il poursuivi, une autre caractéristique récurrente est la violation des délais établis pour la présentation des adolescents devant les tribunaux, qui devrait se faire dans un maximum de 24 heures après l'arrestation, car certains détenus ont passé jusqu'à six jours sans savoir de quoi ils sont accusés.

Membres de la Garde nationale bolivarienne (GNB) qui arrêtent des personnes lors d'une manifestation contre les résultats publiés par le Conseil national électoral (CNE) des élections présidentielles, le 29 juillet 2024, à Caracas (Venezuela). EFE/Manuel Díaz

Les familles des adolescents ont dénoncé, selon Trapani, que les arrestations ont eu lieu avec un excès de violence physique et psychologique, ainsi qu'un manque de communication des détenus avec leurs représentants ou défenseurs.

L'avocat a rappelé que, selon la législation vénézuélienne, une personne de moins de 14 ans est irresponsable, ce qui a attiré l'attention sur un cas d'un enfant de 13 ans qui, selon les enregistrements des organisations de défense des droits de l'homme, figure parmi les appréhendés.

Selon le “Réseau pour les droits des enfants et adolescents” du Venezuela, un adolescent de 15 ans est mort en raison du “usage excessif de la force par les agents (des forces de sécurité) qui contenaient la manifestation” à laquelle il participait, dans l'État de Zulia (nord-ouest, à la frontière avec la Colombie).

Nous exigeons de l'État qu'il cesse immédiatement la criminalisation de la protestation pacifique, les détentions arbitraires, l'isolement, l'intimidation ou tout autre acte de violence contre les adolescents”, a ajouté la coalition d'ONG dans X.

Tandis que le CNE n'a pas publié les procès-verbaux certifiant la victoire de Maduro, comme l'indique la réglementation légale, le principal bloc antichaviste a diffusé “81%” de ces documents, qui montrent, selon l'opposition, que son candidat, Edmundo González Urrutia, a gagné de manière large, ce qui a déclenché des manifestations dans le pays qui ont laissé, au moins, 13 morts et plus de 2 000 détenus.

(Avec des informations d'Europa Press)