María Corina Machado n'a pas écarté que l'initiative du Brésil, du Mexique et de la Colombie puisse aboutir à une solution à la crise au Venezuela.

Publié le 08.08.2024
La leader de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado dans une photo d'archive. EFE/ Henry Chirinos

La leader de l'opposition vénézuélienne María Corina Machado a affirmé que l'initiative dirigée par le trio formé par le Mexique, le Brésil et la Colombie pour parvenir à une sortie pacifique et négociée à la crise politique au Venezuela pourrait tout à fait établir une négociation avec le régime de Nicolás Maduro.

"Je ne discarde pas que cette initiative puisse effectivement établir des termes d'une négociation claire, ferme et efficace", a déclaré Machado, grâce au fait que les leaders de ces pays "ont un canal de communication que d'autres n'ont pas avec le régime".

"Je crois qu'ils ont maintenu une position prudente pour pouvoir maintenir cette interlocution", a déclaré la dirigeante vénézuélienne lors d'une interview conjointe avec plusieurs médias latino-américains.

Dans ce sens, elle considère que cette initiative surgit à un moment où "le monde commence à comprendre que Maduro est de plus en plus isolé". Le cercle de l'actuel président vénézuélien s'est réduit, a-t-elle dit, à la "haute hiérarchie militaire, qui n'est pas nombreuse".

Le candidat de la plus grande coalition d'opposition du Venezuela, Edmundo González Urrutia, dans une photo d'archive. EFE/ Ronald Peña R

Néanmoins, elle a précisé que tout type de négociation "sérieuse" et "favorable" doit partir du "respect de l'exercice de la souveraineté populaire exprimée le dimanche 28", qui, selon les procès-verbaux présentés par l'opposition, n'est autre que la victoire d'Edmundo González avec 67 % des voix.

"Personne ne croit aux déclarations du CNE (Conseil National Électoral) et tout le monde est convaincu qu'Edmundo González a effectivement gagné de manière écrasante", a déclaré Machado, qui considère qu'avec le temps, la pression sur le régime de Maduro augmentera.

À ce jour, la gauche latino-américaine représentée par le Mexique, le Brésil et la Colombie a été le principal soutien du régime de Maduro tant dans la région que dans les forums internationaux dont il a été exclu.

"Ils (Brésil, Mexique et Colombie) ont un canal de communication que d'autres n'ont pas avec le régime et je pense qu'ils ont maintenu une position prudente pour pouvoir maintenir cette interlocution", a ajouté l'opposante.

Le dictateur du Venezuela Nicolás Maduro lors d'un événement à Caracas le 29 février 2024. REUTERS/Leonardo Fernandez Viloria

Contrairement à d'autres voisins, comme le Chili et l'Argentine, ce trio a préféré rester prudent, demandant aux parties d'éviter les manifestations et les actes publics qui pourraient dégénérer en violence. Le plan consisterait à asseoir Maduro et González autour d'une table de négociation, mais pas Machado, qui avait été inhabilitée pour participer à ces élections.

Ce mardi, le chancelier colombien, Luis Gilberto Murillo, s'est exprimé sur la tâche médiatrice des présidents de Colombie, du Brésil et du Mexique pour aider à surmonter la crise vénézuélienne et a déclaré qu'il espère "que cette semaine et la suivante, ils pourront, s'ils le décident, communiquer les avancées qu'ils ont eues".

Le lundi précédent, le Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV) a assuré, lors de sa conférence de presse hebdomadaire, qu'il ne "capitulerait sous aucune circonstance".

(Avec des informations de EP et EFE)