María Corina Machado a averti d'une vague migratoire jamais vue si Maduro s'accroche au pouvoir : “Trois, quatre, cinq millions en très peu de temps”.

Publié le 08.08.2024
La líder opositora venezolana María Corina Machado en une photographie d'archive. EFE/ Henry Chirinos/ARCHIVO

La líder de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado a averti ce jeudi le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, qu'une inédites "vague migratoire" partirait du Venezuela si Nicolás Maduro s'accroche au pouvoir.

“Je dis à AMLO (acronyme du président mexicain, ndlr) que si Maduro choisit de s'accrocher par la force, par les mauvais moyens (au pouvoir), nous pourrions seulement assister à une vague migratoire comme nous n'en avons jamais vu : trois, quatre, cinq millions de Vénézuéliens en très peu de temps”, a déclaré Machado lors d'une visioconférence de presse avec des médias mexicains.

La dirigeante de l'opposition a soutenu que nous avons encore le temps de "réverser" ce qui serait selon elle le plus grand exode de Vénézuéliens.

“Le Mexique a un pouvoir très important car il a un canal direct avec le régime” de Maduro. “J'espère que le gouvernement mexicain comprendra l'énorme responsabilité” qu'il a, a-t-elle ajouté.

Dans ce sens, AMLO a proposé ce jeudi plus de soutien de son gouvernement, si la crise post-électorale se poursuit, bien qu'il ait demandé qu'il n'y ait pas de "interventionnisme" ni "imposition" de l'étranger.

“Oui (le rôle du Mexique se poursuivra), tant qu'il sera clair qu'il y a de la volonté, qu'il y a une vocation démocratique authentique, qu'il n'y a pas d'interventionnisme ni d'envie d'imposition ni de charge idéologique, mais que la volonté des Vénézuéliens est respectée, ce qu'ils ont décidé”, a déclaré le président à une question précise lors de sa conférence matinale.

Le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, parle lors de sa conférence de presse matinale, ce jeudi au Palais National, à Mexico (Mexique). (EFE/ José Méndez)

“Ils (le Brésil, le Mexique et la Colombie) ont un canal de communication que d'autres n'ont pas avec le régime et je pense qu'ils se sont maintenus dans une position prudente effectivement pour pouvoir maintenir cet interlocuteur”, a ajouté l'opposante.

Dans la capitale mexicaine, des tables de dialogue ont eu lieu ces dernières années entre le gouvernement de Caracas et l'opposition.

Hier, la leader de l'opposition a également déclaré que Maduro doit “comprendre que sa meilleure option” est “d'engager une négociation” avec l'anti-chavisme majoritaire, qui insiste sur la victoire de son candidat, Edmundo González Urrutia, aux élections du 28 juillet, malgré le fait que l'organe électoral a déclaré le président vainqueur.

Selon Machado, principale défenseure de González Urrutia, ce processus de dialogue doit avoir comme base le "respect de la souveraineté populaire exercée le 28 juillet", et bien qu'il n'y ait “pas encore” de négociations, il “existe” une "disposition absolue" de la part de l'opposition majoritaire, regroupée dans la Plateforme Unitaire Démocratique (PUD).

Dans une interview virtuelle avec des médias locaux, elle a indiqué que lors de ces conversations, des "garanties et des incitatifs seraient offerts pour que, effectivement, la transition se déroule de manière ordonnée et stable”.

Bien que l'appel à une négociation ne soit pas nouveau, Machado le réitère alors que la PUD dénonce une “fraude” de la part du Conseil National Électoral (CNE), qui a proclamé Maduro président réélu avec 51,95 % des voix, tandis que González Urrutia a obtenu 43,18 %, ce que ce secteur anti-chaviste rejette, qui détient “83,5 %” des procès-verbaux démontrant la victoire de son candidat.

Selon des chiffres de l'ONU, environ 7,7 millions de Vénézuéliens ont émigré ces dernières années en raison de la profonde crise économique et politique dans la nation sud-américaine.

Les Vénézuéliens ont rejoint les centaines de milliers de migrants d'autres nations, principalement centraméricains, qui traversent le Mexique en quête d'atteindre les États-Unis.

Ce mardi, le ministre colombien des affaires étrangères, Luis Gilberto Murillo, a évoqué la tâche médiatrice des présidents de Colombie, du Brésil et du Mexique pour aider à surmonter la crise vénézuélienne et a déclaré espérer “que cette semaine et la prochaine, ils pourront, s'ils le décident ainsi, communiquer les avancées qu'ils ont réalisées”.

Le lundi précédent, le parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) a assuré, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, qu'il ne va pas “capituler sous aucune circonstance”.

(Avec des informations d'EFE et d'AFP)