Nicolás Maduro a assuré que María Corina Machado est en fuite et l'a qualifiée de "terroriste".

Publié le 09.08.2024

Le dictateur du Venezuela, Nicolás Maduro, a fait de fortes déclarations ce vendredi contre María Corina Machado après sa comparution devant le Tribunal suprême de justice (TSJ). Le président a décrit la dirigeante de l'opposition comme une “fugitive de la justice”, car elle se trouve à un endroit non dévoilé depuis la semaine dernière pour des raisons de sécurité.

Maduro, qui selon le Conseil national électoral du Venezuela (CNE) a triomphé aux élections présidentielles du 28 juillet dernier, a qualifié Machado de “terroriste”, qui, selon le président, “a fait beaucoup de mal à ce pays pendant des années et des années”.

La dirigeante de l'opposition, qui a passé les derniers jours à émettre des messages depuis la clandestinité, affirme que Edmundo González Urrutia est le candidat gagnant des élections et qu'ils ont les preuves pour le prouver.

María Corina Machado apparaît sur l'écran d'un téléphone portable lors d'une conférence de presse avec un média mexicain, 8 août 2024 (REUTERS/Leonardo Fernandez Viloria)

Le résultat officiel annoncé par le CNE n'a pas été qualifié de frauduleux uniquement par la Plateforme unitaire démocratique, mais également par des gouvernements étrangers et des observateurs internationaux tels que le Centre Carter, qui a participé aux élections en tant qu'observateur invité par les autorités vénézuéliennes.

Plus tôt dans la journée de vendredi, Machado a déclaré que l'opposition offrirait à Maduro une “transition négociée” du pouvoir. Face à ces déclarations, le député et premier vice-président du parti officiel Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV), Diosdado Cabello, a remis en question le droit de la dirigeante de l'opposition à négocier. Il a soutenu qu'elle doit rendre des comptes à la justice “pour avoir appelé à des actes de violence”, selon CNN.

Maduro a également commenté l'absence de Gonzáles Urrutia, qui assure avoir remporté les élections par une large marge, dans le processus de révision judiciaire des élections dirigé par le TSJ. Selon le président, l'ancien candidat avait confirmé sa présence, mais à la dernière minute, Machado ne l'a pas laissé assister.

Maduro lors d'une photo d'archive (EFE/ Ronald Peña R)

Maduro a soutenu que l'absence de son opposant était due à ce que “lui ne peut pas prendre de décisions propres” car il est un “poupée du fascisme (...) attaché par la fugitive de la justice Machado” qui lui “a interdit d'y aller”.

“Il prétend se proclamer (président élu) sur la base d'un cri spuri de violence et de criminalité”, a déclaré le président en faisant référence aux manifestations post-électorales, dont certaines ont dégénéré en actes de vandalisme.

Selon l'agence EFE, Maduro a déclaré qu'il s'est rendu au Suprême sans immunités, en tant que citoyen, et a prédit que le jugement qui en résultera sera “accepté, la vie continuera et tout s'améliorera”. De plus, le président a critiqué son adversaire pour avoir appelé à des coups d'État sans “faire face au pays”.

“Il est caché”, a soutenu le président, et a qualifié son absence de “scandaleuse “.

Machado avec González Urrutia la nuit des élections (AP Photo/Cristian Hernández, Archive)

À sa sortie de la haute juridiction, où il a comparu devant les magistrats de la Salle électorale, contrôlée par des juges proches du chavisme, le chef de l'État a déclaré : “L'absence d'un candidat qui a déjà renié le Conseil national électoral (CNE), le TSJ, le peuple et qui prétend mépriser la Constitution est scandaleuse”.

Pour le président, le représentant aux élections de la Plateforme unitaire démocratique (PUD) “a laissé ses électeurs seuls”,. Il a également critiqué le fait que lui et les partis qui le soutiennent “ne présentent pas” de preuves au TSJ pour soutenir leur dénonciation de fraude.

Pendant ce temps, les forces vénézuéliennes continuent d'exercer la violence dans ce pays latino-américain, où, selon l'ONG Provea, 24 morts ont été enregistrés depuis le dimanche des élections et plus de 2 400 personnes ont été détenues. Tant des organisations nationales qu'internationales ont exprimé leur préoccupation face aux violations des droits de l'homme dans le pays. Amnesty International en fait partie et a demandé à la Cour pénale internationale de publier une “déclaration préventive” concernant les crimes contre les droits de l'homme au Venezuela.