Lula da Silva voyagera au Chili et parlera avec Gabriel Boric de la fraude électorale au Venezuela.

Publié le 02.08.2024
Gabriel Boric avec Lula lors d'une rencontre à Brasilia l'année dernière (REUTERS/Adriano Machado/Archive)

La crise vénézuélienne n'est pas incluse dans l'agenda officiel que le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, traitera lundi prochain à Santiago avec son homologue chilien, Gabriel Boric, mais le sujet sera sûrement “abordé”, ont déclaré ce jeudi des sources officielles.

Il est plus que naturel qu'ils discutent de la région” et, dans ce cadre, de la situationen résultant des élections de dimanche dernier au Venezuela, a déclaré lors d'une conférence de presse la secrétaire pour l'Amérique Latine du ministère brésilien des Affaires étrangères, Gisela Padovan.

La diplomate a précisé que le projet de déclaration bilatérale que préparent les gouvernements du Chili et du Brésil comme corollaire de la visite ne mentionne pas la crise vénézuélienne et se concentre sur la relation entre les deux pays, qu'elle a qualifiée de “relation sans limites”.

Tous deux progressistes, Lula et Boric ont depuis longtemps des divergences concernant le régime vénézuélien, dont le leader chilien s'est toujours distancé, tandis que le Brésilien a entretenu une relation plus proche, qui s'est refroidie pendant le processus des élections de dimanche dernier.

Boric a été l'un des premiers leaders à mettre en doute le résultat annoncé par le Conseil national électoral (CNE) vénézuélien, qui, avec 80 % des procès-verbaux dépouillés, a déclaré Nicolás Maduro vainqueur face à l'opposant Edmundo González Urrutia, après quoi le Venezuela a expulsé les diplomates chiliens de Caracas.

Le dictateur du Venezuela, Nicolás Maduro (EFE/ Ronald Peña R.)

Lula, pour sa part, n'a pas encore reconnu ces résultats et a subordonné sa position concernant les élections à la divulgation de tous les procès-verbaux du processus, détaillés “table par table”.

Selon Padovan, Lula doit arriver à Santiago dimanche soir et sera reçu lundi par Boric au Palais de La Moneda, où ils auront une réunion privée au cours de laquelle, au-delà des affaires bilatérales, ils aborderont la situation régionale et mondiale.

Dans le cadre de cette réunion, une vingtaine d'accords sera signée dans les plus divers domaines, allant du tourisme et du commerce à l'agriculture, aux droits de l'homme, à la technologie, à l'environnement et à la transition énergétique, entre bien d'autres.

Le même jour, Lula rendra visite aux autorités du Parlement et de la Cour suprême et plus tard, avec Boric, participera à la clôture d'un séminaire qui rassemblera dans la capitale chilienne environ 500 entrepreneurs des deux pays.

La leader opposante vénézuélienne María Corina Machado avec Edmundo González Urrutia (EFE/Ronald Peña R.)

Padovan a souligné l'importance des relations économiques entre le Chili et le Brésil, avec un échange commercial équilibré qui l'année dernière a atteint la somme de 12 milliards de dollars.

Elle a également noté que les investissements chiliens au Brésil s'élèvent à environ 15 milliards de dollars et que ceux du Brésil au Chili se situent autour de 8 milliards de dollars, considérant qu'il faut promouvoir la présence des entreprises brésiliennes dans le pays andin.

Lors de son séjour à Santiago, Lula prévoit de rencontrer le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), le costaricien José Manuel Salazar-Xirinachs.

Mardi, avant de regagner le Brésil, Lula sera reçu par la maire de Santiago, Irací Hassler, dont la mère est brésilienne, et visitera également l'ancien président chilien Ricardo Lagos.

Bien qu'encore non confirmé, il est possible qu'il accompagne Boric mardi lors d'une visite des travaux d'un centre spatial en construction en périphérie de Santiago.

(Avec des informations d'EFE)