Le WhatsApp de Maduro a révélé l'intérêt du dictateur pour les progrès du groupe narco vénézuélien Tren de Aragua aux États-Unis.

Publié le 06.08.2024

Le dictateur du Venezuela, Nicolás Maduro, a montré son chat WhatsApp devant les caméras de télévision, où l'on pouvait voir ses dernières conversations, avant qu'il n'efface supposément l'application de son téléphone.

Parmi les discussions visibles, il a un chat avec le gendre de feu Hugo Chávez, Jorge Arreaza, qui a occupé plusieurs postes au sein du régime, tels que ministre de la Science et de la Technologie, vice-président, ministre des Affaires étrangères, entre autres.

On peut également voir le chat d'un groupe appelé "SEC", dans lequel un contact d'une personne nommée Antonietta envoie un message de "dernières nouvelles". En bas, il y a un chat avec le gouverneur chaviste de l'état de Miranda, Héctor Rodríguez, qui a réagi avec un pouce levé à un lien envoyé par le dictateur, qui n'est pas complètement visible et enfin, on aperçoit une conversation avec le président de l'Assemblée nationale chaviste, Jorge Rodríguez.

Mais le message qui attire le plus l'attention est le chat le plus récent que le dictateur a reçu d'une conversation avec Arreaza, qui lui envoie une nouvelle de l'agence EFE concernant une alerte pour une possible menace de la bande criminelle vénézuélienne Tren de Aragua dans l'état du Colorado aux États-Unis.

Le chat de Maduro sur WhatsApp

Ce message montre l'intérêt du dictateur pour les avancées du groupe narco sur le territoire américain, tout en montrant comment ses acolytes, comme c'est le cas d'Arreaza, qui n'occupe actuellement aucun poste au sein du régime, mais se consacrent à lui envoyer des messages avec des nouvelles liées à la méga-bande du crime organisé.

Avant que le dictateur n'efface l'application devant les caméras, on peut voir les contacts du numéro deux du chavisme, Diosdado Cabello, le ministre de la communication, Freddy Ñañez et à nouveau celui de Jorge Arreaza.

"Voulez-vous la paix ? Supprimez WhatsApp", a exigé le dictateur aux Vénézuéliens.

Contacts récurrents de WhatsApp de Maduro

L'attaque de Maduro contre WhatsApp répond à un méga hacking réalisé par le groupe Anonymous, un groupe de hackers anonymes qui a fait tomber plusieurs sites web officiels du régime.

Selon les déclarations du dictateur, plusieurs membres du chavisme, y compris des artistes, des fonctionnaires, des policiers, des militaires, des sbires, entre autres, recevraient des messages et des menaces anonymes après l'arrestation de plus de mille citoyens pour s'être manifestés contre la fraude électorale perpétrée par le régime.

Le chavisme utilisait une application appelée Venapp, dédiée au contrôle social du régime, qui surveillait ceux qui recevaient des "avantages" de la dictature, comme des sacs de nourriture, etc. L'application a également été utilisée pour surveiller les personnes qui allaient voter dimanche dernier, mais ces derniers jours, au milieu des manifestations populaires contre la fraude, la dictature l'utilisait pour que des chavistes accusent anonymement les personnes qui assistaient aux manifestations et aux témoins des élections, afin de les kidnapper et de les emprisonner dans les cachots du régime.

Face à cette situation, Anonymous a réussi à accéder aux contacts des chavistes participant à cette "chasse aux sorcières", allant des sbires aux fonctionnaires de haut niveau, dans le but de les exposer pour les crimes commis dans le pays.

Pour cette raison, Maduro a décidé de s'en prendre à WhatsApp en arguant qu'il faisait l'objet d'un "cyberattaque" depuis la Colombie, les États-Unis, le Pérou, le Chili, etc.

Anonymous a piraté 25 comptes officiels du régime vénézuélien pour exprimer son rejet contre la fraude électorale flagrante, la violation des principes démocratiques et la suppression de la liberté de vote. En utilisant son compte sur X, le collectif a directement accusé le dictateur vénézuélien de manipuler les élections.

Maduro a déclaré lundi qu'il allait "rompre les relations" avec WhatsApp, et a soutenu que l'application de messagerie populaire était utilisée par des groupes "fascistes" pour menacer le Venezuela. WhatsApp appartient à l'entreprise américaine Meta, mère de Facebook.

"Je vais rompre les relations avec WhatsApp, car ils l'utilisent pour menacer le Venezuela. Et donc, je vais supprimer mon WhatsApp de mon téléphone pour toujours. Peu à peu, je passerai mes contacts à Telegram", a-t-il affirmé. "Dites non à WhatsApp. Hors WhatsApp du Venezuela, car les criminels menacent la jeunesse, les leaders populaires".

Il a assuré que "on gouverne ainsi depuis des téléphones de Colombie, de Miami, du Pérou, du Chili. Ils se cachent lâchement derrière l'anonymat".

Le régime de Maduro est de plus en plus isolé, au milieu des demandes de la communauté internationale pour la publication des registres électoraux.

Par WhatsApp, ils menacent la famille militaire vénézuélienne. À l'officier. (...) Par WhatsApp, ils menacent tous ceux qui ne s'expriment pas en faveur du fascisme (...) Première étape : Retrait volontaire, progressif et radical de WhatsApp”, a ajouté le président, qui a demandé aux Vénézuéliens de le suivre sur les applications Telegram et WeChat.

“Et nous disons à WhatsApp. WhatsApp, va au diable. Cessez de menacer les Vénézuéliens et les Vénézuéliennes. Parce que c'est utilisé par des criminels. Les criminels ont des puces colombiennes, chiliennes, américaines”, a souligné le dictateur sous les acclamations du public.