L'opposition au gouvernement national a indiqué qu'elle poursuivra Petro pour une présumée complicité avec le régime de Maduro.

Publié le 08.08.2024
Le président de la Colombie, Gustavo Petro, et le président vénézuélien, Nicolás Maduro, à Caracas, Venezuela, (AP Photo/Ariana Cubillos)

Le 7 août, à mi-mandat du président Gustavo Petro, l'opposition s'est réunie à Bogotá pour analyser la direction de sa stratégie politique.

Cette rencontre, qui a eu lieu au Congrès, a vu la présence de personnalités importantes du secteur de l'opposition comme José Jaime Uscátegui et Miguel Uribe Turbay, tous deux du Centre Démocratique, et Enrique Gómez, représentant de la Salvation Nationale, entre autres.

Miguel Uribe au Congrès de Colombie - crédit photo

Lors de la réunion, l'un des sujets centraux a été la possibilité de lancer une procédure de destitution contre le président Gustavo Petro.

Les leaders de l'opposition ont discuté de la viabilité de ce processus dans le cadre constitutionnel, convenant d'insister sur l'ouverture de ce mécanisme pour évaluer la gestion du président. Cette discussion reflète le mécontentement accumulé dans certains secteurs politiques face aux politiques et décisions du gouvernement actuel.

La question du Venezuela a également occupé une place importante dans l'agenda de la réunion. Les participants ont annoncé leur intention d'intenter une action en justice devant la Cour Pénale Internationale, alléguant une supposée complicité de Gustavo Petro avec le régime de Nicolás Maduro.

En plus des actions juridiques, l'opposition s'est engagée à maintenir une mobilisation citoyenne constante comme partie de sa stratégie pour mettre la pression sur le gouvernement. Ce mouvement vise à canaliser le mécontentement de certains secteurs de la population et à maintenir l'opposition aux politiques de Petro.

Un autre point saillant de la rencontre a été l'annonce d'une prochaine visite dans le département du Cauca, prévue pour la seconde moitié d'août. Cette visite a pour objectif d'évaluer la situation de l'ordre public dans la région, qui suscite des inquiétudes en raison des conflits armés et de l'insécurité.

José Jaime Uscátegui, qui a été un critique virulent du gouvernement, a souligné son engagement envers ces initiatives, déclarant : "Depuis mon équipe et mon siège en tant que représentant à la Chambre, je continuerai à travailler sans relâche dans cette mission".

Maria Corina voit d'un bon œil le plan de Petro et Lula pour résoudre la crise au Venezuela

Les élections présidentielles du 28 juillet 2024 au Venezuela ont marqué un fait historique pour le pays voisin. Le dictateur Nicolás Maduro, avec le Conseil National Électoral (CNE), a manipulé les élections pour priver le candidat de l'opposition, Edmundo González, de la présidence.

La leader de l'opposition vénézuélienne Maria Corina Machado assiste à une protestation contre les résultats des élections qui ont accordé au président vénézuélien Nicolas Maduro un troisième mandat, à Caracas, Venezuela, le 3 août 2024. REUTERS/Leonardo Fernandez Viloria

Le résultat de la compétition électorale a généré le chaos à l'intérieur du pays, car les Vénézuéliens n'étaient pas satisfaits de l'élection, ce qui a conduit à une série de manifestations qui se sont étendues sur plus de 10 jours et ont causé 24 morts et plus de 2 200 arrestations.

Dans ce contexte, Maria Corina Machado a envoyé un message d'encouragement aux Vénézuéliens sur ses réseaux sociaux, exprimant sa gratitude et sa fierté pour l'engagement de la population lors de la récente compétition électorale. En six minutes et demie, la leader politique a souligné l'effort monumental du peuple vénézuélien pour surmonter les obstacles imposés par le régime de Nicolás Maduro.

“Il est très important que nous nous rappelions tous les jours que notre lutte pour libérer le Venezuela a plusieurs étapes et que nous les avons toutes réalisées avec succès l'une après l'autre”, a-t-elle déclaré.

Machado a également discuté avec l'alliance de médias latino-américains de plusieurs aspects cruciaux qui marqueront la transition vers la démocratie dans ce pays. Elle a souligné le plan diplomatique que les présidents Gustavo Petro, Luis Ignacio Lula da Silva et Andrés Manuel López Obrador mettent en œuvre pour résoudre la crise politique que traverse le Venezuela.

À son avis, cette détermination représente une opportunité pour trouver des espaces de dialogue avec le leader du régime vénézuélien, étant donné que les dirigeants de ces trois pays entretiennent une relation cordiale avec Maduro.

“Je ne doute pas que cette initiative puisse effectivement établir des termes pour une négociation claire, ferme et efficace. Je n'exclus pas non plus que, en plus de ces facilitateurs, d'autres pays puissent se joindre. Indiscutablement, ils ont un canal de communication que d'autres n'ont pas avec le régime et je pense qu'ils ont maintenu une position prudente pour pouvoir maintenir cette interlocution”, a indiqué Machado.