Mulino a déclaré qu'il serait disposé à accorder l'asile à Maduro au Panama pour résoudre la crise au Venezuela.

Publié le 10.08.2024
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Le président du Panama, José Raúl Mulino, a réitéré ce vendredi qu'il serait prêt à accorder l'asile politique au président vénézuélien, Nicolás Maduro, pour résoudre la crise dans le pays caribéen à la suite des élections présidentielles contestées du 28 juillet dernier.

“Si c'est notre contribution pour sortir de cette situation que le Panama doit faire, en offrant notre sol pour que cet homme (Maduro) et sa famille sortent du Venezuela, le Panama le ferait, sans aucun doute”, a déclaré Mulino dans une interview accordée à CNN, où il a maintenu sa position d'offrir cet asile afin d’être un facilitateur de la crise.

Mulino n'a également pas écarté la possibilité d'offrir l'asile politique à d'autres membres du chavisme, si cela s'avérait nécessaire.

"Dans tout ce que le Panama peut coopérer (il le fera). Et si c'est notre contribution (étendre l'asile) que nous devons faire, je le ferais", a ajouté le président panaméen, qui a été un critique acharné des élections vénézuéliennes, même avant qu'elles ne se tiennent et de la situation qui s'est déclenchée après.

Le président du Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva (EFE/ André Borges)

Mulino “a transmis” au président du Brésil, Luiz Inácio Lula, par l'intermédiaire du ministère des Affaires étrangères, la disposition du Panama “à être le pont ou la transition pour sortir du Venezuela vers un troisième pays”, bien qu'il ait ajouté qu'il ne pense pas “que Maduro puisse rester au Panama”, car cela lui “coûterait énormément de le vendre à la population, mais ce n'est pas la première fois que le Panama aide à une crise de cette nature”.

Le président brésilien, avec le Colombien, Gustavo Petro, et le Mexicain, Andrés Manuel López Obrador, ont opté pour une position plus prudente après l'annonce des résultats électoraux du Venezuela, en s'abstenant ou en s'absentant de voter au sein de l'Organisation des États américains (OEA) concernant une résolution frustrée qui exigeait la publication des procès-verbaux.

Le Conseil national électoral (CNE) vénézuélien a proclamé comme gagnant l'actuel président de ce pays, Nicolás Maduro, avec plus de 51 % des voix, mais sans fournir aucune preuve, contrairement à la plateforme de l'opposition majoritaire, qui a présenté des procès-verbaux électoraux montrant son candidat, Edmundo González Urrutia, comme gagnant avec une large marge.

Mulino a souligné à plusieurs reprises au cours de l'interview que “ce n'est pas la première fois que le Panama fait face à ce type de problèmes avec des personnages politiques en fuite” et que “d'autres présidents ont fui, qui sont passés par ici, avec l'idée du Panama de contribuer à une solution aux problèmes politiques et internes”.

Le président a rappelé les cas de l'ancien président argentin Juan Domingo Perón en 1956, celui de Guatemala Jorge Serrano Elías (1990-1993) et de l'ancien général putschiste haïtien Raoul Cedrás (1991-1994), auxquels le Panama a accordé l'asile.

Le Panama a reconnu Edmundo González comme le “président élu” après avoir considéré les élections au Venezuela comme frauduleuses. Les deux pays ont suspendu leurs relations diplomatiques et fermé l'espace aérien.

(Avec des informations d’EFE)