Les gouverneurs de Colombie ont envoyé une lettre demandant le respect de la démocratie au Venezuela : ils ont exigé l'arrêt immédiat de la répression du régime de Maduro.

Publié le 05.08.2024
La líder opositora María Corina Machado a indiqué que les résultats présentés par le CNE du Venezuela ne coïncident pas avec les procès-verbaux envoyés au mouvement politique - crédit Matías Delacroix/Photo AP

Les 32 gouverneurs du pays ont rejoint la demande de différents pays qui exigent du régime de Nicolás Maduro qu'il présente les procès-verbaux électoraux qui l'accréditent comme vainqueur des dernières élections du 28 juillet, ce qui a déclenché un doute généralisé.

À travers une lettre publiée par la Fédération Nationale des Départements (FND), les dirigeants régionaux ont demandé une observation indépendante et immédiate dans le pays voisin, afin d'éclaircir la situation politique au Venezuela.

Les gouverneurs de Colombie lancent un appel, via la Fédération Nationale des Départements, pour que la démocratie et le droit du peuple vénézuélien à un exercice électoral libre et transparent soient respectés”, lit-on dans la lettre.

Ils ont également exprimé leur préoccupation concernant les récents actes de violence survenus dans le pays frère. “Les dirigeants colombiens exigent que la décision souveraine du peuple vénézuélien soit respectée et que la répression contre les manifestants cesse immédiatement”, mentionne la lettre.

Ce cri d'alarme des dirigeants politiques s'ajoute à celui exprimé par la communauté internationale, dans le but de mener à bien une observation indépendante des procès-verbaux de scrutin, “demandant par ailleurs qu'ils soient publiés et que le processus soit réalisé par un observateur international”.

Les 32 dirigeants départementaux ont exigé le respect du droit de vote des Vénézuéliens - crédit FND/X

La lettre signée par les 32 gouverneurs de Colombie se termine par un message en défense de la démocratie en Amérique latine. “Aujourd'hui plus que jamais, nous devons unir nos voix en défense de la démocratie, de la protection des droits de l'homme et de la stabilité sociale, politique et administrative du Venezuela, convaincus de la valeur de ces principes pour son peuple, pour la région et pour le progrès partagé entre nos territoires”, ont-ils conclu.

Rejet des anciens gouverneurs face aux résultats des élections au Venezuela

La lettre signée par les actuels dirigeants des régions de Colombie s'ajoute à la demande formulée par 20 anciens gouverneurs, qui ont occupé des postes entre 2020 et 2023, et qui ont exprimé leur rejet du processus électoral au Venezuela, affirmant que les actes précédant les élections dans le pays voisin annonçaient un possible fraude.

Nous considérons insoutenable l'assaut sur la démocratie incité par le gouvernement de Nicolás Maduro”, ont-ils indiqué dans le communiqué.

Juan Guillermo Zuluaga, ancien gouverneur du Meta, était l'un des signataires du communiqué contre le régime vénézuélien - crédit Colprensa

De même, les anciens gouverneurs ont exprimé leur solidarité avec le peuple vénézuélien qui cherche une issue pacifique à la crise et ont exprimé leur respect pour l'unité de María Corina Machado et Edmundo González, qui ont mené la marche pacifique vers la liberté et la reconstruction du pays.

“Avec un sincère appréciation, nous espérons qu'ils pourront maintenir leurs efforts et consolider leur objectif de transformer pacifiquement ce pays qui mérite une autre chance,” ont-ils déclaré.

Ils ont également demandé à la communauté internationale de “ne pas omettre de sanctionner les auteurs d'attaques contre la vie, la liberté et la dignité (...) nous exhortons les dirigeants de l'actuel gouvernement vénézuélien à faciliter une issue pacifique, afin d'éviter de nouvelles douleurs pour leur peuple”.

Clara Luz Roldán, ancienne gouverneure du Valle del Cauca, a également rejoint les voix de rejet des résultats électoraux au Venezuela - crédit Colprensa

Enfin, ils ont promis de rester vigilants au processus de défense de la volonté citoyenne et des institutions démocratiques au Venezuela, assurant qu'ils accompagneront toutes les actions pacifiques menées par les citoyens vénézuéliens.

En tant que démocrates, nous restons attentifs au processus de défense de la volonté citoyenne et des institutions de notre république sœur”, ont-ils précisé.

Alerte sur l'exode de Vénézuéliens à la frontière avec Cúcuta

Face à l'éventuelle arrivée de nouveaux migrants vénézuéliens sur le territoire national, le gouverneur de Norte de Santander, William Villamizar, a installé un poste de commandement unifié pour accueillir les citoyens vénézuéliens qui fuiraient cette nation, après avoir appris les résultats des élections du pays voisin.

Le gouverneur a installé un PMU en prévision d'un éventuel exode de Vénézuéliens après les élections présidentielles du pays voisin - crédit Mario Caicedo/EFE

“Dans des périodes antérieures, où j'étais également gouverneur, nous avons dû faire face à un phénomène de migration massive où quotidiennement passaient 100, 120, 130 mille personnes. Cela a généré une série de difficultés que nous espérons ne pas voir se reproduire en ce moment”, a expliqué le dirigeant de Norte de Santander.

De même, il a indiqué que, indépendamment du résultat final des élections au Venezuela, “dans tous les cas, il y aura ce phénomène et il pourrait être à grande échelle, à moyenne échelle ou à une échelle minimale”.