Luis Almagro a demandé la fin de la persécution politique au Venezuela : “Cette irrationalité répressive doit cesser immédiatement.”

Publié le 07.08.2024
Luis Almagro a demandé la fin de la persécution politique au Venezuela : “Cette irrationnalité répressive doit cesser maintenant” (EFE/ Bienvenido Velasco)

Le secrétaire général de l'Organisation des États Américains (OEA), Luis Almagro, a alerté ce mardi que l'enlèvement de María Oropeza, coordinatrice régionale de María Corina Machado dans l'État de Portuguesa, aux mains des forces répressives de Nicolás Maduro “s'ajoute au dossier des dénonciations de crimes contre l'humanité du régime”.

Selon Almagro, il y a plus de “1 000 arrestations en raison de la persécution politique” au Venezuela.

Cette irrationnalité répressive doit cesser maintenant”, a demandé le chef de l'organisation dans un message sur le réseau social X.

La dénonciation d'Almagro intervient quelques minutes après l'arrestation de María Oropeza, par des fonctionnaires de la Direction Générale de Contre-Intelligence Militaire (Dgcim), qui sont entrés dans la résidence du leader régional sans ordre de perquisition ou d'arrestation à son encontre dans le cadre de l'“Opération Tun Tun”.

Selon Almagro, il y a plus de “1 000 arrestations en raison de la persécution politique” au Venezuela

Oropeza a dénoncé que ce mouvement policier, promu par la dictature pour poursuivre ceux qui s'opposent à la fraude électorale du CNE, “manque de tout argument juridique et fait partie d'une chasse aux sorcières de la part d'un régime qui a perdu les élections présidentielles du 28 juillet dernier”.

Nous faisons face à la tyrannie la plus cruelle que l'Amérique ait connue au cours des 40 dernières années”, a-t-elle ajouté.

Selon la dénonciation du dirigeant de l'opposition, la direction chaviste “agit comme une bête blessée, comme une bête acculée et le fait parce qu'il est clair aujourd'hui devant le monde que les Vénézuéliens avons gagné les élections”.

La dictature de Caracas a arrêté au moins 2 229 personnes dans le contexte des manifestations après la fraude électorale perpétrée par le Conseil National Électoral (CNE), contrôlé par le chavisme, qui a déclaré Nicolás Maduro vainqueur avec 51 % des voix, sans montrer de procès-verbal ou de preuve de cette victoire.

Le leader chaviste a assuré que les arrêtés “ont attaqué” et “tué” des gens, incendié des hôpitaux, écoles, lycées, universités, postes de police, mairies et sièges du PSUV, en tenant responsables de ces actes l'opposant Edmundo González Urrutia et María Corina Machado.

Le régime a annoncé que ses forces répressives transféreraient les détenus vers les prisons de Tocorón et Tocuyito, vidées en septembre et octobre de l'année dernière, respectivement, et aménagées -selon Maduro- pour enfermer “toutes les bandes de nouvelle génération qui sont impliquées dans les guarimbas (manifestations violentes)”.

Nous en sommes déjà à 2 229 terroristes capturés, avec des preuves, et samedi ils seront transférés à Tocorón et à Tocuyito, tout est prêt à Tocorón et Tocuyito pour les terroristes, pour les criminels”, a-t-il exprimé.

Selon la dictature vénézuélienne, au moins 59 fonctionnaires de police et 47 membres de la Force Armée Nationale Bolivarienne (FANB) ont été blessés, tandis que deux militaires sont morts.

À ces deux victimes mortelles s'ajoutent, selon l'ONG Provea, 24 civils décédés, certains d'entre eux “tués” par des membres des forces de l'ordre ou des groupes armés irréguliers.

La majorité de l'opposition, regroupée dans la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD), insiste sur le fait que le vainqueur des élections était González Urrutia, et se base sur le “83,5 %” des procès-verbaux qu'elle affirme avoir obtenus grâce à des témoins électoraux et des membres des bureaux de vote.

Machado et González Urrutia ont demandé lundi aux militaires et policiers d'empêcher ce qu'ils considèrent comme un “coup d'État” orchestré par Maduro, qui -selon leurs déclarations- veut rendre les forces “complices” de cette opération, et “faire respecter les résultats”, ce qui a été rejeté ce mardi par la FANB et les corps de sécurité, qui ont qualifié ces appels de “propositions séditionnaires”.

(Avec des informations d'EFE et AFP)