L'ONG Foro Penal a comptabilisé 1 303 arrestations au Venezuela après la fraude électorale de Nicolás Maduro.

Publié le 11.08.2024
La ONG Foro Penal a comptabilisé 1.303 arrestations au Venezuela suite à la fraude électoral de Nicolás Maduro (EFE/ Ronald Peña)

L'ONG vénézuélienne Foro Penal a informé ce samedi qu'elle a comptabilisé 1.303 arrestations “vérifiées et identifiées” depuis le 29 juillet, le jour suivant les élections présidentielles au Venezuela.

Parmi les détenus se trouvent 116 adolescents (âgés de 14 à 17 ans), 14 indigènes, 16 personnes en situation de handicap et 170 femmes. Le rapport souligne que cet équilibre inclut les arrestations enregistrées dans le cadre de la “répression des manifestations dans le contexte postélectoral” depuis le 29 juillet jusqu'à 10h00 le 10 août.

Par régions, le District Capital est en tête avec 230 arrestations, suivi de Carabobo avec 198 et Anzoátegui avec 115. En plus petit nombre sont Miranda (79), Barinas (73), Lara (70) et Nouvelle Esparta (67).

Le vice-président de l'organisation, Gonzalo Himiob, a indiqué sur son compte du réseau social X que “nous continuons à recevoir, vérifier et traiter les plaintes”.

Il y a des cas où des personnes ont été arrêtées non pas alors qu'elles manifesteraient ni en étant dans la rue, mais tard dans la nuit chez elles, et apparemment ces arrestations sont le fruit de dénonciations (...), généralement dans des zones très modestes”, a affirmé Himiob.

C'est “l'instauration de la peur comme outil de contrôle social”, conclut cet avocat.

Le général Elio Estrada Paredes, commandant de la Garde Nationale - corps militaire chargé de la répression - a célébré la semaine dernière l'“action déterminante” de la Force Armée : “Nous avons réussi à arriver chez ces traîtres une fois qu'ils ont commis des actes de vandalisme”.

Rien qu'au 29 juillet, il y a eu un millier d'arrestations. Maduro a déclaré avoir habilité deux prisons de haute sécurité pour transférer les détenus.

Parmi les détenus se trouvent 116 adolescents, 14 indigènes, 16 personnes en situation de handicap et 170 femmes (EFE/ Manuel Díaz)

Lors d'une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a exprimé sa préoccupation concernant “la violence politique et la répression” et les “arrestations arbitraires”, selon le porte-parole du Département d'État, Matthew Miller.

Le régime chaviste a activé un onglet dans une application mobile avec laquelle il gère des programmes sociaux, VenApp, pour dénoncer les “guarimberos” (manifestants lors de blocages de rues).

“Dénoncez-le !”, a appelé un présentateur de la télévision d'État dans une vidéo qui faisait la promotion de cette initiative : “Avez-vous déjà vu que vous pouvez dénoncer le fasciste, le guarimbero, le terroriste ?”.

L'application a été bloquée dans les magasins Google et Apple et par la suite désactivée. Maduro, néanmoins, a assuré que “plus de 5.000 menaces” signalées par cette voie étaient “prises en compte”.

La DGCIM a de manière parallèle activé une ligne téléphonique pour les dénonciations. “Opération Tun Tun vient à peine de commencer”, avertit-elle sur les réseaux sociaux.

‘Tun tun’ fait référence au son de la porte lorsqu'elle est frappée par l'autorité, dans une phrase coinée par le puissant leader chaviste Diosdado Cabello.

Des activistes dénoncent que des groupes sur des plateformes de messagerie sont également utilisés pour des dénonciations.

(Avec des informations d'Europa Press et AFP)