Nicolás Maduro a ordonné de bloquer le réseau social X au Venezuela.

Publié le 09.08.2024

Dans sa course pour faire taire toutes les voix dissidentes, Nicolás Maduro a ordonné ce jeudi de retirer de la circulation la plateforme de réseaux sociaux X, anciennement connue sous le nom de Twitter, pendant une période de 10 jours, afin que l'entreprise, propriété du magnat sud-africain Elon Musk, présente des “recaudos” aux autorités du pays caribéen.

La plateforme de réseaux sociaux qui s'appelait Twitter appartient à Elon Musk et a enfreint toutes les règles de la propre plateforme. Twitter, aujourd'hui connu sous le nom de X, a incité à la haine, au fascisme, à la guerre civile, à la mort, à l'affrontement entre les Vénézuéliens”, a déclaré le dictateur vénézuélien lors d'un acte.

Dans cette veine, Maduro a affirmé que l'entreprise de Musk “a violé toutes les lois du Venezuela et au Venezuela, il y a la loi, et nous allons faire respecter la loi”.

“C'est pourquoi j'ai signé un point de compte avec la proposition faite par Conatel, la Commission Nationale des Télécommunications, qui a décidé de retirer la plateforme X, anciennement connue sous le nom de Twitter, pendant dix jours de la circulation au Venezuela”.

Les États-Unis avertissent Maduro

Maduro offre une conférence de presse (AP Foto/Matías Delacroix, Archive)

“Si Maduro décide de faire cela, il activera la communauté internationale de façons qu'il ne pourrait pas imaginer, et je pense que ses efforts pour fracturer et diviser la communauté internationale auront échoué de manière retentissante”, a déclaré l'ambassadeur auprès de l'Organisation des États américains au Atlantic Council, un centre de réflexion basé à Washington.

“Je pense que ce serait un pas qui pourrait encore mobiliser davantage la communauté internationale, même ceux qui, d'une certaine manière, sympathisent et ne veulent pas trop agiter les choses au Venezuela”, a exprimé Mora.

L'ambassadeur a averti qu'on pourrait s'attendre à ce que les États-Unis présentent un projet de résolution fort à l'OEA si Maduro arrêtait les deux opposants.

Les États-Unis, l'Union européenne et des pays d'Amérique latine tels que l'Argentine, le Pérou, l'Équateur et l'Uruguay, estiment que González Urrutia a remporté l'élection, et même de nombreux gouvernements alliés de Maduro, comme le Brésil, lui ont demandé de remettre les procès-verbaux de vote.

La leader opositora de Venezuela María Corina Machado asiste a una protesta en Caracas (Venezuela). EFE/ Ronald Peña R.

Le président vénézuélien a demandé l'arrestation de González Urrutia et de Machado, tout en se rendant à la Salle Électorale du Tribunal Suprême de Justice (TSJ), accusée de servir le chavisme, pour qu'elle certifie sa victoire, à travers un processus que des universitaires et des dirigeants politiques jugent inapproprié.

González Urrutia, représentant de la leader disqualifiée Machado, a refusé mercredi la convocation du TSJ. Le dirigeant dénonce qu'il y a eu fraude et assure avoir les preuves qu'il a remporté les élections.

L'opposition a publié sur un site web des copies de plus de 80 % des procès-verbaux qui prétendent prouver sa victoire. Le chavisme conteste la validité de ces documents.

Le gouvernement de Joe Biden n'a pas encore pris de mesures concrètes contre Caracas, tandis que les gouvernements du Brésil, de la Colombie et du Mexique cherchent à medirer une solution à la crise au Venezuela.

Washington veut donner aux trois pays “de l'espace et une opportunité pour travailler et trouver un moyen d'avancer” dans ce contexte, a déclaré Mora. Mais il a insisté sur le fait que le Venezuela est une priorité pour les États-Unis : “Nous n'abandonnerons pas le peuple vénézuélien”, a affirmé.

“Nous ne dirons pas simplement ‘nous sommes fatigués (...) nous sommes distraits, nous allons trouver un moyen de sortir de cela qui ne prend pas en compte le peuple vénézuélien et les forces démocratiques au Venezuela’. Nous ne ferons pas cela”, a exprimé l'ambassadeur.

El abanderado de la mayor coalición opositora de Venezuela, Edmundo González Urrutia (EFE/ Ronald Peña R.)

Le Brésil, la Colombie et le Mexique ont de nouveau réclamé

Le Brésil, la Colombie et le Mexique, qui tentent de medirer une solution à la crise au Venezuela, ont insisté ce jeudi sur la publication des résultats de toutes les tables de vote par le Conseil National Électoral et non par le Tribunal Suprême, auquel ils ont soi-disant été envoyés.

Les ministres des affaires étrangères des trois pays ont déclaré dans un communiqué qu'ils “considèrent fondamental la présentation par le Conseil National Électoral du Venezuela (CNE) des résultats des élections présidentielles du 28 juillet 2024, détaillés par table de vote”.

Les dirigeants ont également demandé “la divulgation transparente des résultats électoraux” et ont réaffirmé “la nécessité de permettre la vérification impartiale des résultats, en respectant le principe fondamental de la souveraineté populaire”.

La lettre souligne aussi que Lula, Petro et AMLO “réitèrent l'appel aux acteurs politiques et sociaux du pays pour qu'ils exercent la plus grande prudence et modération dans les manifestations et événements publics et aux forces de sécurité du pays pour qu'elles garantissent l'exercice total de ce droit démocratique dans les limites de la loi. Le respect des droits humains doit prévaloir en toutes circonstances.”

(Avec des informations de l'AFP)